Chroniques 1889

 
 

Dernière mise à jour : 27 / 11 / 2022

 

Fortifications, ouvrages en cours de construction ou de modernisation

 

Allemagne

 

(Sous le terme générique Allemagne, il s’agit de tous les 24 Etats allemands de l’empire).

Cette rubrique concerne les fortifications allemandes en cours de construction ou de modernisation, en tenant compte des frontières de l’année en cours.

 

Allemagne Front Nord Côtes de la Mer du Nord « Nordsee » et de la Baltique « Ostsee »

 

A la suite à la crise du Luxembourg, puis de la guerre franco-allemande de 1870-1871, les fortifications côtières allemandes sont renforcées. Les fortifications de la région côtière assuraient la protection des ports de guerre et des places fortes de Wilhelmshaven, Helgoland, Geestemünde (aujourd’hui dans le Bremerhaven), Cuxhaven, Kiel, Swinemünde, Weichsel-Neufahrwasser et Pillau.

 

Friedrichsort & Kiel

 

Place forte et port de guerre.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive Ouest de la Förde

 

Fort Herwath (1889 -1890) fort au tracé en forme de lunette, avec double flanquement du fossé au saillant et une caponnière simple à chaque angle d’épaule, et une caponnière simple à l’angle de gorge gauche, situé sur la rive ouest de la Förde. Elles sont reliées entre elles par une galerie de contrescarpe et par une poterne sous le fossé des faces relié à la caserne du front. La gorge est entièrement couverte par une caserne droite, et devant la moitié gauche on trouve une place d’armes de gorge avec un blockhaus de garde. Armement en artillerie : 2 canons de 15 cm R.K., 2 canons de 15 cm H., 2 canons de 12,5 cm K., 2 mortiers de 12,5 cm. Ce fort construit après le départ de Biehler, pendant la période de transition vers la fortification cuirassée qui commence en 1893, est déjà muni d’un renforcement en béton.

 

Fort Holtenau (1889 -1890) redoute au tracé trapézoïdal avec 5 traverses-abris sur le rempart, avec coffre double de flanquement sur le point d’épaule extérieur gauche et un coffre simple de flanquement du fossé simple sur l’angle d’épaule extérieur droit, les deux accessibles par une galerie de contrescarpe relié sous le fossé des faces par une poterne jusqu’à la caserne du front, situé sur la rive ouest de la Förde. Caponnière de gorge et place d’armes de gorge avec casemate de gorge devant la moitié droite de la gorge. De l’entrée on trouve une poterne principale jusqu’à la caserne du front qui passe sous le flanc droit. Bien que l’ouvrage ne soit prévu que pour la défense par l’infanterie, il est quand même muni de rampes d’accès pour l’artillerie.

 

Rive Est de la Förde

 

Fort Röbsdorf (1887-1890) redoute au tracé trapézoïdal avec 5 traverses-abris sur le rempart, avec coffre double de flanquement sur le point d’épaule extérieur droit et un coffre simple de flanquement du fossé simple sur l’angle d’épaule extérieur gauche, les deux accessibles par une galerie de contrescarpe relié sous le fossé des faces par une poterne jusqu’à la caserne du front, situé sur la rive est de la Förde. Caponnière de gorge et place d’armes de gorge avec casemate de gorge devant la moitié gauche de la gorge. De l’entrée on trouve une poterne principale jusqu’à la caserne du front qui passe sous le flanc gauche. Bien que l’ouvrage ne soit prévu que pour la défense par l’infanterie, il est quand même muni de rampes d’accès pour l’artillerie. Ce fort construit après le départ de Biehler, pendant la période de transition vers la fortification cuirassée qui commence en 1893, est déjà muni d’un renforcement en béton.

 

Place forte de Pillau

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort Stiehle (1887-1890) tracé en forme de lunette à fossé sec, au nord du Tief.

 

Zwischenwerk Neuhäuser Schanze (1887-1890) demi-redoute à fossé sec, au sud du Tief.

 

Allemagne Front Est

 

Place forte de Graudenz

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Grosser Pfaffenberg (1889-1907), 4 obusiers de 15 cm sous coupole cuirassée.

 

Place forte de Königsberg actuel enclave russe de Kaliningrad.

 

 

Königsberg est l’ancienne ville allemande et capitale de la Prusse-Orientale, est actuellement située dans une enclave russe qui est dénommée Kaliningrad. En effet elle a été annexée à la Russie à l’issue de la seconde guerre mondiale.

Son origine remonte à l’époque de l’Ordre Teutonique, dénommé en allemand « Deutsche Orden », ou ordre des chevaliers teutoniques « Deutsche Ritterorden », avec la construction du château de Königsberg au 13e siècle.

Les premières portions de l’enceinte médiévale ont été construits entre 1355 et 1370, en intégrant la vieille ville, Kneiphof et Löbenicht. Entre 1626 et 1634, élévation des fortifications baroques. En 1657 construction de la fortification de Groß Friedrichsburg. 1843-1859 commence la construction de la nouvelle ceinture de fortification autour de Königsberg, d’une longueur de 11 km.

 

La place forte de Königsberg est une tête de pont située sur la Pregel (un cours d’eau actuellement dénommée Prégolia), un cours d’eau long de 123 km, qui débouche dans la mer Baltique, dans la lagune de la Vistule en l’aval de Kaliningrad. Elle se distingue à un haut degré par des conditions locales très favorables à la défense. Les cours d’eau de la Prégel, de la Deima (actuel Deïma), une grande forêt infranchissable et les deux Haf font de tout ce pays une grande forteresse naturelle. Les ingénieurs prussiens ont admirablement tiré parti de ces avantages. Au centre de cette vaste position s’élève le camp retranché de Königsberg à la construction duquel on a consacré 7 837 000 thalers (près de 30 000 000 de francs de l’époque) en 1873. L’enceinte continue de la place à une étendue de 11 kilomètres. Tout autour, sur une circonférence d’environ 40 kilomètres de développement, sont répartis douze forts détachés érigés entre 1874 et 1885. La durée de construction des forts détachés de Königsberg est nettement plus longue que celle des forts détachés de Strasbourg qui a été menée dans l’urgence. Elle dure entre quatre et six ans, avec une durée de cinq ans pour la plupart des ouvrages. Neufs grandes routes, importantes au point de vue militaire, et trois voies ferrées, sans compter le chemin de fer de Pillau, aboutissent à la ville. En 1875, on trouve à Königsberg le quartier général du 2e corps d’armée allemand. En 1881, une revue militaire française a publié un article russe qui analyse en détail la défense du front Est de l’Allemagne et les éventuelles options stratégiques de l’armée russe. Une armée de droite, réunie à Vilna ou Kovno, qui se portera sur la Prusse-Orientale, ayant pour première mission d’assiéger Königsberg. Sur cette partie du théâtre de guerre, les opérations ne seront pas décisives, l’objectif principal de l’action des troupes russes devant être Berlin, et par suite, la ligne principale d’opérations, celle de Varsovie-Berlin. Le rôle de l’armée russe de droite doit consister surtout à couvrir la voie principale de communication : Pétersbourg-Varsovie, contre toute attaque possible de l’ennemi réuni près de Königsberg. La défense de la Prusse-Orientale devrait se concentrer sur la moyenne Prégel. Les conditions avantageuses du pays, le développement de ses voies de communication, les défenses naturelles et artificielles de Königsberg, conduisent les auteurs allemands à croire que l’Allemagne pourra, même avec des forces relativement faibles, défendre cette province avec succès. En effet, Königsberg doit immobiliser longtemps les troupes assiégeantes ; le parc de siège russe stationné à Dunabourg, ne peut être amené par le chemin de fer que jusqu’à la frontière ; et par suite il faudra le traîner pendant encore environ 20 milles (150 km) sur les routes ordinaires. Cette analyse a été réalisée en se référant aux écrits d’auteurs militaires allemands de l’époque. La numérotation des forts détachés de Kustrin commence dans le sens inverse des aiguilles d’une montre commence avec le Fort I situé directement au nord près de la Pregel.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Zwischenwerk Ia Gröben (1887-1890), ouvrage détaché en forme de demi-redoute, cerné par un fossé plein d’eau.

 

Zwischenwerk IIa Barnekow (1887-1890) ouvrage intermédiaire au tracé de demi-redoute, à fossé plein d’eau.

 

Zwischenwerk Va Lehndorff (1887-1890) ouvrage intermédiaire au tracé de demi-redoute, à fossé plein d’eau. 06/04/1945 : le fort bloque l’offensive Russe jusqu’au matin du 07/04/1945, à 3 heures, avec la reddition des 194 défenseurs.

 

Fort VII, Fort Herzog von Holstein (1887-1890) fort détaché de type Biehler à fossé plein d’eau au tracé atypique sous la forme d’une redoute pentagonale.

 

Place forte de Küstrin (actuellement en Pologne)

 

Rive gauche de l’Oder

 

Fort Gorgast (1883-1889, source S3585) fort détaché de type Biehler au tracé atypique, avec des bastions.

 

Rive droite de l’Oder, au sud de la Warthe

 

Fort Saepzig (1887-1890) fort détaché de type Biehler de forme atypique. Redoute au tracé trapézoïdal, gorge brisée vers l’extérieur et vers l’intérieur.

 

Fort Tschernow (1888-1890) fort détaché de type Biehler de forme atypique. Redoute au tracé trapézoïdal, flanc gauche brisé vers l’intérieur et l’extérieur, deux coffres de contrescarpe doubles de flanquement des fossés reliés à l’ouvrage par deux galeries, caponnière de gorge sur le côté D de l’ouvrage, poterne principale entre le portail et le rempart du front avec jonction à la caserne presque située au milieu. 

 

Place forte de Thorn

 

La numérotation des ouvrages débute avec la Feste I située directement sur la rive droite de la Weichsel et se déroule dans le sens inverse des aiguilles d’une montre autour de la place forte.

La ceinture extérieure de la place forte de Thorn comprend 7 forts détachés de type Biehler à fossé sec et caserne de gorge brisée et bastionnée. Ultérieurement elle est renforcée par 6 ouvrages intermédiaires, dont 4 avant la crise de la brisance. La Feste König Wilhelm I a été réalisée au cours de la période transitoire entre les forts Biehler et l’aire de la fortification cuirassée.

 

Rive droite de la Weichsel

 

Feste König Wilhelm I (Buchta-Fort, 1886-1891 ou 1887-1890 d’après une autre source), fortification cuirassée « Panzerfort », 4 obusiers de 21 cm PT sous tourelle cuirassée comme à Metz. Il s’agit du 1er fort d’arrêt allemand.

 

Zwischenwerk Ib L’Estocq (1888-1890) ouvrage intermédiaire.

 

Fort IIIa Dohna (1887-1891) ouvrage intermédiaire.

 

Batterie Grünthalmühle (1888-1892).

 

Place forte de Posen

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive droite de la Warta

 

Zwischenwerk Ia Boyen (1887-1890) ouvrage intermédiaire, sur la rive droite de la Wartha.

 

Zwischenwerk IIa Tumen (1887-1890) ouvrage intermédiaire, sur la rive droite de la Wartha.

 

Zwischenwerk IIIa Neu Prittwitz (1887-1890) ouvrage intermédiaire, sur la rive droite de la Wartha.

 

Rive gauche de la Warta

 

Zwischenwerk Va Bonin (1887-1890) ouvrage intermédiaire, sur la rive gauche de la Warthe.

 

Zwischenwerk VIIa Strotha (1887-1890) ouvrage intermédiaire, sur la rive gauche de la Warthe.

 

Zwischenwerk VIIIa Rohr (1887-1890) ouvrage intermédiaire, sur la rive gauche de la Warthe.

 

Allemagne Front Ouest

 

Place forte de Strasbourg

 

La numérotation des 12 premiers forts détachés de Strasbourg est faite dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Elle commence au nord sur la rive gauche du Rhin avec le fort I et se termine sur la rive droite du Rhin, presque en face du fort I, avec le fort XII. Deux petits forts complémentaires viennent compléter la ceinture de fortification, et ils prennent les numéros IIIa et IXa. La ceinture extérieure de fortification de Strasbourg comprend en 1882 6 grands forts détachés, 6 forts détachés de taille moyenne et 2 petits forts. En tout nous avons 7 forts à fossés secs et 7 forts à fossés plein d’eau. Tous les forts détachés de Strasbourg sont des forts détachés de type « Biehler », ou également dénommé à cette époque des « Schema-Fort », conforme au plan du fort V qui a servi de modèle de base.

 

Ouvrages en cours de construction ou de modernisation :

 

Rive gauche du Rhin

 

Zwischenwerk Neu-Empert, ouvrage intermédiaire Neuf-Empert (1887-1888, 1887-1889 d’après S3585), demi-redoute avec fossés en eau, avec un abri d’infanterie, 2 traverses-abris, armé de 4 pièces de 9 cm, 2 casemates de gorge pour la défense de l’entrée. 30/12/1886 : décision de construction par la Commission de défense du territoire. 1889-1916 : renforcé et modernisé à plusieur reprises. 1939-1940 installation de défense rapprochée. Terrain militaire mis en vente depuis 2018.

 

Zwischenwerk Baden-Bismarck (1887-1889) actuel ouvrage intermédiaire Frère-Kléber situé O de la route Oberhausbergen – Wolfisheim, au niveau du centre sportif. Demi-redoute de forme trapézoïdale à fossé sec, au S d’Oberhausbergen. Dispose de deux traverses-abri sur le front et d’une traverse-abri par flanc, d’une petite caserne de gorge avec caponnière double, reliée aux casemates du front par une poterne passant sous le flanc droit, de deux coffres de contrescarpe (un double et un simple) sur les angles d’épaule et d’un tambour pour la défense de l’entrée avec place d’armes et blockhaus de garde. L’escarpe est à terre croulante et la contrescarpe est revêtue et munie de grilles défensives. 30/12/1886 : décision de construction par la Commission de défense du territoire. 1890-1916 modernisations : vers 1894, installation de deux observatoires cuirassés tournant type « W.T. 90 ». Etat actuel : appartient à la commune d’Oberhausbergen ; est utilisé par les services techniques, et les environs immédiats comme terrains de sport. L’ouvrage est partiellement arasé. Accès possible pour la partie extérieure.

