Chroniques 1893

 

Dernière mise à jour : 03 / 01 / 2023

 

Fortifications, ouvrages en cours de construction ou de modernisation

 

Allemagne - Empire allemand

 

Cette rubrique concerne les fortifications allemandes en cours de construction ou de modernisation, sur le territoire allemand, en tenant compte des frontières de l’année en cours.

 

Allemagne Front Nord & fortifications côtières.

 

Place forte de Wilhelmshaven

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Groden-Batterie A et B (1892-1896), deux batteries distantes de 150 m, armée chacune de 4 obusiers de 28 cm sur des emplacements à ciel ouvert entre les traverses. 1915 : transfert des obusiers vers les côtes de Flandre, où est érigé la Batterie Groden à Blankenberge. 1917 : les deux batteries sont armées de 4 canons de 24 cm sur affût à pivot central « Mittelpivotlafette » établis à ciel ouvert. La Grodden-Batterie A est équipée en plus de cuves pour pièces d’artillerie antiaérienne « Flak ».

 

Allemagne Front Ouest

 

Feste Kaiser Wilhelm II, groupe fortifié de Mutzig

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Ost-FortFort Est (1893-1895) ; fort triangulaire, batterie n°2 avec 4 obusiers de 150 sous coupole cuirassée (15 cm H.P.T. 93), premiers exemplaires installés en Allemagne ; 6 tourelles cuirassée à éclipse avec un canon de 6 cm P.T. ; 1 observatoire d’artillerie cuirassée tournant (P.B.T. 94).

 

Place forte de Neubreisach - Neuf-Brisach

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Abris à munitions (1892 environ - ?), AKO du 19 août 1892.

 

Ouvrage près du Giessen (1892 environ - ?), AKO du 19 août 1892.

 

Gruppe Schleuse 59, Groupe d’ouvrages de l’Ecluse 59 (1892 environ - ?), AKO du 19 août 1892.

 

Linke Anschlusslinien, lignes de jonction Sud (1892 environ - ?), AKO du 19 août 1892.

 

Allemagne Front Sud

 

Place forte d’Ingolstadt.

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Rive gauche du Danube

 

Zwischenwerk Nr. 5 – Werk 193 (23 mars 1891 – 22 mars 1894). Errigé au Nord de Großmehring. Ouvrage intermédiaire sous la forme d’une demi-redoute à fossé sec compètement différant des autres. Flanquement des fossés par deux coffres de constrescarpe relié à l’ouvrage par une poterne souterraine et une caponnière double à la gorge. L’ouvrage disposait de plus de casemates et d’une poterne sous traverse en capitale ; blockhaus de chemin couvert sur l’angle d’épaule droit. L’ouvrage a été détruit et quelques débris étaient encore visibles sur un terrain privé.

 

Autriche-Hongrie

 

Cette rubrique concerne les fortifications austro-hongroises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

Frontières sud de l’empire austro-hongrois, frontière avec l’Italie

 

Remarque : après la modification du tracé des frontières après les premières et seconde guerre mondiale, ses fortifications sont désormais sur le territoire italien.

 

Sperrwerk Platzwiese (1889-1894), ouvrage de barrage situé dans le Tirol du Sud, à côté de Drei Zinnen, près du tracé de la ligne de front de 1915. Altitude : environ 2 000 m. Construit sur un plateau des Dolomites. Peu de routes permettaient l’accès au plateau. 1915-1918 : considéré comme une construction trop ancienne et trop exposée pour résister aux nouveaux projectiles de l’artillerie, l’ouvrage a été amplement bombardé au début de la guerre par l’artillerie lourde italienne, dont avec des projectiles de 30,5 cm qui firent d’importants dégâts. Compte tenu de l’atitude, l’ouvrage disposait d’un armement en artillerie assez léger : 2 mortiers de 15 cm sous coupole blindée « Panzermörser », 11 mitrailleuses et 2 canons de campagne mobiles de 9 cm.

Site Internet.

Belgique

 

Cette rubrique concerne les fortifications en cours de construction ou de modernisation du royaume de Belgique, conformément aux frontières de l’année en cours.

Il est extrêmement difficile de dater précisément la construction des ouvrages de fortification belges. Souvent les dates de construction correspondent à l’année de la loi du programme de fortification, et d’autres indications nous donne des dates diverses. A défaut de disposer de documents ou de dates de construction plus précise, j’utilise les différentes options.

 

2ème ceinture d’ouvrages détachés

 

La 2e ceinture de fortification d’Anvers représente un anneau de 95 km.