 

Zwischenwerk Sachsen-Tann (1887-1889) actuel ouvrage intermédiaire Joffre-Lefèbvre. Demi-redoute de forme trapézoïdale à fossé sec, au S de Geispolsheim. Dispose de trois traverses-abri sur le front et d’une traverse-abri par flanc, d’une petite caserne de gorge avec caponnière double reliée aux casemates du front par une poterne passant sous le flanc droit, de deux coffres de contrescarpe (un double et un simple) sur les angles d’épaule et d’un tambour pour la défense de l’entrée avec place d’armes et blockhaus de garde. L’escarpe est à terre croulante et la contrescarpe est revêtue et munie de grilles défensives. 30/12/1886 : décision de construction par la Commission de défense du territoire. 1890-1916 modernisations : vers 1894, installation d’un observatoire cuirassé tournant type « W.T. 90 ». Etat actuel : appartient à la commune de Geispolsheim, transformé en parc public. Etat : l’essentiel de l’ouvrage a été conservé. Visite possible hormis les locaux intérieurs. Site internet.

 

Zwischenwerk Werder-Schwarzhoff (1887-1889) actuel ouvrage intermédiaire Uhrich-Hoche. Demi-redoute de forme presque rectangulaire, à fossé plein d’eau, E d’Illkirch. Elle est munie de deux traverses-abri sur le front et d’une traverse en terre sur chaque flanc entre les deux plates-formes d’artillerie. Entrée flanquée par deux blocs de garde dont le droit est muni de latrines. Un grand abri central muni d’une cuisine avec trois cuves autoclaves. Entrée par un pont enjambant le fossé, protégée par des grilles. 30/12/1886 : décision de construction par la Commission de défense du territoire. Vers 1894 : installation d’une coupole tournante d’observation cuirassée modèle « W.T. 90 » sur la traverse-abri droite. Vers 1898-1899, installation d’un observatoire cuirassé d’artillerie type « P.B.St. 96 » sur la traverse-abri gauche, relié par tuyaux acoustiques à la Batterie n°39 de 3 canons à bouclier de 10 cm établie à gauche de l’ouvrage. Allongement de part et d’autre de l’abri central. Une digue est aménagée devant l’ouvrage, la batterie et tout le front sud de Strasbourg. Etat actuel : terrain militaire, à priori en vente.

 

Infanterie-Stützpunkt bei KM 119 (1889-1891), point d’appui d’infanterie du kilomètre 119 actuellement situé à proximité de la berge du vieux Rhin sur la presqu’île du Rohrschollen, au niveau de l’ancien km 119 du Rhin navigable, voir le repère des trois peupliers. Demi-redoute aux angles arrondis avec fossé plein d’eau. Dispose d’un abri d’infanterie maçonné en briques et pierres de taille muni de parapets d’infanterie sur l’escarpe. 1892-1916 : modernisé par l’installation de deux systèmes de ventilation forcée et renforcement des ouvertures avec des portes blindées modèle 1914 à deux battants, dessus des casemates munies d’une couche de béton légèrement armée (système Monier) et renforcement des parties non voûtées par des tôles ondulées galvanisées. Installation de latrines dans l’aile droite. Etat : zone naturelle protégée, situé en dehors des chemins, donc accès interdit.

 

Autriche-Hongrie

 

Cette rubrique concerne les fortifications austro-hongroises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

Frontières sud de l’empire austro-hongrois, frontière avec l’Italie

 

Remarque : ses fortifications, après la modification du tracé des frontières après les premières et seconde guerre mondiale, sont désormais sur le territoire italien.

 

Sperrwerk Platzwiese (1889-1894), ouvrage de barrage situé dans le Tirol du Sud, à côté de Drei Zinnen, près du tracé de la ligne de front de 1915. Altitude : environ 2 000 m. Construit sur un plateau des Dolomites. Peu de routes permettaient l’accès au plateau. 1915-1918 : considéré comme une construction trop ancienne et trop exposée pour résister aux nouveaux projectiles de l’artillerie, l’ouvrage a été amplement bombardé au début de la guerre par l’artillerie lourde italienne, dont avec des projectiles de 30,5 cm qui firent d’importants dégâts. Compte tenu de l’atitude, l’ouvrage disposait d’un armement en artillerie assez léger : 2 mortiers de 15 cm sous coupole blindée « Panzermörser », 11 mitrailleuses et 2 canons de campagne mobiles de 9 cm.

 

Belgique

 

Cette rubrique concerne les fortifications en cours de construction ou de modernisation du royaume de Belgique, conformément aux frontières de l’année en cours.

Il est extrêmement difficile de dater précisément la construction des ouvrages de fortification belges. Souvent les dates de construction correspondent à l’année de la loi du programme de fortification, et d’autres indications nous donne des dates diverses. A défaut de disposer de documents ou de dates de construction plus précise, j’utilise les différentes options.

 

Place forte d’Anvers

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort de Walem (1877ou 1878-1893) Fort de Waelhem, S-SE d’Anvers, 2ème ceinture, rive G de la Schelde (Escaut). 28/09/1914 : début du bombardement par des canons de 305 mm. 30/09/1914 : l’artillerie allemande détruit le fort. 02/10/1914 : l’armée belge évacue le fort. 1992 : le fort est abandonné. Etat actuel : le fort existe encore. Cependant il est l’un des forts qui porte le plus les traces des combats de 1914. En hiver il est utilisé comme lieu de protection des chauves-souris. Il est encombré par de nombreux déchets.

 

Fort de Steendorp (1877-1892 ou 1882) Fort de Rupelmonde, SO d’Anvers, rive G de la Schelde (Escaut). Armement : une coupole de deux canons de 15 cm. Etat actuel : le fort existe encore, semble être sur un site naturel protégé.

 

Fort de Schoten (1883 autre source 1885-1892) Fort de Schooten, N-NO d’Anvers, 2e ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 12/10/1914 : l’armée belge évacue et détruit le fort. Etat actuel : Le fort existe encore. Il s’agit d’un terrain militaire dont l’accès est interdit.

 

Fort de Lier (1876-1893) Fort de Lierre, SE d’Anvers, 2e ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 02/10/1914 : l’armée belge évacue le fort. Etat actuel : occupé par l’entreprise Tech Space Aero. Le site est surveillé et n’est pas visitable.

 

Place forte de Liège

 

La nouvelle ceinture de forts détachés de Liège comprend 12 forts érigés entre 1888 et 1892. Il s’agit de 6 grands forts et six petits forts, construits en béton non armé. Les forts du général Brialmont ont été conçus pour résister à un bombardement d’artillerie au canon de 21 cm. 7 des 9 forts de Namur sont réarmés vers les années 1930.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive droite de la Meuse

 

Fort de Barchon (1888-1892), grand fort au tracé triangulaire érigé au NE de Liège, sur la rive droite de la Meuse. 8 août 1914 : reddition du fort. 1914-1918 : améliorations faites par les troupes d’occupation allemandes, le débouché d’infanterie, le tambour d’entrée, la ventilation et la protection des fenêtres. 1928-1940 environ : modernisation, renforcement et réarmement ; installation d’une tour d’aérage, remplacement du générateur électrique et de l’armement comme les tourelles de 75 mm, dont la seule qui est encore visible dans un fort de ce type. 18 mai 1940 : reddition du fort. Actuellement : fort équipé de pistes d’aventure et ouvert aux visites environ 6 fois par an.

 

Fort de Chaudfontaine (1888-1892), petit fort au tracé trapézoïdal, érigé au SE de Liège, sur la rive droite de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposé dans les coffres ; 1 phare sous coupole blindée servant également pour les communications. 12 août 1924 : premier bombardement allemand. 13 août 1914 : lors du siège un obus allemand explose dans un magasin à munitions et le fort explose entraînant environ 50 victimes. 1933 - 1940 : rénovation, consolidation et réarmement du fort : installation d’une tour de prise d’air ; rebétonnage des superstructures ; obturation des fenêtres du casernement ; construction d’une caserne du temps de paix à l’extérieur ; modernisation de l’armement ; instalation d’un groupe électrogène diesel de 130 CV ; installation d’un réseau de téléphonie ; construction d’abris observatoires extérieurs. 17 mai 1940 : après un bombardement par la Luftwaffe, le fort est abandonné en fin de journée. 1983 : installation d’une société de tir. 1990 : le fort est rebaptisé fort Advendure et aménagé avec des parcours d’aventure pour adlutes et enfants.

 

Fort d’Embourg (1888-1892), petit fort au tracé tracé trapézoïdal, construit au sud-est de Liège, sur la rive droite de la Meuse. Plus petit des forts de Liège. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 12 au 13 août 1914 : bombardement allemand, le fort se rend le soir. 1914-1915 : troupes allemandes d’occupation apportent quelques modifications. 1933-1940 : modernisation de l’armement : 4 tourelles remplacées par des tourelles équipées de canons de 75 mm et installation d’une batterie anti-aérienne ; amélioration de la ventilation, du réseau électrique et de téléphonie ; construction d’un casernement équipée d’une cloche pour fusil automatique et d’une tour prise d’aérage. 13-17 mai 1940 : le fort est encerlé par les forces allemandes, après un incessant bombardement d’artillerie et d’aviation, le fort se rend vers 20 heures. 1946 : création d’une association commémorative. Elle érige un monument et un musée et réalise les visites guidées au profit du public.

 

Fort d’Evegnée (1888-1892), petit fort érigé à l’Est de Liège, sur la rive droite de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 6 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 10 au 11 août 1914 : attaque et bombardement du fort par les troupes allemandes ; il se rend à 15h30. 1915-1916 : durant l’occupation par les troupes allemandes, quelques améliorations sont apportées. 1933-1940 : amélioration de l’armement : nouveaux canons et une batterie antiaérienne ; amélioration de la ventilation, de la protection, des réseaux électriques et de communication ; construction d’un abri d’infanterie surmonté d’une cloche avec fusil automatique ; construction d’une tour d’aérage et d’une sortie de secours. 16-19 mai 1940 : attaque du fort, reddition du fort à 16h00. 1971 : le fort est propriété des Forges de Zeebrugge qui l’utilise comme dépôt et centre d’essais de roquettes. Tout l’équipement militaire avait été retiré avant sa reconversion.

 

Fort de Fléron (1888-1892) ; grand fort au tracé triangulaire érigé au SE de Liège, sur la rive droite de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 11-14 août 1914 : bombardement et reddition du fort à 9h45. 1937-1940 : remplacement des canons de 21 cm par des 15 cm à longue portée ; remplacement des canons de 15 cm par des mitrailleuses et des lance-grenades ; canons de 12 cm remplacés par deux tourelles avec 2 canons de 105 mm ; ajout de 3 tourelles de 75 mm. Modernisation de la ventilation, des sanitaires, du réseau électrique et des moyens de communication. Ajout d’une tour d’aérage. 10-17 mai 1940 : bombardement et attaque du fort puis reddition. Après 1945 : fort enseveli et recouvert d’un parc arboré.

 

Rive gauche de la Meuse

 

Fort de Boncelles (1888-1892) ; grand fort triangulaire érigé au SE de Liège sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 2 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier disposé dans les coffres ; un phare sous coupole blindée à éclipse servant également pour la communication, 4 projecteurs à arc dans les coffres. 5-6 août 1914 : attaque et reddition du fort. 1928-1940 : réarmement du fort avec 4 tourelles pour canon de 75 mm et installation d’une tour de prise d’air. 16 mai 1940 : attaque et reddition du fort. Après 1945 : fort reste dans le domaine militaire et est transformé en dépôt puis abandonné. Vers 1980 : comblement des fossés et construction d’un lotissement autour de l’ouvrage. Seule la tour qui devient un centre d’interprètation touristique et l’entrée principale sont encore visibles. 2010 : installation d’une exposition de chars de combat.

 

Fort de Flemalle (1888-1892), grand fort au tracé quadrangulaire érigé au SO de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 11 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 16 août 1914 à 7h10 : reddition du fort de Fléron. 1914-1918 : les troupes allemandes d’occupation améliore la ventilation et instalent 1 générateur électrique, et une casemate pour protéger le déboucher d’infanterie. 1937-1940 : renforcement de l’ouvrage, installation d’une tour d’aérage, remplacement des tourelles par 4 tourelles avec 1 canon de 75 mm, 1 tourelle avec 2 canons de 105 mm, 1 tourelle avec 1 canon de 150 mm, 1 tourelle avec 1 mitrailleuse maxim et 2 lance-grenades, 1 batterie antiaérienne et les canons de 57 mm sont remplacés par des mitrailleuses. Modernisation de la ventilation, des sanitaires, du réseau de communication et du réseau électrique. 15 mai 1940 : bombardement et destruction des tourelles. 16 mai 1940 : reddition du fort. 1940-1945 : durant l’occupation les équipements sont enlevés. Années 1960 : ferraillage du reste de l’équipement. 1992 : une association prend en compte l’ouvrage, installe un musée et l’ouvre aux visites.

 

Fort d’Hollogne (1888-1892), petit fort au tracé triangulaire érigé à l’Ouest de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 7 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 13-16 août 1914 : bombardement et attaque du fort, puis reddition à 7h30. 1914-1917 : quelques modifications apportées pendant l’occupation allemande. Après 1918 : fort utilisé comme dépôt de munitions. Mai 1940 : bombardement aérien allemand. 1940-1944 : projet d’installation d’une base de V2. 1944-1945 : installation d’un hôpital américain. 1945 : Dépôt de munitions et jusqu’en 1991 poste de commandement de la force aérienne belges. 1997 : transféré et intégré à l’aéroport de Liège, restauré et géré par une association.

 

Fort de Lantin (1888-1892), petit fort au tracé triangulaire érigé au NO de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 6 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 10-15 août 1914 : bombardement, attaque puis reddition du fort vers 12h00. 1945 : après la guerre il est utilisé comme terrain de manœuvre et stand de tir. 1983 : acuiqition et restauration par une association qui organise les visites.

 

Fort de Liers (1888-1892), petit fort au tracé triangulaire situé au nord de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 1 canon Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : des coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; des canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 13-14 août 1914 : bombardement, attaque et reddition du fort. Après 1918 : utilisé comme dépôt de munitions. 1949 : vendu au franc symbolique à la société FN qui est désormais nommé TechspaceAéro qui teste des moteurs d’avion.

 

Fort de Loncin (1888-1892), grand fort au tracé triangulaire érigé à l’Ouest de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupole cuirassée Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 9 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 12-15 août 1914 bombardement violent. 15 août 1914 : explosition des magasins à poudre détruisant le fort et ensevelissant 350 des 550 soldats de l’équipage. 15 août 1923 : inauguration du monument en l’honneur des hommes toujours enterrés dans le fort. 2007 : installation d’un système d’audioguide de la nécropole nationale.

 

Fort de Pontisse (1888-1892), grand fort au tracé trapézoïdal érigé au NE de Liège, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 2 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 13 août 1914 : reddition du fort après les bombardements. 1919 : réoccupé par l’armée belge. 1937-1940 environ : renforcement et modernisation : canon de 57 mm remplacés par des mitrailleuses ; construction d’un blockhaus de flanquement, installation d’une tour prise d’a érage, etc. 18 mai 1940 : reddition du fort après une attaque aérienne et épuisement de ses munitions. 1946 : utilisé comme dépôt de munitions puis par la Fabrique Nationale. Années 1950 : ferraillé. 1993 : abandon du fort. Actuellement refuge de chiroptères durant l’hiver.

 

Place forte de Namur

 

La nouvelle ceinture de forts détachés de Namur comprend 9 forts érigés entre 1888 et 1892. Il s’agit de grands forts et de petits forts, construits en béton non armé. Lors de leur conception, les forts conçus par le général Brialmont ont été conçu pour résister à un bombardement d’artillerie au canon de 21 cm. 3 forts ont été construits sur la rive droite de la Meuse et reliés par un chemin de fer militaire et 6 forts sur la rive gauche.

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive droite de la Meuse :

 

Fort d’Andoy (1888-1892) grand fort au tracé triangulaire érigé à E-SE de Namur, sur la rive droite de la Meuse. Armement : à priori identique aux autres grands forts de type Brialmont. 21-23 août 1914 : attaque, bombardement etreddition du fort.1931-1940 : modernisation, renforcement et réarmement du fort avec des tourelles avec canon de 75 mm ; installation d’une tour d’aérage, modernisation des sanitaires. 13-23 mai 1940 : attaque, bombardement et reddition du fort.

 

Fort de Dave (1888-1892) petit fort au tracé triangulaire érigé au SE de Namur, sur la rive droite de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 20-25 août 1914 : attaque, bombardement et reddition du fort. 1930-1940 : modernisé, renforcé et réarmé : tourelle de 15 cm remplacée par une tourelle pour canon de 75, tourelles de canons de 12 cm remplacées l’une par une tourelle de mitrailleuses et l’autre par une tourelle avec un lance-grenades. Entrée renforcée par 2 positions de mitrailleuses et 1 lance-grenades. 15-24 mai 1940 : bombardement, attaque et réddition. Amélioration de la protection, de la ventilation avec une nouvelle prise d’aire camouflée dans les falaises surplombant la Meuse, des sanitaires, des communications et du réseau électrique. Aux environs du fort instalation de l’abri de la Relève armé de 2 mitrailleuses et d’une cloche d’observation et de l’abri du Troonois armée de 2 mitrailleuses et 1 canon antichar de 60 mm. Après 1945 : le fort a été ferraillé et a servi de polygone pour la mise en œuvre d’explosifs.

 

Fort de Maizeret (1888-1892) petit fort au tracé trapézoïdal érigé à l’Est de Namur, sur la rive droite de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 6 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 21-22 août 1914 : bombardement, attaque et reddition du fort. 1930-1940 : modernisation, renforcement et réarmement du fort ; tourelle de 15 cm remplacée par 1 tourelle avec 2 canons de 105 ; 4 tourelles éclipsable pour canon de 57 mm remplacées par des tourelles avec obusier de 75 mm ; 2 tourelles pour canon de 12 cm remplacées par une tourelle pour mitraillseuses et l’autre par une tourelle lance-mines. Tourelle de 21 cm comblée, installation de 2 positions de mitrailleuses à l’entrée et de 6 positions antiaériennes avec mitrailleuses maxim. Modernisation de la ventilation, de l’installation électrique, installation de postes d’observation autour du fort. 19-23 mai 1940 : attaque, bombardement et reddition du fort. Après 1945 : devient une propriété privée et une carrière est installée à proximité. Accès interdit.

 

Rive gauche de la Meuse :

 

Fort de Cognelée (1888-1892) petit fort triangulaire érigé au N-NE de Namur, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à priori identique aux autres forts de type Brialmont. 21-23 août 1914 : bombardement, attaque et reddition du fort. 1919-1940 : un des 2 forts non renforcé, qui a servi de dépôt de munitions. Les tourelles ont été ferraillées. Après 1945 : acheté par un particulier, il est utilisé comme terrain de chasse ; Plus récemment, il sert également à l’organisation de soirées techo. Les traces des bombardements de 1914 sont encore visibles. Actuellement : domaine privé, rarement ouvert aux visites.

 

Fort Emines (1888-1892) fort érigé au NO de Namur, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à priori identique aux autres forts de type Brialmont. 13-24 août 1914 : bombardement, attaque et reddition du fort. 1914-1918 : améliorations apportées par les troupes d’occupation allemandes : installation de tôles ondulées cintrées, d’anneaux en béton armée autour des tourelles, de guérites, de ventilation forcée, d’un tunnel reliant la contrescarpe au massif central, d’une génératrice diesel remplaçant la machine à vapeur d’origine. 1919-1940 : un des 2 forts non renforcé, hormis l’ajout de 2 blockhaus de défense rapprochée sur le massif central, puis utilisé comme dépôt de munitions. 1940 : le fort est peu endommagé. Février 1991 : un projet de transformé le fort pour l’entreposage de déchets inertes soulève des protestations. 1994 : le fort est racheté par un particulier pour l’exploitation de la surface boisée et de la chasse. 2014 : premier projet de revalorisation Accès des visiteurs autorisé à l’extérieur et dans les locaux de la contrescarpe. 2015 : rave party illégale entraînant de nombreuses dégradations y compris les derniers aménagements pour les visiteurs. Actuellement : organisation régulière de visites guidées et d’expositions artistiques, qui permettent de découvrir un fort Brialmont peu transformé depuis 1914.

 

Fort de Malonne (1888-1892) fort au tracé quadrangulaire érigé à O-SO de Namur, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 1 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 3 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 24 août 1914 : non bombardé mais reddition du fort à une patrouille allemande. 1930-1940 : modernisation, renforcement et réarmement ; tourelle avec canon de 21 cm remplacée par des tourelles de canons de 15 cm à longue portées ; anciennes tourelles remplacées par des tourelles de mitrailleuses et de lance-grenades. Tourelles de canons de 12 cm remplacées par 2 tourelles à fusil automiatique. Rénovation des sanitaires, de la ventilation et installation d’un circuit d’alimentation électrique. 21 mai 1914 : reddition du fort après épuisement de ses capacités. 1991 : réserve réserve naturelle pour la protection des chiroptères, accès interdit.

 

Fort de Marchevolette (1888-1892) petit fort au tracé triangulaire érigé au NO de Namur, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à priori identique aux autres petits forts de type Brialmont. 21 août 1914 : violent bombardement, fort en partie en flamme à la suite de l’explosion des munitions, la garnison évacue l’ouvrage. 1914-1918 : réparation et quelques aménagements sommaires par les occupants allemands. 1930-1940 : 1932-1940 : modernisation, renforcement et réarmement, installation d’une tour d’aérage. Actuellement : terrain militaire qui sert de polygone d’explosifs.

 

Fort de Suarlée (1888-1892) grand fort triangulaire érigé au NO de Namur, sur la rive gauche de la Meuse. Armement : à priori semblable aux autres grands forts de type Brialmont. 20-25 août 1914 : bombardement du fort. 1914-1918 : réparation sommaire et installation de l’exlectricité par l’occupant. 1932-1940 : modernisation, renforcement en béton armé et installation de tôles ondulées, installation d’une tour d’aérage, transfert des sanitaires et de la boulangerie dans le massif central, réarmement. 10-19 mai 1940 : bombardement, atatque et reddition du fort. 1946 : utilisé pour des essais d’explosifs par le génie, comme terrain de chasse et ferraillé, 2 fossés du front de tête sont comblés, ouvrage vandalisé et dégradé. Eté 2013 : début des travaux de déboisement et de dépollution. Eté 2016 : élargissement du chemin entourant le fort pour l’utilisation de véhicules 4x4 et installation d’un grillage autour de l’ouvrage. Utilisation actuelle : ouvrage le plus endommagé de Namur, il est abandonné.

 

Fort de Saint-Héribert ou Fort de Wépion (1888-1892) grand fort au tracé triangulaire érigé au sud de Namur, sur la rive gauche de la Meuse. Armement à longue portée : 2 coupoles cuirassées Gruson avec un obusier Krupp de 21 cm ; 1 coupole cuirassée du Creusot avec 2 canons de 15 cm ; 2 coupoles cuirassées Châtillon-Comentry avec chacune 2 canons Krupp de 12 cm. Défense rapprochée : 4 coupoles à éclipse de Gruson, avec un canon de 5,7 cm à tir rapide ; 1 tourelle d’observation équipée d’un projecteur ; 8 canons de 5,7 cm à tir rapide sur affût à chandelier, disposés dans les coffres. 1930-1940 : modernisation, renforcement, réarmement ; tourelle de 2 canons de 15 cm remplacée par 2 tourelles pour canon de 75 mm. 21 mai-24 mai 1914 à 21h00 : bombardement, attaque et reddition du fort. 15 – 21 mai 12h10 : bombardement par l’artillerie et l’aviation, attaque et reddition du fort. Mai 1945 : le fort n’est pas réparé après la guerre mais utilisé par l’armée belge pour des essais d’explosifs qui entraînent de nombreux dégâts intérieurs. 1958 : vendu aux enchères à un ferrailleur qui extrait tous les métaux. Fossés comblés progressivement par des matériaux inertes. Le fort disparait progressivement mais peut encore être visité avec du matériel de spéléologie. Avril 2013 : acheté par un propriétaire privé pour l’exploitation du bois puis pris en compte par une fondation qui a commencé la restauration. Août 2014 : inauguration officielle, depuis le fort est visitable partiellement.

 

France

 

Cette rubrique concerne les fortifications françaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

France Front Ouest Côte de la Mer du Nord & de la Manche

 

Place forte de Calais

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Magasin de Coquelles (1889), magasin à poudre sous roc, bétonné.

 

Magasin des Noires Mottes (1889).

 

Place forte de Cherbourg

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Magasin de Bretteville (1889), Magasin sous roc.

 

France Front Ouest Côtes de la Mer du Nord Manche et de l’Atlantique

 

Place forte de Brest

 

Batterie de la Pointe aux Pois ( ?), à Brest, presqu’île de Crozon. 18 mai au 1er juin 1876 : Au cours de la séance de la Commission de défense des côtes, demande de déclassement. 27 mai 1889 : Déclassement définitif.

 

Batterie du Port ( ?), Brest, île de Molène. 1876 : La batterie est désarmée. 27 mai 1889 : Loi de déclassement de la batterie.

 

Place forte de Rochefort

 

Ouvrage en cours de modernisation :

 

Fort d’Enet (1809-1812). En 1863-1864 sert de cible pour les tirs d’artillerie. 1889 environ : ouvrage réorganisé. 1905 : installation de plateformes et d’abris bétonnés.

 

Fort de la Pointe (1672), O. de Rochefort, sur la rive D de la Charente, face à Port-des-Barques. Autres dénominations : Fort Lapointe, fort Vason, fort Vasov ou fort Vasoux. Fort en forme de fer à cheval, avec gorge saillante. Fossé plein d’eau. 1860 : Construction d’une caserne pour 78 hommes. 1889-1890 : Bétonnage des emplacements pour 4 canons de moyen calibre.

 

France Front Nord-Est

 

Place forte de Maubeuge

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Magasin de Falize (1889) magasin à poudre de secteur, bétonné.

 

Magasin de Rocq (1889) E de Maubeuge, altitude 154 m. Magasin à poudre de secteur d’une capacité de 60 tonnes.

 

Place forte de Verdun

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Abri caverne des Quatre Chemnées (1889-1894) N-NE de Verdun, E-NE de l’ouvrage de Froideterre. Point extrême de l’avence de l’offensive allemande de juillet 1916. Etat : Accès libre.

 

Batterie de la Carrière (1889-1894), 1ère batterie annexe gauche de la redoute de Belleville.

 

Batterie d’Hardaumont (1889).

 

Fort de Douaumont (1885-1891) fort Gérard, grand fort en forme de pentagone à gorge rentrante, modernisé 1887-1889, 1901-1903, 1907-1909, 1911-1913, 1 tourelle de 75, 1 tourelle de 155, 2 tourelles de mitrailleuses, 5 observatoires, 1 casemate de Bourges.

 

Ouvrage de Baleycourt (1888-1890), ouvrage intermédiaire, non modernisé.

 

Ouvrage de Bezonvaux (1889-1891), ouvrage intermédiaire, non modernisé.

 

Ouvrage d’Hardaumont (1887-1893), ouvrage intermédiaire, non modernisé.