 

Travaux de fortification de 1878 à 1905

 

En 1872 on envisage de créer une ligne de défense primaire avec les polders inondables, dénommée la ligne Nete-Rupel. Cependant les moyens pour les constructions des nouveaux forts ne sont pas disponibles. A partir de 1878, trois nouveaux ouvrages sont construits : Fort de Walem, Fort de Lier (1882) et le Fort Steendorp. En 1885 on lance la construction du Fort Schoten et en 1886 c’est la redoute de Duffel qui est construite pour défendre la ligne de chemin de fer d’Anvers à Bruxelles. Par ailleurs, les redoutes Oorderen, Berendrecht et Kapellen ont été construites pour défendre respectivement les polders inondables et le chemin de fer vers les Pays-Bas.

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort de Schoten (1885-1893) Fort van Schooten, N-NO d’Anvers, 2e ceinture, rive D de la Schelde (Escaut), commune de Schooten. Il s’agit d’un fort en briques au tracé trapézoïdal cerné d’un fossé plein d’eau. 1893 environ : renforcement de l’ouvrage en béton. Pour le transport des munitions, il a été relié par voie étroite au réseau de chemin de fer. 1906 : Installation de tourelles d’artillerie cuirassées. 12/10/1914 : l’armée belge évacue et détruit le fort. 1998 : Protégé au titre des monuments historiques. Etat actuel : Le fort existe encore. Il s’agit d’un terrain militaire dont l’accès est interdit. Il s’agit d’une station de pompage de carburant, car il est situé au carrefour d’un réseau de pipelines de l’OTAN. Toutefois, compte tenu de la présence de nombreuses chauves-souris dont des espèces rares, il a été classé comme zone européenne de protection spéciale.

 

France

 

Cette rubrique concerne les fortifications françaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.

 

France Front Ouest Côtes de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique

 

Place forte de Le Havre

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batterie de Dollemard (1892-1894), 4 plateformes et 1magasin sous roc.

 

Place forte de Cherbourg

 

Ouvrage en cours de construction ou de modernisation :

 

Batterie de la digue de Querqueville (1890-1896), NO de Cherbourg. Tous les canons étaient sur affût à pivot central.

 

Fort du Musoir Est (1851-1860), fort circulaire. 1893 : remodelage de l’étage supérieur, remplacé par une dalle de béton de 3 m d’épaisseur.

 

Place forte de Brest

 

Ouvrage en cours de construction ou de modernisation :

 

Fort du Dellec (1747). 1893 installations de 2 canons de 47 mm Mle 1885 TR sur affût M Mle 1885 à crinoline et 1 projecteur de 90cm.

 

Place forte de Lorient

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort du Bas Grognon (1893), refonte importante de cette ancienne batterie construite en 1744, modernisée en 1859 : 4 plate-formes pour canons de 24 c Mle 1876 sur affûts.

 

Place forte de Saint-Nazaire

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Fort de l’Eve (1891-1895) protégeait l’estuaire de la Loire. Casemates en béton, armé et équipé de 4 canons de 240 mm et 4 canons de 95 mm, 1 projecteur de 150 cm.

 

France Front Nord-Est

 

Place forte de Lille

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Ouvrage de Babylone (1891-1894).

 

Ouvrage de la Croix de Vallers (1891-1894) ouvrage intermédiaire pour une compagnie d’infanterie avec abris bétonnés. Actuellement ouvrage complètement remblayé.

 

Ouvrage d’Enchemont (1891-1894) ouvrage pour une compagnie d’infanterie.

 

Ouvrage de l’Entrepôt (1891-1894) ouvrage intermédiiare pour 1 compagnie. Situation actuelle : ouvrage détruit et disparu.

 

Ouvrage d’Houplin (1891-1894) ouvrage intermédiaire.

 

Ouvrage de la Jonchère (1891-1894) ouvrage intermédiaire.

 

Ouvrage de Lompret (1891-1894) ouvrage intermédiaire.

 

Ouvrage du Moulin Neuf (1891-1894).

 

Ouvrage de Noyelles (1891-1894), ouvrage intermédiaire pour une demie-compagnie, 1 cloche d’observation.

 

Place forte de Maubeuge

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Batterie de Gréveaux (1893).

 

Batterie de Héron-Fontaine (1893).

 

Place forte de Verdun

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Abri caverne des Quatre Chemnées (1889-1894) N-NE de Verdun, E-NE de l’ouvrage de Froideterre. Point extrême de l’avence de l’offensive allemande de juillet 1916. Etat : Accès libre.