 

Ouvrage de Jaulny (1889-1890), petit ouvrage intermédiaire, modernisé.

 

Ouvrage de Manesel (1888-1889), ouvrage intermédiaire, modernisé.

 

Ouvrage de Maubois (1889), ouvrage intermédiaire, modernisé.

 

Ouvrage de Saint-Symphorien (1888-1889) ; ouvrage intermédiaire, modernisé en 1900, 1902, 1 casemate de Bourges.

 

Ouvrage de Thiaumont (1887-1893), ouvrage intermédiaire, modernisé 1902-1905, 1 tourelle de mitrailleuses, 1 observatoire, 1 casemate de Bourges.

 

Place forte de Toul

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Fort de Le Chanot (1888-1892) ou fort du Chanot, momolithe de béton non armé. 1906-1911 : ouvrage complètement refondue : 1 tourelle de 75 Mle 05, 2 tourelles de mitrailleuses, 3 observatoires, 1 casemate de Bourges.

 

Ouvrage de Bouvron (1888-1892), ouvrage en béton simple, modernisé 1896, 1912-1913 ; 1 tourelle à éclipse 2 x 57 mm remplacée en 1909 par une tourelle de 2 x 75 mm raccourcis. Modernisé en 1912-1913 par une autre tourelle de 75 Mle 05, 3 observatoires.

 

Ouvrage de Charmes (1888-1890), non modernisé.

 

Ouvrage de Fays (1889), ouvrage en terre, non modernisé.

 

Ouvrage de Gye (1888-1889) petit ouvrage d’infanterie.

 

Fortifications des environs de Nancy - Vallée de la Moselle

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batteries d’Aingeray (1887-1892), 2 batteries à 4 km de Liverdun entre Nancy et Toul.

 

Epaulements de Ludres (1887-1890) au sud de Nancy, épaulement d’infanterie.

 

Place forte d’Epinal

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie du Bois de la Vigne (1889) M21 & M22 et une redoute. Abri de combat modèle 1899 coulé sur place.

 

Batterie de Boucherante (1889), codée MX.

 

Batterie des Carrières (1889), positions d’artillerie avec abri maçonné.

 

Batterie de Chaumousey (1889) codée M40 Batterie des Français. 1905 : construction d’un abri en béton armé pour les servants.

 

Batterie de Deyvillers (1889).

 

Batterie des Francas (1889) codée M39.

 

Batterie Ouest de Razimont (1889) E d’Epinal, centre de résistance d’Epinal. Petite batterie située sur les arrières du fort de Razimont, codée M6. Elle comprend 4 abris en béton placés en ligne séparées par des plateformes d’artillerie (2 abris à munitions et 2 abris pour le personnel). Etat actuel : à l’abandon.

 

Dépôt intermédiaire de Beau Site (1886-1892) magasin souterrain.

 

Dépôt intermédiaire du Bois d’Arches (1889), magasin souterrain.

 

Dépôt intermédiaire de Chaumousey (1886-1892) magasin sous roc devant alimenter la batterie M39 Batterie des Français ou ouvrage de Chamousey.

 

Dépôt intermédiaire de Dogneville (1888-1890).

 

Magasin de la Camerelle (1886-1892), magasin sous roc.

 

Magasin d’Olima (1889), magasin à poudre central sous roc, appelé poudrière de Beau Désir.

 

Ouvrage de Bouzey (1889) petit ouvrage d’infanterie.

 

Ouvrage de Conéfosse (1889-1890), 2 redoutes en terre et plusieurs batteries.

 

Ouvrage de la Grosse Poichotte (1889) redoute d’infanterie et une batterie.

 

Ouvrage du Naymont (1887-1889) Fort du Roulon.

 

Réduit du Bois d’Arches (1889-1891), ensemble avec 1 réduit avec 6 batteries et 3 redoutes.

 

Redoutes de Chantraine (1889) ensemble de 3 redoutes. Aujourd’hui disparues.

 

Redoutes de Remaubier (1889) ou redoutes Renaudier au SO d’Epinal. Ensemble de 2 redoutes désignée sous le nom de redoute Nord et redoute Sud. Derrière les redoutes les batteries codées M43 au N et M44 au S. Etat : à l’abandon.

 

Place forte de Belfort

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Ouvrage de Chèvremont (1889-1890) ouvrage trapézoïdal qui était initialement un simple ouvrage d’infanterie. 1906 : complètement refondu avec caserne bétonnée, 2 tourelles de 75 mle 05.

 

Ouvrage de Fougerais (1889-1890) ouvrage intermédiaire. Armement : 1 tourelle de 75, modèle 05.

 

Ouvrage du Haut Bois (1889-1890) ouvrage de Banvillars. Ouvrage intermédiaire en béton. 1909 : modernisé : 1 tourelle de 75 Mle 05, 1 tourelle de mitrailleuses, 1 casemate de Bourges, 3 observatoires cuirassés.

 

Magasin d’Offemont (1889 environ), magasin de secteur sous roc.

 

Place forte de Langres

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Ouvrage de Perrancey (1889) O de Langres, petit ouvrage d’infanterie à fossé sec.

 

Rideau du Jura

 

Place forte des Rousses

 

Batteries de l’Orbe (1889), désignées par les lettres A et B.

 

Place forte de Besançon

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Abri de Châtillon-le-Duc (1888-1892) creusé dans le roc.

 

Abri de Fontain (1888-1889) parfois dénommé abri de Bois de la Chalotte.

 

Abri de Montfaucon (1889) abri caverne.

 

Abri Rolland (1888-1889) S-SE de Besançon, à 400 m de la batterie Roland, altitude 470 m. Comporte 4 chambrées desservies au fond par un couloir. Etat : ouvrage en ruine.

 

Fort de Pugey (1888-1890) SO de Besançon. Ouvrage le plus moderne de la place. Comprend 2 casemates à tir direct orientées vers l’est et 2 casemates à tir direct orientées vers l’ouest ; 2 caponnières bétonnées. Etat : Abandonné.

 

Magasin d’au Bois (1888-1889).

 

Magasin de Chaudanne (1889) magasin à poudre sous roc.

 

Magasin des Epesses (1889) magasin sous roc.

 

Magasin de la Ferme de l’Hôpital (1889) magasin sous roc.

 

Magasin de Fontain (1888-1889) magasin sous roc.

 

Magasin de Fontaine Argent (1889) magasin à poudre sous roc.

 

Magasin de Franois (1889) magasin à poudre sous roc.

 

Magasin des Montarmots (1889) magasin à poudre sous roc.

 

Magasin de Montboucons (1889) magasin à poudre sous roc.

 

Magasin de Montfaucon (1889) magasin à poudre sous roc.

 

Magasin de Pirey (1889) NO de Besançon, magasin à poudre sous roc.

 

Magasin de Planoise (1889) au SO de Besançon, avec magasin sous roc.

 

Ouvrages de Puilley-les-Vignes (1889-1890), NE de Besançon. Ligne de 4 ouvrages occupant la crête du même nom, longue de 2 000 m orientée SO-NE, entre les côtes 329 et 348. Elles sont numérotées de 1 à 4. Ensemble de plate-formes d’artillerie et l’abri-caverne. Etat : Seul l’ouvrage 4 est accessible, les autres sont envahis par la végétation.

 

Magasin de Pugey (1888-1889) SO de Besançon.

 

Magasin du Rosemont (1889) SO de Besançon, rive droite du Doubs, à 50 m environ de la batterie du Rosemont. Etat : menace de s’effondrer en 2007.

 

France Front Sud-Est

 

Place forte de Lyon

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Deuxième ceinture de forts détachés :

 

Rive gauche du Rhône :

 

Fort de Genas (1887-1889) à l’est de Lyon, rive gauche du Rhône. 1944 : les troupes allemandes détruisent presque la totalité du fort avant leur reddition. 1951 : ouvrage en partie remblayé.

 

Place forte de Briançon

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Baraquement du Granon (1885-1895), près du Col du Granon (2 404 m).

 

Ouvrage du ou Fort du Gontrand (1888-1890).

 

Redoute ou blockhaus du Gondrand (1888-1890).

 

Place forte de Modane

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort du Replaton (1885-1891 ou diverses dates proposées entre 1884 à 1893) SO de Modane, altitude 1208 m. Fort d’interdiction situé sur un promontoire qui domine la gare de Modane-Fournaux, vis-à-vis du tunnel ferroviaire de Frejus reliant l’Italie, construit en 1857-1871, anciennement dénommé « tunel du Mont-Cenis » ou tunnel des Alpes. Fort comprenant 6 bastions. Il comprenait deux batteries annexes désignée A & B, alignée à 150 m au NE. 1888-1891 : renforcement complet du fort avec du béton spécial. 1913-1914 : construction d’une casemate de montagne dotée 4 canons de 95 mm sur affût de côte. 1919-1939 : ces casemates sont transformées pour recevoir des canons de 75 mm sur plateforme Arbel. Un observatoire bétonné est installé sur la bastion III. Juin 1940 : baptême du feu. 7 pièces de 75 du 164e RAP interviennent au profit des avant-postes. 1941-1944 : les troupes d’occupation allemandes percent le bastion du saillant, avec une entrée donnant sur le casernement extérieur, fermé par une porte blindée. 13_14/09/1944 : l’occupant évacue discrètement le fort devant l’Armée d’Afrique installée au fort du Sappey qui disposait de l’artillerie du fort du Télégraphe. 14/05/1991 : décret portant déclassement du domaine public militaire et en tant que place de guerre du fort, de la redoute et du baraquement du Replaton à Modane. Etat : malgré les divers bombardements qui ont à peine égratigné le béton, ouvrage dans un état satisfaisant. L’ouvrage est la propriété de l’association de la traversée des Alpes. Il est ouvert aux visites mais doit encore être restauré. Site Internet.

 

Redoute du Replaton (1884-1892) SO de Modane, altitude 1203 m. Petit ouvrage d’artillerie qui occupe l’extrémité orientale du plateau du Replaton. Tracé en forme de fer à cheval. Elle comprend 3 plateformes en échelons refusés conçues pour recevoir chacune 1 canon de 95 mm. Dispose d’un magasin à poudre sous roc. 14/05/1991 : décret portant déclassement du domaine public militaire et en tant que place de guerre du fort, de la redoute et du baraquement du Replaton à Modane. Etat : l’ouvrage n’a pas été bombardé et est en un bon état de conservation.

 

Place forte de Tournoux

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie supérieure de la Roche la Croix (1889) parfois appelée fort Supérieur, E-SE de Tournoux, altitude 2 105 m, sur la commune de Meyronnes (04540). Comporte 4 casemates à tir direct dont 3 pour canon de 120 mm L, dont les embrasures ont été modifiées avec du béton. Périmètre cerné par un fossé creusé dans le roc sauf sur le front I-II qui donne sur un à-pic. 1930-1939 environ : intégré dans la ligne Maginot Secteur fortifié Dauphiné (SFD), sous-secteur d’Ubayette, en tant qu’observatoire codé « O7 » rattachée au groupement « A3 ». Aménagement de deux emplacements pour mitrailleuses et pour mortiers de 81 mm (autre source indique des 4 mortiers de 105 mm) pour assurer la protection de l’ouvrage de Roche-la-Croix. Etat : batterie quasi intacte et libre d’accès. Site Internet.

 

Redoute de Roche la Croix (1884-1889) parfois dénommé fort Inférieur ou parfois orthographié Roche-Lacroix, place forte de Tournoux, commune de Val-d’Oronaye, altitude 1 908 m. Armement : 6 pièces de 138 mm sous casemates. 1890 : installation d’un magasin sous roc. 1935-1940 : construction d’un gros ouvrage de la ligne Maginot qui a nécessité l’arasement d’une partie de l’ouvrage. Site Internet.

 

France Front Sud Côtes de la Méditerranée

 

Place forte de Nice

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batterie du Cimetière Russe (1889-1891) batterie de côte.

 

Batterie des Granges (1883-1890) parfois dénommée Batterie Basse.

 

Batterie du Noyer (1883-1890), NE de Nice.

 

Batterie de Rimiez (1889) N de Nice, altitude 220 m, autre orthographe « Rimiès ». Etat : a disparu à cause de la construction des réservoirs d’eau de la ville de Nice. A toutefois conservé son magasin sous roc.

 

Fort ou redoute de la Forca (1887-1890) sur le massif de l’Authion.

 

Fort du Pic Charvet (1883-1890) sur l’avancée NO de Nice, comprend 3 batteries annexes (batterie du Noyer et batterie des Granges, et batterie annexe du Piton Est, 2 magasins à poudre sous roc.

 

Fort du Mont Chauve de Tourette (1889-1891).

 

Forteresse du Mont Agel (1889-1892).

 

Ouvrage du Piton Est (1883-1890) anvancée NO de Nice, petit ouvrage.

 

Réduit du Mont Agel (1889-1892) fort Catinat.

 

Place forte de Toulon

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie de la Bayarde (1889-1890).

 

Magasin de la Colle Noire (1889).

 

Position du Mont Caume (1887-1890) ensemble de deux ouvrages : ouvrage Ouest et ouvrage Est.

 

Ouvrage de la Pointe (1889-1891), O-NO de Toulon. Cerné par un mur d’enceinte. Caserne à l’épreuve des bombes de 200 hommes. Etat : Ouvrage à l’abandon, casernement en ruine.

 

Ouvrage du Mont Caume (1887-1890).

 

Ouvrage Ouest du Mont Caume (1887-1890).

 

Ouvrage Est du Mont Caume (1887-1890).

 

France Front Sud Corse

 

Fortifications de Bonifacio

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batterie n°2 de Bonifacio (1888-1895). Armement : 2 canons de 19 cm Mle 1878 sur affût G.P.C., à partir de 1894 4 pièces identiques. 1928 : batterie désarmée.

 

Place forte de Marseilles

 

Île de Ratonneau

 

Fort de Ratonneau (1886-1889) place de Marseille, île de Ratonneau. Armement : 4 mortiers de 270 mle 1889 sur affût GPC, 8 canons de 24 cm modèle 1878 sur affût GPC répartis en deux batteries, 4 canons de 95 mm modèle 1888 sur affût modèle 1904.

 

Pays-Bas

 

Cette rubrique concerne les fortifications néerlandaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

Ligne d’Utrecht – Nouvelles Lignes d’eau « Waterlinie »

 

Secteur Ilpendam

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort aan de Middenweg ou Batterij bij de Middenweg (1889-1890), initialement un ouvrage en terre, renforcé en 1912-1913 par des casemates à l’épreuve des bombes. Classé aux monuments historiques de la province de Hollande du Nord « Provinciaal Monument Noord-Holland » et au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Suisse

 

Cette rubrique concerne les fortifications suisses en cours de construction ou de modernisation conformément aux frontières de l’année en cours.

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Forte di Airolo (1887-1890) située au-dessus du village d’Airolo dans le Tessin, altitude 1 300 m. Un des ouvrages le plus moderne d’Europe à l’époque, construit d’après les plans de Bündner Daniel Freiherr von Salis-Soglio, ancien Inspecteur général du Génie austro-hongrois ; coût de la construction : environ 1,5 millions de francs suisses. Armement : 1 coupole Gruson avec 2 canons jumelés de 12 cm fretté « Ringrohrkanone » modèle 1882 ; 2 mortiers à boule « Kugelmörser » modèle 1882 dans une casemate cuirassée « Panzerstand » ; 5 canons frettés 8,4 cm Ringrohrkanone modèle 1880, dont 3 sont orientés en direction de Leventina et 2 en direction de Bedrettotal (col de San Giacomo) ; 5 canons à tir rapide dans des Fahrpanzer du Grusonwerk de Buckau ; 12 canons en bronze 8,4 cm Bronzekanone Modèle 1871 dans les trois caponnières ; 3 tourelleaux d’observation cuirassés « Beobachtungspanzertürmschen ». Mission : protection du tunnel ferroviaire du Saint-Gothard mis en service en 1882, et de la route du Saint-Gothard et de la route vers la vallée de Val Bredetto. 1901 : les 2 mortiers boule de 12 cm sont remplacés par deux obusiers cuirassé « Panzerhaubitze » Modèle 1891. 1947 : déclassement en tant qu’ouvrage de défense. 1947-1953 : servait de fortification école « Schulfestung » et la plupart des pièces d’artillerie ont été démontées et fondues. 1989 : le casernement est toujours utilisé par l’armée suisse mais le bloc de combat a été transformé en musée ; 1999 : agrandissement du musée.

 

Abandon, désarmement, déclassement, arasement des ouvrages

 

France :

 

Place forte de Grandville

 

Fort de la Roche Gauthier (1860) à Grandville, à l’E du pont. 1860 : construction d’un corps de garde modèle 1846 type n°2. 1881 : les 3 canons de 30 et 3 obusiers de 22 cm lisses sont remplacés par 4 canons de 16 cm. 1889 : l’ouvrage est déclassé. Etat : propriété privée réaménagée en résidence.

 

Place forte de Brest

 

Batterie de la Mort aux Anglais (1825). Mai 1876 : désarmement. 27/05/1889 : loi de déclassement.

 

Batterie de la Pointe aux Pois ( ?), à Brest, presqu’île de Crozon. 18 mai au 1er juin 1876 : Au cours de la séance de la Commission de défense des côtes, demande de déclassement. 27/05/1889 : Déclassement définitif.

 

Batterie de Rulliance (1861) à Brest, à l’extrémité N de la plage de Morgat. Comprend un corps de garde modèle 1846 n°3, altitude 42 m, un parapet pour 2 canons de 30 livres et 2 obusiers de 22 cm. 18/05_01/06/1876 : lors de la séance de la Commission de défense des côtes, le déclassement est prononcé. 27/05/1889 : loi de déclassement de la batterie. Etat : bâtiment sert de résidence d’été, le parapet a disparu.

 

Fort de la Fraternité (1791). Mai 1876 : désarmé. 27/05/1889 : loi de déclassement.

 

Place forte de Rochefort

 

Batterie de Coudepont (1810), également orthographié Coup de Pont, pointe sud-est de l’île d’Aix. 1861 : corps de garde modèle 1846 n°2. 1889 : déclassement.

 

Fortifications de l’Ile d’Yeu

 

Place forte du Port de joinville

 

Batterie de la Chapelle (1803), Ile Dieu, Port de Joinville. Batterie en forme de fer à cheval. 1889 : abandon de la batterie.

 

Batterie de la Pointe Gauthier (1859-1861) à Port-Joinville, sur l’ïle d’Yeu, avec un corps de garde crénelé modèle 1846 n°2. 1889 : abandon de l’ouvrage.

 

Place forte d’Antibes

 

Batterie des Sabatties ( ??), place d’Antibes, à priori près de l’embouchure du Var 1889 : déclassement définitif. Etat : plus de traces.

 

Expériences, innovations et progrès de la fortification et de l’artillerie de siège et de forteresse

 

Allemagne

 

1889 : les canons courts de 21 cm (kz. 21-cm-Kanone) sont remplacés par des mortiers de 21 cm (21-cm-Mörser).

 

1889 : mise en service des coupoles pour obusiers courts de 21 cm avec âme en acier (kz. 21-cm-Kanone mit Stahlseele).

 

1889 : proposition pour abriter les pièces de flanquement : En Allemagne, on n’avait pas encore résolu le problème de l’abri des pièces de flanquement dans les ouvrages. En 1889, le Comité des ingénieurs a présenté un projet pour abriter ces pièces dans des casemates aménagées sur l’arrière des forts « Traditorkasematten », mais cette avancée a échoué, puisque l’effort financier pour équiper tous les forts existants était trop important et il a déclaré que cette question ne devait être évoquée que pour les nouveaux ouvrages à construire.

 

Belgique

 

Mars 1889 : les essais de tir sur des cuirassements menés au camp de Braschaet, pour préparer la construction des nouveaux forts de Liège et de Namur, s’achèvent au mois de mars 1889.

 

Chroniques 1889

 

1889 Divers

 

France, Strasbourg garnison : démolition de la caserne Finkmatt « Finkmatt-Kaserne ».

A Strasbourg, la caserne Finkmatt est arasée en 1889.

 

Mardi 15 janvier 1889

 

Italie, armée : budget de la guerre 1888-1889.

Une revue militaire française a publié cet article le 5 janvier 1889. Les montants sont indiqués en francs français de l’époque. Les parties concernant les fortifications et son artillerie ont été surlignées en gras, voici l’article : « Le budget de la guerre en Italie. Ministère de la guerre. Approvisionnement de mobilisation :

Exercice 1888-1889 : 1 120 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 4 889 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi. Exercice 1888-1889 : néant

Fabrication d’armes portatives : Approvisionnement de mobilisation :

Exercice 1888-1889 : 7 525 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 21 000 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi.

Exercice 1888-1889 : sur les sommes demandées par le présent projet de loi : 15 000 000 francs.

Travaux pour les routes et communications :

Exercice 1888-1889 : 2 000 000 francs sur les fonds votés dès 1885.

Défense des côtes : Exercice 1888-1889 : 14 425 000 francs sur les fonds votés dès 1885.

Forts d’arrêt : Exercice 1888-1889 : 10 200 000 francs sur les fonds votés dès 1885.

Place de Rome et de Capone : Exercice 1888-1889 : 1 000 000 francs sur les fonds votés dès 1885.

Matériel du génie : Exercice 1888-1889 : 550 000 francs sur les fonds votés dès 1885.

Armement des fortifications : Exercice 1888-1889 : 3 635 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 4 500 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi.

Digue du port de la Spezia : Exercice 1888-1889 : 4 525 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ;

Exercice 1888-1889 : 2 700 000 francs.

Matériel d’artillerie de campagne : Exercice 1888-1889 : 1 300 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi.

Artillerie de gros calibre : Exercice 1888-1889 : 7 155 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 1 000 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi. Exercice 1888-1889 : 1 700 000 francs.

Périodes d’instruction et appels : Exercice 1888-1889 : 5 000 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi.

Ministère de la marine

Arsenal de Venise : Exercice 1888-1889 : 250 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 200 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi.

Constructions navales : Exercice 1888-1889 : 7 000 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 3 400 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi.

Arsenal de Tarente : Exercice 1888-1889 : 2 000 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 1 200 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi.

Arsenal de la Spezia : Exercice 1888-1889 : 3 500 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 800 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi.

Défense des côtes : Exercice 1888-1889 : 1 000 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 4 000 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi.

Fortifications de la Maddalena : Exercice 1888-1889 : 1 000 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 7 000 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi.

Achat de torpilles : Exercice 1888-1889 : 1 000 000 francs sur les fonds votés dès 1885.

Achat de canons à tir rapide : Exercice 1888-1889 : 1 500 000 francs sur les fonds votés dès 1885 ; 3 000 000 francs sur les sommes demandés par le présent projet de loi ».

 

Jeudi 24 janvier 1889

 

Allemagne, fortifications : nouvelle étude de l’ensemble du système fortifié.

A la suite des essais de tir on constate que les fortifications les plus faibles pourront être vaincus, même sans amener vers l’avant le train des sièges, mais avec les moyens de l’artillerie lourde de l’armée de campagne. C’est pour cela que l’on ordonna par les ordres du cabinet impérial « A.K.O. » du 10 décembre 1888 et du 24 janvier 1889 d’étudier à nouveau l’étude de l’ensemble du système fortifié.

 

Allemagne, fortifications : la couche de sable placée entre la maçonnerie et le béton s’avère néfaste.

A partir de 1887 le génie allemand lance une vaste campagne de renforcement des ouvrages en plaçant une couche de sable entre la maçonnerie et le béton. Toutefois peu de temps après, on constate que les forts qui venaient à peine d’être remaniés nécessitaient de nouveaux travaux puisque la couche de sable entre la maçonnerie et le béton s’était avérée néfaste. Reuleaux décrit le problème de la façon suivante : « Lors des fortes vibrations initiées par l’explosion des obus percutant, l’ouvrage se fissure et le sable tassé s’écoule, le prochain projectile atteint alors probablement des parties de l’ouvrage où le sable a disparu et transperce alors cette faible épaisseur et explose à l’intérieur avec sa charge brisante avec d’autant plus d’efficacité ». La solution désormais consiste à remplacer la couche de sable par du béton. Par l’ordre du cabinet impérial « A.K.O. » du 24 janvier 1889, la Commission de défense du territoire devait se charger de la question suivante : « Jusqu’à quel point fait-il combler les lacunes dans la défense du territoire que constitue les petites places fortes les plus anciennes qui ne répondent plus aux nouvelles exigences et où est-il possible de créer des dépôts de matériels destinés à l’aménagement rapide des fortifications provisoires et dont le complément par des ouvrages permanents est indispensable ».

 

Samedi 9 février 1889

 

Autriche-Hongrie, Serbie : renouvellement de l’accord secret.

Le 9 février 1889 l’Autriche-Hongrie et la Serbie renouvelle leur accord secret qui sera maintenu jusqu’en 1895.

 

Jeudi 21 février 1889

 

Allemagne, Strasbourg place forte : travaux de renforcement de la ceinture des forts détachés.

Une note française de renseignement français du 25 avril 1889 nous informe que à la suite d’un rapport communiqué le 21 février 1889, concernant les nouveaux travaux de défense élevés autour de la place de Strasbourg : « Depuis le commencement du printemps ces travaux ont repris avec une grande activité. Les villages de Souffelweyersheim et Niederhausbergen sont reliés par une route coupée par le chemin de fer et la route de Paris. A l’ouest du chemin de fer, les travaux suivants ont été exécutés le long de cette route. Derrière la rangée nord des arbres qui la bordent a été plantée une haie vive très fournie et très haute, à quelques mètres au nord de cette haie on a creusé un fossé de 1,50 m de profondeur environ, dont les terres ont été rejetées au nord. Entre la haie et ces terres rejetées, c’est-à-dire dans le fossé même, ont été construits 4 magasins du type 2, décrit dans le rapport du 21 février 1881.

Ces magasins, désignés dans le croquis sous les n°26, 30, 31, 32, se trouvent donc protégés au nord par la levée de terre, qui est trop considérable pour provenir seulement de celle extraite du fossé. Les dimensions sont environ les suivantes : 4,50 m de hauteur sur 10 m de base. Ces dimensions prouvent bien qu’on a dû rapporter des terres en quantité assez considérable. La plus grande activité règne de nouveau dans les forts de Strasbourg. On a amené de grandes quantités de moellons qui ont été déposés sur les revêtements - ? – de ces forts ; on y conduit également du sable et du ciment. Il y a un mois environ, le Sieur Zeitz, entrepreneur allemand, a ramené de Metz un chariot destiné au transport de grosses pièces, des affûts, et autres matériaux qu’il serait impossible de conduire sur d’autres véhicules. Ce chariot supporterait une charge de 18 000 kilogrammes, mais on n’a pas connaissance qu’il ait été utilisé à Strasbourg depuis qu’il y est arrivé ».

Remarque : il s’agit tout simplement de la poursuite de la construction des abris d’infanterie, abris d’artillerie ou abris à munitions. Le fait qu’un chariot destiné au transport de charges très lourdes est amené à Strasbourg, correspond vraisemblablemet à l’installation des postes d’observation cuirassés modèle 1887 de l’usine Gruson de Magdebourg. Ces postes d’observation cuirassés sont composés de lourdes et épaisses pièces en fonte durcie, assemblées sur place. Quatre forts à fossé sec de Strasbourg sont dotés chacun d’un observatoire de ce type : il s’agit sur le front Nord du fort Roon, sur le front ouest des forts Podbielski, Baden et Sachsen.

 

Mars 1889

 

Serbie : avénement du roi Alexandre 1er.

A la suite de l’abdication du roi Milan de Serbie, on assiste à l’avénement du roi Alexander 1er.

 

Lundi 4 mars 1889

 

Allemagne, fortifications : abandon de la place de Rastatt.

Par l’ordre du cabinet impérial « A.K.O. » du 4 mars 1890, la Commission de défense du territoire décide l’abandon de la place forte de Rastatt.

 

Mardi 12 mars 1889

 

Allemagne, Neuf-Brisach place forte : proposition d’agrandir la place de Neuf-Brisach.

Dans un rapport du 12 mars 1889, la Commission de défense du territoire « Landesverteidigungskommission » (L.V.K.), propose d’agrandir la place de Neuf-Brisach en une grande tête de pont, parce qu’elle pourrait servir de point d’appui à l’aile gauche en cas de combat sur la ligne Neuf-Brisach – Colmar et de noyau à la position de la tête de pont, et dans ce cas il faudrait créer deux lignes de jonction jusqu’au Rhin « Anschlusslinien ».

 

Samedi 30 mars 1889

 

Allemagne, armée : publication de l’annuaire de l’armée prussienne.

La revue militaire de l’étranger datant du 30 mars 1889 a publié une synthèse à la suite de la publication de l’annuaire de l’armée prussienne. Nous avons extrait les parties les plus intéressantes de cet article : « L’annuaire de l’armée prussienne pour 1889. Tous les ans, à pareille époque, la Revue militaire de l’Etranger publie une étude sur le nouvel annuaire de l’armée prussienne. C’est pour elle l’occasion de présenter à ses lecteurs le tableau des différentes modifications apportées dans le cours de l’année précédente, soit dans l’organisation générale, soit dans le personnel. Ce tableau d’ensemble est particulièrement intéressant cette année, surtout au point de vue personnel, qui a subi des remaniements profonds depuis l’avènement de l’empereur Guillaume II. Pour la première fois, l’annuaire de l’armée prussienne présente en tête de ses colonnes trois empereurs qui, successivement et en moins de six mois, se sont succédé dans la commandement suprême de l’armée allemande.

Quartier général de l’empereur

Les aides de camps et officiers d’ordonnance du souverain formaient sous les règnes précédents la maison militaire du chef de l’Etat. L’empereur Guillaume II a modifié cette organisation.

L’ensemble de ces officiers constitue actuellement la suite du souverain ; elle comprend les anciens aides de camp de l’empereur Guillaume Ier et de l’empereur Frédéric II, et le grand quartier général de l’empereur actuel placé sous les ordres du général von Wittich. Jusqu’à présent, le grand quartier général (Haupt-Quartier) n’était formé que lors d’une entrée en campagne.

Cabinet militaire

Le général von Albedyll, qui depuis quatre années était à la tête du cabinet militaire a été nommé au commandement du VIIe corps d’armée et remplacé dans ses fonctions par le général von Hahnke. Avant d’occuper cette situation, le général von Hahnke commandait la 2e division d’infanterie de la garde ; sorti de l’académie de guerre, il a été pendant longtemps chef d’état-major du IIIe corps d’armée.

Ministère de la guerre

Au point de vue de son organisation générale, le ministère de la guerre n’a subi aucune modification essentielle pendant le cours de l’année 1888. Cependant, le bureau de la cavalerie et celui des affaires personnelles à la direction des pensions et retraites, qui n’avaient qu’une existence provisoire, ont été définitivement maintenus dans le budget de 1888-1889. Le bureau artillerie, comme conséquence de la séparation de l’artillerie de campagne et de l’artillerie de forteresse, serait prochainement divisé en deux bureaux distincts ayant dans leurs attributions, l’un l’artillerie de campagne, l’autre l’artillerie de forteresse.

Depuis le 20 septembre dernier, incombe à l’infanterie, dans une manière complète, tout ce qui touche à son armement. Le bureau de cette arme, qui avait dans ses attributions l’approvisionnement de l’armée en armes blanches et en armes à feu portatives, a été chargé en outre de la fabrication des cartouches et en général de tout ce qui concerne les munitions des armes portatives. Cette fabrication sera centralisée à Spandau. Dans le haut personnel du ministère, quelques changements sont à noter. Le général von Blume, qui précédemment était directeur des services administratifs, a remplacé le général von Hänisch à la tête de la direction des affaires générales de l’armée. Ce dernier a été appelé au commandement de la division de cavalerie du XVe corps (par un ordre de cabinet récent, le général von Hänisch vient d’être nommé au commandement du IVe corps). Le général von Blume a été lui-même remplacé par le général von Kühne. Le cadre des officiers régulièrement employés au ministère de la guerre a été en outre augmenté d’un commandant et d’un capitaine en 1888, et d’un commandant en 1889.

Etat-major général

L’état-major général prussien a vu, le 10 août 1888 disparaître de la scène active le plus illustre de ses chefs, le maréchal de Moltke ; depuis quelques années du reste, son grand âge ne lui permettait plus guère de s’occuper d’une manière suivie des affaires et du personnel soumis à sa haute autorité. Il a été remplacé dans ses fonctions par le général von Waldersee, quartier-maître général, qui, en cette qualité, dirigeait effectivement l’état-major général. En quittant la direction suprême de l’état-major général, le maréchal de Moltke a été nommé président de la commission de défense. Cette commission était présidée depuis 1871 par le prince impérial Frédéric. L’état-major vient de subir une réorganisation complète (ordre de cabinet du 14 mars 1889). Les fonctions de quartier-maître général ont été supprimés. Cependant, il est créé trois emplois de quartier-maître sous-chef d’état-major général, du grande de général de brigade ou de division (Les généraux de division von Haeseler, von Schliessen II et le général de brigade von Holleben sont nommés quartiers-maîtres sous-chefs d’état-major généraux). Le chef d’état-major général est chargé de régler les attributions de chacun d’eux. L’état-major général sera probablement divisé en trois directions. Un des sous-chefs d’état-major aura dans ses attributions la surveillance et l’inspection technique du régiment des chemins de fer et de la section aérostatique. Le plus ancien des sous-chefs d’état-major présents à Berlin suppléera, en cas d’absence, le chef d’état-major général. Un capitaine du cadre latéral d’état-major (Neben-Etat) sera attaché à chacun des titulaires de ces nouvelles fonctions. De ce fait, il est créé à l’état-major général trois nouveaux emplois de capitaine.

Commission de ligne

Le siège de différentes commissions de ligne a été modifié dans le courant de l’année 1888. La commission de ligne de Düsseldorf a été transférée à Cologne ; celle de Cassel à Sachsenhausen ; celle de Sachsenhausen à Erfurt ; celle de Wurtzbourg à Ludwigshafen-sur-le-Rhin. De plus, par un ordre de cabinet en date du 15 mars 1889, trois nouvelles commissions de ligne, dont le siège est fixé à Elberfeld, Magdebourg et Strasbourg, ont été créées en Prusse (une quatrième commission a été créée ne Wurtemberg ; son siège est à Stuttgart). Ces modifications portent à 18 (une par corps d’armée) le nombre des commissions pour toute l’Allemagne. Outre les quatre titulaires de ces nouveaux postes, il est institué six commissaires militaires de chemin de fer, également officiers supérieurs, dont le rôle précis n’est pas encore connu.

Inspections d’armée

Depuis plusieurs années déjà, 3 des inspections d’armée sur 5 étaient sans titulaires ; l’année dernière, l’avènement au trône de l’empereur Frédéric III rendit vacante la quatrième inspection. Par les ordres de cabinet du 12 avril et du 12 juillet 1888, toutes les inspections d’armée ont été pourvues de titulaires et sensiblement remaniées dans leur composition. Leur constitution actuelle est la suivante :

1re inspection d’armée, comprenant les Ier, IIe, IXe et Xe corps d’armée. Général inspecteur : le maréchal prince Albert de Prusse.

2e inspection d’armée, comprenant les Ve, VIe et XIIe corps d’armée. Général inspecteur : le maréchal prince Georges de Saxe.

3e inspection d’armée, comprenant les VIIe, VIIIe et XIe corps d’armée. Général inspecteur : le grand-duc de Hesse, général de l’infanterie.

4e inspection d’armée, formée des IIIe, IVe, XIIIe et les Ier et IIe corps bavarois. Général inspecteur : le maréchal von Blumenthal.

5e inspection d’armée, formée des XIVe et XVe corps. Général inspecteur : le grand-duc de Bade, colonel général de la cavalerie.

Commandements de corps d’armée

Les commandements de corps d’armée ont subi cette année de nombreux changements.

Le général de l’infanterie von Meerscheidt-Hüllessem a été nommé au commandement du corps de la garde en remplacement du général von Pape, nommé gouverneur de Berlin et commandant supérieur des Marches. Le général von Meerscheidt-Hüllessem, né en 1825, a servi dans l’infanterie ; il y a fait comme capitaine la campagne de 1864 ; comme chef de bataillon, celle de 1866 ; et comme commandant du 41e d’infanterie, celle de 1870 (sièges de Metz et de Mézières, Noisseville, Amiens, Saint-Quentin). Général de division depuis 1881, il commandait en dernier lieu le Ve corps. Il a présidé la commission qui vient d’élaborer le nouveau règlement d’infanterie. Le général von Grolman, nommé au commandement du IVe corps en remplacement du maréchal von Blumenthal, puis, tout récemment celui du XIe, est né en 1829 ; il sort de l’infanterie et a passé par l’Académie de guerre. Il a fait comme major la campagne de 1866 (Nachod, Skalitz, Schweindaechel) et comme lieutenant-colonel celle de 1870 (Saint-Privat, le Bourget). Avant d’être placé à la tête du IVe corps, le général von Grolman commandait la 8e division d’infanterie.

Le général Golz a été nommé grand-maître du génie et des forteresses en remplacement du général von Stiehle, mis à la retraite. Le général Golz a été successivement chef du régiment des chemins de fer, chef de la section topographique, inspecteur du génie et président du comité de cette arme. Actuellement, il n’existe plus en Allemagne que deux grandes maîtrises : celle du génie et celle de l’artillerie de forteresse. Un ordre de cabinet du 14 mars 1889 supprime la grande maîtrise et les quatre inspections d’artillerie de campagne ; il est créé par le même ordre une inspection technique de l’arme. Les brigades d’artillerie de campagne, comme l’infanterie et la cavalerie, sont placés sous le commandement des généraux de corps d’armée. Les modifications que subit actuellement l’artillerie de campagne allemande seront étudiées prochainement dans la Revue militaire de l’Etranger. La grande maîtrise du génie et celle de l’artillerie de forteresse sont appelées à être fondues dans un avenir peu éloigné. Pendant le cours de l’année 1888, la brigade d’artillerie de campagne de la garde et les 2e, 3e, 5e, 6e, 10e et 11e brigades d’artillerie de campagne ont changé de chef ; 2 de ces brigades par suite de mise à la retraite. Deux inspections d’artillerie de forteresse, deux inspections du génie et l’inspection des écoles ont vu leurs titulaires remplacés. Parmi ces inspecteurs, 4 ont été mis à la retraite. L’inspection des chasseurs est appelée à disparaître, peut-être dans le cours de l’année. Les bataillons de chasseurs seraient répartis dans les corps d’armée et attachés à une brigade. Ces bataillons continueraient néanmoins à être inspectés au point de vue technique. Différentes modifications ont été apportées dans le commandement des places fortes. Le commandement des places de Stettin, Colberg, Cuxhaven et Memel a été supprimé. Un nouveau commandement de place a été créé à Bitche. Les places de Sonderburg-Düppel et de Stralsund sont déclassées. Au commencement de l’année 1888, il a été créé un dépôt d’artillerie à Stade (rattaché ensuite comme annexe à Schwerin) et un dépôt annexe à Trèves, se rattachant à celui de Sarrelouis.

Ecoles

L’école préparatoire de sous-officiers de Neuf-Brisach, créé en 1888, paraît pour la première fois dans l’annuaire. Sa constitution est analogue à celle des écoles du même genre existant déjà en Allemagne (Annabourg et Weilbourg). Ces éblissements reçoivent chacun en moyenne 250 élèves par année.

Les deux écuyers civils de l’école de cavalerie de Hanovre ont été supprimés et remplacés par un capitaine instructeur d’équitation.

Commission d’expériences de l’artillerie

Comme conséquence de la séparation complète de l’artillerie de campagne et de l’artillerie de forteresse, la commission d’expériences de l’artillerie (cette commission est chargée de poursuivre toutes les études techniques concernant l’arme de l’artillerie ; son siège est à Berlin. A cette grande commission est rattachée une commission chargée des expériences pratiques qui se font à Tegel et à Kummersdorf), présidée par le général Salbach, a été réorganisée sur de nouvelles bases. Actuellement, elle est divisée en deux sous-commissions ayant chacune un président (colonel ou lieutenant-colonel). La première sous-commission s’occupe exclusivement de tout ce qui a trait à l’artillerie de campagne. A la deuxième sont réservées toutes les questions concernant l’artillerie de forteresse, de siège, de côtes et de marine. Le personnel de la commission d’expériences a été considérablement augmenté pendant le cours de l’année dernière.

Magasin d’habillement

Les magasins d’habillement de corps d’armée, créés en remplacement des dépôts d’habillement, apparaissent pour la première fois dans l’annuaire. Ces magasins, auxquels sont annexés des ateliers pourvu de la force motrice nécessaire, sont particulièrement chargés de la constitution et de la gestion des approvisionnements en draps, des achats de linge pour les casernes et hôpitaux, de la constitution d’approvisionnement en matières premières. En outre, on y confectionne des effets d’habillement et d’équipement. Le personnel qui y est employé permettra d’organiser dans ces magasins, une fois la mobilisation terminée, la fabrication sur une grande échelle des effets de cette nature.

Ces magasins, à raison d’un par corps d’armée, sont installés au chef-lieu de chaque commandement, à l’exception de ceux des IIIe, VIIe et IXe corps, qui sont placés à Spandau, Düsseldorf et Hambourg. Le personnel chargé de la direction de ces établissements (Corps-Bekleidungsämter) se compose d’officiers en retraite, appartenant à la catégorie des « laissés à la disposition ».

Corps de troupe

Avant de passer en revue les différentes armes, nous devons signaler une mesure toute récente qui supprime l’appellation de bataillon de fusiliers attribuée au 3e bataillon des régiments d’infanterie. De ce fait, ces bataillons ont cessé d’être spécialisés (la mesure en question a été prise par un ordre de cabinet daté du 4 janvier 1889. Jusqu’à ce jour, les bataillons de fusiliers se distinguaient par quelques détails de tenue et par le choix de leurs officiers. Cette mesure n’atteint ni les régiments de grenadiers ni ceux de la garde, qui comptent toujours un bataillon de fusiliers. Les régiments dits de fusiliers ont également conservé cette appellation).

Changements de garnison

L’année 1888 a vu s’effectuer un grand nombre de changements de garnison. L’objet principal de ces mouvements a été d’abord de ramener en Alsace un régiment appartenant à la série du XVe corps, puis de pousser un nouveau régiment d’infanterie et un nouveau régiment de cavalerie à la frontière russe.

Voici l’énumération de ces mouvements : L’état-major de la 3e brigade d’infanterie a été transféré de Danzig à Allenstein.

Le régiment d’infanterie n°22 a été transféré de Strasbourg à Rastadt.

Le régiment n°132 est venu de Glatz à Strasbourg.

Le bataillon d’artillerie de forteresse badois n°14 est rattaché au régiment d’artillerie de forteresse n°8.

Le bataillon d’artillerie de forteresse wurtembergeois n°13 est rattaché au régiment d’artillerie de forteresse n°10.

Ces rattachements ont d’autant plus d’intérêt, qu’un ordre de cabinet, en date du 11 septembre 1873, a prescrit la fusion des officiers de ces bataillons avec ceux des bataillons constitutifs du régiment.

Le bataillon d’artillerie de forteresse du Schleswig n°9, passe du IXe au VIIe corps et le régiment d’artillerie de forteresse n°3 du IIIe au IXe corps.   Ces corps de troupe étaient déjà en garnison dans les régions auxquelles ils sont définitivement rattachés.

En dehors de la série des modifications et amélioration de détails introduites dans les différents rouages de l’armée allemande, nous devons tout particulièrement rappeler au souvenir de nos lecteurs la loi du 11 février 1888 portant modifications aux obligations du service militaire.

Cette loi, en étendant l’obligation su service militaire jusqu’à 45 ans et en créant une réserve de l’armée territoriale, a augmenté les armées d’opérations de plus de 300 bataillons. Elle constitue une des étapes les plus importantes du septennat, elle marque, en quelque sorte, l’apogée du développement militaire de l’empire.

Le rajeunissement des cadres ainsi que l’augmentation des forces militaires de l’empire résultant de la loi du 11 février 1888 caractérisent d’une manière toute spéciale les progrès accomplis par l’armée prussienne dans el cours de l’année dernière.

Dès son arrivée au pouvoir, le jeune empereur a porté son attention sur le personnel chargé du haut commandement, et, sans hésiter, il a su se priver des services d’hommes éminents, mais fatigués par une longue carrière. Il a donné ainsi une vitalité nouvelle à un cadre vieilli, en même temps qu’il plaçait à la tête des régiments de très jeunes chefs.

 

Mardi 30 avril 1889

 

Russie, fortification : Infanterie de forteresse.

Une revue militaire française nous à livré cet article : « La revue a fait connaître à plusieurs reprises que, parmi les bataillons de réserve que l’armée russe compte en temps de paix, un certain nombre étaient destinés, lors de la mobilisation, à former des régiments à cinq bataillons pour la garnison des places fortes, tandis que tous les autres bataillons donnaient naissance à des régiments à quatre bataillons devant constituer l’infanterie des divisions de réserve, et des cinquièmes bataillons indépendants pouvant être utilisés pour des formations nouvelles. Jusqu’à ce jour, tous les bataillons de réserve, quelle que dût être leur affectation en temps de guerre, étaient désignés par une appellation uniforme et rangés par leurs numéros dans une série de 1 à 96 inclus. Un ordre impérial du 10/22 mars dernier a modifié ces dispositions. A l’avenir, les bataillons qui doivent constituer la garnison des places seront dits « bataillons d’infanterie de forteresse », porteront le nom de la place à laquelle ils sont destinés et, s’il y a lieu, seront numérotés dans leur garnison même. C’est ainsi que dorénavant : Le 5e bataillon s’appellera 1er bataillon d’infanterie de forteresse de Kronstadt ; Le 6e, 2e bataillon d’infanterie de forteresse de Kronstadt ; Le 9e, bataillon d’infanterie de forteresse de Sveaborg ; Le 12e, bataillon d’infanterie de forteresse de Vyborg ; Le 19e, 1er bataillon d’infanterie de forteresse de Kovno ; Le 25e, 1er bataillon d’infanterie de forteresse de Varsovie ; Le 10e, 2e bataillon d’infanterie de forteresse de Varsovie ; Le 11e, 3e bataillon d’infanterie de forteresse de Varsovie ; Le 26e, 4e bataillon d’infanterie de forteresse de Varsovie ; Le 29e, 1er bataillon d’infanterie de forteresse de Novo-Georgievsk ; Le 30e, 2e bataillon d’infanterie de forteresse de Novo-Georgievsk ; Le 31e, 3e bataillon d’infanterie de forteresse de Novo-Goergievsk ; Le 32e, 4e bataillon d’infanterie de forteresse de Novo-Goergievsk ; Le 35e, 1er bataillon d’infanterie de forteresse d’Invangorod ; Le 36e, 2e bataillon d’infanterie de forteresse d’Invangorod ; Le 37e, 1er bataillon d’infanterie de forteresse de Brest-Litovski ; Le 38e, 2e bataillon d’infanterie de forteresse de Brest-Litovski ; Le 39e, 3e bataillon d’infanterie de forteresse de Brest-Litovski ; Le 57e, bataillon d’infanterie de forteresse de Kertch ; Le 59e, bataillon d’infanterie de forteresse de Sébastopol. Le régiment à 2 bataillons, créé récemment à Ossovetz (1. Voir la Revue militaire de l’Etranger, n°712), prendra la dénomination de régiment d’infanterie de forteresse d’Ossovetz. Enfin, un bataillon, qui sera prochainement créé, portera le titre de 2e bataillon de Kovno.

Par conséquent, sur les 96 bataillons de réserve de la Russie d’Europe actuellement existants, 21 sont destinés aux places fortes, ce nombre devant être prochainement porté à 22.  Il y a lieu de noter que, jusqu’à ce jour, le nombre de ces derniers bataillons n’avait pu être déterminé qu’approximativement.

L’ordre du 10/22 mars fournit désormais des renseignements précis qui permettent de se rendre compte de l’importance des garnisons affectées aux places fortes de l’Empire ».

 

Jeudi 9 mai 1889

 

Allemagne, fortifications : nouvelle réorganisation des places fortes.

Avec l’ordre du cabinet impérial « A.K.O. » du 9 mai 1885, l’organisation des places fortes allemandes est soumise à une nouvelle organisation. Ce sont six forteresses qui devaient être abandonnées, c’est-à-dire : Sarrelouis « Saarlouis », Torgau, Kolberg, Stralsund, Marienburg et Rastatt. Des dépôts devaient être aménagés :

a) « pour les fortifications près de Molsheim, sous certaines conditions par des aménagements permanents du temps de paix ».

b) ultérieurement pour l’agrandissement de Neuf-Brisach, Graudenz, Glocau en temps que grandes fortifications de têtes de pont, parmi lesquels Graudenz devait être mise en état de défense, alors que Glocau, était utilisable en tant que noyau d’une tête de pont fortifiée, pouvait rester dans son état actuel.

c) Pour l’aménagement d’une tête de pont à Dirschau.

d) Pour la protection de Breslau, où avant l’installation des dépôts il fallait d’abord faire les avants-travaux d’installation de points d’appui. Il fallait également préparer l’utilisation de ces dépôts pour d’autres usages, par exemple pour la sécurisation de Berlin.

Voici la traduction intégrale de cet ordre du cabinet impérial du 9 mai 1889 : Nouvelle répartition du système fortifié. Suite aux propositions prévues par le rapport de la commission de défense du territoire du 12 mars 1889 et en liaison avec la même séance du 30 mars 1889, et d’après les décisions que j’ai prise au cours des années 1886 et 1887 pour l’ensemble de l’organisation du système fortifié, doivent être exécutés : les places fortes de Saarlouis, Torgau, Colberg, Stralsund, Marienburg, doivent être complètement abandonnées, mais il faudra conserver la tête de pont de Torgau et le fort Zinna, sans financer l’entretien, uniquement pour les besoins des troupes. Mais à la suite de la proposition faite pour la place forte de Rastadt, je m’en réserve la décision (Décision par l’A.K.O. du 4 mars 1890).

Un arasement partiel des ouvrages, si bien que ces places semblent être “déshabillées”, doit être ordonné à Sarrelouis et Marienburg, et pour le reste, en fonction des possibilités, on peut se séparer des ouvrages au fur et à mesure, ou les utiliser à d’autres fins.

Il faut abandonner le projet de construction des fortifications à Sarrebourg. Le projet de construction des fortifications à Molsheim doit être poursuivi par un travail approfondi pour déterminer quels sont les travaux qui doivent être exécutés en temps de guerre, c’est-à-dire quels sont les ouvrages permanents qui doivent être érigés dès le temps de paix. De même, il faut prévoir l’extension de Neuf-Brisach, Graudenz, Glogau en tant que grande tête de pont fortifiée, l’installation d’une tête de pont à Dirschau et la protection de Breslau par des ouvrages. A Breslau il faut aménager le dépôt de telle façon, que l’on puisse préparer à l’avance la construction de points d’appui. Les dépôts à ériger à Breslau, Glocau, Neuf-Brisach, Graudenz, Molsheim, Dirschau, et ceux qui ont déjà été prévus à Magdeburg et Cüstrin, doivent être munis, en dehors des matériaux prévus pour leur construction, d’appareils, d’outillages, d’un équipement adapté en pièces d’artillerie et munitions, parmi lesquels des tourelles cuirassées mobiles équipés de canons à tir rapide. L’utilisation de ces dépôts pour à d’autres fins n’est pas à exclure, et la possibilité de les utiliser pour d’autres projets, comme la défense de Berlin, doit être préparée. Les ouvrages permanents de Glocau doivent être maintenus dans leur état actuel, malgré la modification de l’importance de la place, et j’autorise une simplification des fortifications urbaines.

Graudenz doit être mis en état de défense et conservé en tant que place forte. La place forte de Neisse doit être désarmée, tout en la laissant toutefois dans le statut actuel, pour qu’une mise en état de défense éventuelle de la place ne soit pas trop difficile.

Après les décisions ci-dessus devait être laissé dans l’état actuel : hormis des places de Graudenz et Glocau déjà évoqué, Ulm, Cobence « Koblenz », le fort dénommé « Nehrungsfort » près de Memel et pour l’instant Neisse, mais qui devait être désarmée. Dans la série des forteresses de moindres valeurs qui devaient être transformées en conséquence se trouvait : Wesel, Glatz, Danzig, Küstrin, Magdeburg, Germersheim et Königstein. Sous le commandement du Generalfeldmarschall von Moltke tombe également les premières décisions relatives aux fortifications de Sarrebourg et de Molsheim.

 

Allemagne, fortifications : décision de lancer la production de « Fahrpanzer ».

Par l’ordre du cabinet impérial « A.K.O. » du 9 mai 1889 les autorités allemandes ont décidé de terminer rapidement les essais en cours des tourelles cuirassées mobiles pour canons à tir rapide dénommées « Fahrpanzer » pour que dès qu’elles réussiront les épreuves de mise en service, on puisse lancer la production pour les mettre en dépôt. De 1889 à 1890, on a construit 200 tourelles cuirassées mobiles équipées de canon à tir rapide de 5 cm.

 

Allemagne, fortifications : installation de dépôts de « Fahrpanzer », tourelles cuirassées mobiles.

Un autre ordre du cabinet impérial « A.K.O. » publié le même jour a ordonné l’installation de dépôts de tourelles cuirassées mobiles « Fahrpanzer » pour Molsheim, Neuf-Brisach, Glogau, Breslau et Dirschau, et ultérieurement, la vérification de la question, laquelle des fortifications prévues nécessite une construction dès le temps de paix.

 

Mercredi 30 mai 1889

 

Techniques d’attaque des places fortes : attaques brusquées contre les places fortes.

La revue militaire de l’étranger a publié cet article très intéressant concernant l’attaque brusquée des places forts. Voici un premier extrait concernant cet article : « Des attaques brusquées contre les places fortes d’après des publications étrangères récentes. L’attaque de vive force a toujours été admise comme un moyen de s’emparer d’une place forte. C’est à elle que l’on avait recours pour abréger, lorsqu’il était possible, la durée des opérations d’un siège. Aussi est-il naturel qu’o ait cherché à généraliser l’emploi de ce procédé et à lui assigner le rôle prépondérant dans la guerre de forteresse. Cette tendance, conforme d’ailleurs aux idées actuelles sur la rapidité avec laquelle doivent être menés toutes les opérations de guerre, a fait opposer aux méthodes antérieures l’attaque raccourcie ou brusquée.

S’emparer d’une place à forts détachés sans avoir à réunir et à installer un nombre considérable de lourdes pièces de siège, sans être obligé d’exécuter des travaux lents et pénibles, sans être réduit à immobiliser pendant un temps fort long des effectifs nombreux, telle est l’idée, séduisante à bien des points de vue, dont un certain nombre d’écrivains militaires se sont faits, surtout en Allemagne, les propagateurs. Parmi ces derniers, le général von Sauer est, sans contredit, celui dont les théories ont eu le plus de retentissement ; ses différentes publications sur l’attaque et la défense des places, aussi bien que ses recherches sur l’art de la fortification, font toutes ressortir le peu de résistance dont les places fortes actuelles seraient susceptibles, vis-à-vis d’un adversaire qui saurait judicieusement employer les effectifs considérables dont il dispose, et tirer tout le parti possible des puissants moyens de destruction que l’artillerie lui fournit. Dans ces conditions, pourquoi hésiter à substituer aux autres procédés l’attaque brusquée, qui doit amener plus rapidement, et peut-être aussi sûrement, la chute de la place ?

Cette opinion a trouvé de nombreux contradicteurs et soulevé d’ardentes discussions. La polémique engagée à ce sujet est loin cependant d’avoir ébranlé les convictions du général von Sauer, qui vient de donner une forme plus concrète à son argumentation en exposant, dans une brochure récente (1. Über den abgekürzten gegen feste Plätze und seine Abwehr, Berlin, 1889), la marche d’une attaque brusquée, telle qu’il la conçoit. Cette publication n’est, d’ailleurs, que la reproduction d’une série de conférences faites devant les officiers de la garnison d’Ingolstadt, place dont le général von Sauer est actuellement le gouverneur. Cette circonstance semble expliquer la forme particulièrement didactique sous laquelle est présentée la question.

Marche générale des opérations

Comme dans ses études antérieures, le général von Sauer constate que la manière dont sont organisées beaucoup de places fortes est particulièrement favorable à l’attaque. Les ouvrages détachés, établis à de grandes distances en avant du noyau central, fort éloigné les uns des autres, ne sauraient créer une ligne de défense invulnérable. On en triomphera facilement, au contraire, si l’on agit rapidement et avec la plus grande somme de forces possible sur tout le périmètre de la place, en évitant les attaques sur des points particuliers, en ne laissant aucun repos au défenseur jusqu’à ce qu’on ait forcé l’enceinte même de la ville. Dans ces conditions, une attaque brusquée aura un caractère essentiellement général. Les efforts de l’assiégeant ne sauraient, par suite, se concentrer sur un ou deux points particuliers. Toutes les parties de la ligne de défense qui ne forment pas des fronts absolument inabordables doivent être menacées simultanément et attaquées toutes avec la même vigueur. Une fois entreprise, la marche en avant sera poursuivie sans aucun temps d’arrêt. Aussi l’assaillant ne cherchera-t-il pas à s’emparer des points d’appui. Il se contentera de les réduire au silence ou mieux de les annihiler. Ce résultat obtenu, il se portera sur les intervalles dans lesquels le défenseur, encore occupé de son organisation, surpris d’une irruption aussi subite, ignorant les intentions de l’adversaire, ne saurait lui opposer qu’une bien faible résistance. En admettant même que celle-ci puisse exister, les forces qu’on mettra en ligne triompheront rapidement de tous les obstacles.

Cette tactique est celle que le général von Sauer considère comme la plus avantageuse à tous les points de vue. Les progrès réalisés dans l’armement la justifient pleinement. On a toujours admis qu’à des armes nouvelles devait correspondre une tactique nouvelle ; il n’y a aucune raison pour se départir de ce principe dans la guerre de forteresse. Il importe, au contraire, de profiter dans une large mesure des avantages que peuvent fournir à l’attaque « l’efficacité du tir plongeant et la mobilité des pièces de sièges actuelles ». S’il est possible, avec l’artillerie de campagne à laquelle on adjoindrait un certain nombre de bouches à feu de siège, facilement transportables, d’atteindre le défenseur dans toutes les directions, l’assiégeant n’a plus aucune raison pour accepter la lutte sur un terrain limité, dans lequel l’adversaire ne manquera pas d’accumuler tout ses moyens de résistance. Il reste libre, au contraire, de choisir ses points d’attaque et de les multiplier autant qu’il le jugera convenable. Cette extension divisera les forces de l’adversaire, qui, réduit à faire face de tous les côtés à la fois, succombera bientôt dans une lutte aussi inégale. Ce premier résultat obtenu, on devra en profiter immédiatement en poursuivant l’attaque sans interruption. « C’est ainsi qu’on évitera de laisser à l’ennemi le temps de reprendre haleine et de se reconnaître, et c’est précisément parce que l’attaque régulière permet dans une large mesure à la défense de s’organiser, qu’elle doit être considérée comme tactiquement défectueuse (1. Über Angriff und Verteidigung fester Plätze) ».

Le général von Sauer a la conviction que les attaques brusquées suffiront pour réduire le plus grand nombre des places fortes ; il n’admet d’exceptions que pour coller dont l’organisation serait conforme à ses propres idées, c’est-à-dire celles dont le périmètre avancé serait protégé par des lignes de tourelles. Avec les autres dispositifs les parties vulnérables sont les intervalles qui séparent les parties vulnérables sont les intervalles qui séparent les points d’appui. Or, si ces derniers peuvent être anéantis, à distance, par la seule artillerie que l’assaillant amène avec lui, il ne reste plus comme éléments de résistance, sans parler de la garnison même de la place, que les ouvrages du moment et les batteries. On ne peut légitimement espérer que les travaux nécessaires soient exécutés, en temps utile, sur tous les fronts exposés à une attaque brusquée. Dans ces conditions les troupes de la défense seront assurément insuffisantes pour arrêter un adversaire supérieur en nombre et dont les succès antérieurs exalteront la valeur morale.

Avant d’entrer dans le détail des opérations d’une attaque brusquée, il est bon de remarquer qu’une entreprise de cette nature demande beaucoup de troupes et une artillerie sinon très puissante, au moins très nombreuse. De plus, l’attaque simultanée par un grand nombre de côtés à la fois exigé que l’investissement de la place soit complet, et qu’on ait fait approcher tout le matériel et toutes les munitions dont on aura besoin ultérieurement. Or ces convois auront souvent de longs détours à faire et trouveront rarement des routes et des chemins susceptibles de leur livrer rarement des routes et des chemins susceptibles de leur livrer un passage facile (2. Dans les sièges des grandes places, l’assaillant ne connaît jamais à l’avance le degré de résistance que l’ennemi peut lui opposer. Il s’agit donc d’être en mesure de maintenir toujours les approvisionnements au complet, de manière que non seulement le feu ne soit pas interrompu, mais encore qu’il augmente d’intensité. Toute interruption, ne fût-elle que d’un seul jour, profiterait au défenseur qui, certainement, trouverait moyen de réparer les dégâts causés par le feu, de mettre de nouvelles pièces en batterie, de détruire l’artillerie de l’adversaire et de réoccuper, avec son infanterie, les positions extérieures perdues. Tout serait à recommencer pour l’assaillant. La quantité énorme de munitions nécessaire pour ouvrir le feu exigé, pour être réunie, un temps considérable, que la défense ne manquera pas de mettre à profit. C’est là le premier avantage que cette dernière tire de la forteresse (Ideen über Befestigungen – K.-H. Berlin, 1888). Le temps nécessaire pour l’investissement sera aussi considérable sinon plus que par le passé ; c’est donc seulement après cette opération qu’on peut espérer raccourcir la durée du siège.

La réussite ultérieure de l’attaque brusquée n’est d’ailleurs admissible qu’après l’anéantissement de l’artillerie de la défense. Or, comme le fait remarquer le général Brialmont, il est difficile d’admettre que des pièces de campagne, ou tout au moins des bouches à feu relativement légères soient à même, par un tir à shrapnels, de rendre tout service impossible dans les batteries de la défense, et cela sans avoir rien à craindre de l’artillerie de la place. Le général von Sauer a une opinion trop favorable de la puissance des batteries de l’attaque et croit trop à l’infériorité de celles de la défense (1. Influence du tir plongeant et des obus-torpilles sur la fortification). On doit se demander, dans le cas où cette hypothèse favorable ne se réaliserait pas, quand et comment pourra se produire l’attaque proprement dite des intervalles. Enfin, il y a des pièces qui, malgré tous les efforts, ne sauraient être réduites au silence : comment se préservera-t-on de leurs coups ? Il ne faut donc pas se dissimuler que l’assaillant se trouvera parfois dans une situation très critique et s’exposera même à des insuccès complets. Aussi, certains auteurs n’ont-ils admis la possibilité des attaques brusquées que dans des cas tout spéciaux. Quoi qu’il en soit, l’étude des dispositions de détail préconisées par le général von Sauer permettra d’apprécier ce que de semblables réserves peuvent avoir de fondé.

De la discussion qui précède il résulte que l’attaque brusquée est une opération essentiellement tactique. Les règles qui lui sont applicables doivent être, de l’avis du gouverneur d’Ingolstadt, précisément celles que donne le Règlement de manœuvres pour l’infanterie allemande. Il convient en particulier de se référer aux prescriptions relatives à l’attaque et à la défense d’une position fortement retranchée. La physionomie générale du combat restera le même ; la nature spéciale de la préparation du terrain par la défense justifie seule les modifications de détail. C’est donc en prenant pour base le règlement précité que le général von Sauer étudie la conduite à tenir dans les différentes phases de l’attaque brusquée ».

 

Lundi 15 juillet 1889

 

Suisse, fortification : les fortifications du Saint-Gothard.

La revue militaire de l’étranger nous a livré cet article : « Le rapport du Département fédéral sur la gestion de 1888 (Feuille fédérale suisse du 11 mai 1889) donne, au sujet des travaux de fortifications entrepris au Saint-Gothard, les renseignements suivants : Les travaux de l’ouvrage principal d’Airolo et de ses batteries annexes ont été poussés avec la plus grande activité en 1888. Les cuirassements ont été mis en place et leur installation ainsi que celle des pièces a pu, sauf pour quelques détails, être complètement terminée. Les tirs exécutés de l’intérieur des coupoles ont permis de constater leur bon fonctionnement et, par suite, de les recevoir définitivement. On a, en outre, fait et mis au net les levées à grande échelle des abords de l’ouvrage principal. En ce qui concerne la position d’Andermatt, on a procédé à l’acquisition des terrains nécessaires pour l’ouvrage proprement dit et mis en adjudication la construction de ses voies d’accès, qui comprennent un pont sur la Reuss et un tunnel. Les travaux du tunnel, commencés le 1er juillet 1888, ont été, depuis cette époque, poursuivis sans interruption. Les projets relatifs aux travaux de fortification d’Andermatt ont été établis avec le plus grand soin, de façon à limiter les dépenses surtout en ce qui concerne les cuirassements et l’armement. « Les propositions des ingénieurs militaires et des grandes usines métallurgiques des différents pays, dit le rapport de gestion, deviennent chaque jour plus nombreuses. Leur adoption entraîne constamment aussi des dépenses plus considérables. Aussi faut-il une étude très approfondie pour éviter toute exagération dans les projets ». Les crédits ordinaires et supplémentaires pour 1888, ainsi que les reports provenant des exercices 1886 et 1887 ont été complètement dépensés dans l’année. Le montant des prévisions budgétaires de 1889, tant pour l’achèvement des ouvrages d’Airolo que pour la construction de ceux d’Andermatt, s’élève à 1 000 000 de francs (Feuille fédérale suisse du 10 novembre 1888). Il faut y ajouter un crédit supplémentaire de 600 000 francs qui vient d’être voté ». Remarque : les montants indiqués sont en francs français de l’époque.

 

Sources

 

S0060

Lacoste W. : Neubreisach 1871 – 1916, Strassburg Vorfeld 1914-1916 in DAWA Sonderheft 29, 1997.

 

S0083.

Dumsky, Walter : Die deutschen Festungen von 1871 bis 1914 : Strategische Bedeutung und technische Entwicklung.  Erlanger Historische Studien herausgegeben von Professor Dr. Karl-Heinz Ruffmann Professor Dr. Hubert Rumpel. Bd. / Vol. 11 ; Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, Paris, 1987. 

 

S0111

Grabau, Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.

 

S0196

Bour, Bernard : Le Fort de Mutzig 1893-1945, Feste Kaiser Wilhelm II 1893-1918, 1992.

 

S0352

Revue militaire de l’étranger, T35, 1889

 

S0362

Dutriez, Robert : Besançon ville fortifiée, de Vauban à Séré de Rivières, édition Louis Cêtre, Besançon, 1981. 

 

S0429

Les fortifications de Savoie, in l’Histoire en Savoie n°77, 2ème édition, 1990.

 

S0677

Frobenius, Hermann, Oberstleutnant a.D. : Unsere Festungen. Entwicklung des Festungswesens in Deutschland seit Einführung der gezogenen Geschütze bis zur neuesten Zeit, Band I : Die Ausgestaltung der Festung ; Posische Buchhandlung, Berlin, 1912.

 

S1000

Informations, documents et illustrations provenant de divers sites Internet.

 

S2467

Vergleichen Geschichtstabellen von 1878 bis zum Kriegsausbruch 1914, Verlag von K.F. Koehler, Leipzig, 1921 ; republié sur Internet en 2009.

 

S2757

Frijns Marco, Malchair Luc, Moulin Jean-Jacques, Puelinckx Jean : Index de la fortification française 1874-1914, autoédition, 2008.

 

S3550

Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3551

Site Internet Wikimapia Strasbourg. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3552

Site Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.). Cartes, photographies aériennes et documents divers téléchargé sur ce site.

 

 

Archives & Bibliothèques

 

AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.

AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.

BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).

BNF = Bibliothèque Nationale de France

BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg

BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.

BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg

GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.

GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe

BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.

SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.

 

Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées

 

BA = Brauch André

BP = Burtscher Philippe

MJR = Richard

 

Sites Internet

 

BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :

https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop

 

Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html

 

Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :

https://www.fortiffsere.fr/

 

Arme du Génie et fortifications diverses

https://franchissement.forumgratuit.org/

 

AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg

https://archives.strasbourg.eu/