 

Ouvrage de Thiaumont (1887-1893), ouvrage intermédiaire, modernisé 1902-1905, 1 tourelle de mitrailleuses, 1 observatoire, 1 casemate de Bourges.

 

Ouvrage d’Hardaumont (1887-1893), ouvrage intermédiaire, non modernisé.

 

Batterie de la Carrière (1889-1894), 1ère batterie annexe gauche de la redoute de Belleville.

 

Place forte de Belfort

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batteries de Bessoncourt (1890-1894).

 

France Front Sud-Est

 

Place forte de Lyon

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Rive droite de la Saône :

 

Deuxième ceinture de forts détachés :

 

Fort de Chapoly (1891-1893) à l’ouest de Lyon sur la rive droite de la Saône. Etat actuel : ouvrage entière arasé hormis le casernement qui sert de centre de vacances.

 

Rive droite du Rhône :

 

Deuxième ceinture de forts détachés :

 

Magasin de Sathonay (1892-1894) au nord de Lyon, sur la rive droite du Rhône et la rive gauche de la Saône. Comprend trois galeries souterraines.

 

Rive gauche du Rhône :

 

Fort de Meyzieu (1891-1893) à l’est de Lyon, rive gauche du Rhône. 1944 : troupes allemandes démolissent la caserne centrale lors de la retraite. 1979 : acheté par la commune de Meyzieu. Etat actuel : restes du fort fermés, sert de parcours de santé.

 

Place forte de Modane

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Baraquement du Fréjus (1891-1895) comprend 7 baraques en maçonnerie et deux abris enterrés. Entretenues en partie jusqu’en 1930-1940.

 

Place forte de Grenoble

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Batterie du Quichat (1891-1893) N de Grenoble. Comprend 6 plate-formes d’artillerie, un casernement et un petit magasin sous roc.

Site Internet.

 

Place forte de Bourg-Saint-Maurice

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Blockhaus de la Platte (1892-1894) au SO de Bourg-Saint-Maurice, « Fort des deux milles », ouvrage de surveillance.

 

Place forte de Briançon

 

Ouvrages en cours de construction :

 

Baraquement du Granon (1885-1895), près du Col du Granon (2 404 m).

 

Position du Lenlon (1890-1900) position complémentaire du fort de l’Olive face aux principaux passages frontaliers.

 

Place forte de Tournoux

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Poste de Cuguret (1890-1893) 3 postes de surveillance ou relais de communication optiques.

 

Tunnel du Parpaillon (1892-1900), NO de Tournoux. Ouvrage creusé sous le col de Parpaillon.

 

Place forte de Lanslebourg

 

Ouvrage en cours de construction :

 

Abri de la Beccia (1893-1894).

 

France Front Sud – Cotes de Méditérannée

 

Place forte de Toulon

 

Batterie Pin de Galle (1893), E-SE de Toulon, batterie côtière, 1 magasin sous roc.

 

Fort du Piquaudon (1893-1895) NO de Toulon, effectif 360 hommes, avec magasins sous roc.

 

France Front Sud Corse

 

Fortifications de Bonifacio

 

Ouvrage en cours de construction :

Batterie n°2 de Bonifacio (1888-1895). Armement : 2 canons de 19 cm Mle 1878 sur affût G.P.C., à partir de 1894 4 pièces identiques. Batterie désarmée en 1928.

 

Abandon, désarmement, déclassement, arasement des ouvrages

 

Allemagne

 

09/1893 : Place forte Torgau : La commandantur de Torgau a été supprimée par décret impérial ; la place sera dorénavant classée comme ville ouverte.

 

Expériences, innovations et progrès de la fortification et de l’artillerie de siège et de forteresse

 

1893 : Les mortiers de 15 cm (15-cm Mörser) sont retirés du service en 1893.

 

Chroniques de l’année 1893

 

1893 Divers

 

Allemagne, techniques de fortification : Vers la réalisation de groupes fortifiés.

En vue de la réalisation des nouvelles fortifications, l’opinion suivante avait cours, que le fort d’artillerie devait être maintenu avec des pièces d’artillerie protégées par des cuirassements. A côté de cela, il devait rester assez d’espace pour l’infanterie.

D’après ces principes, on a érigé à partir du début des années 1890, en parallèle aux réalisations des ouvrages de Brialmont à Liège et à Namur, quelques ouvrages cuirassés “Panzeeinheitswercke” comme les deux forts dont la construction commencera en 1893 et 1894, qui formaient le cœur du groupe fortifié de la Feste Kaiser Wilhelm II à Molsheim. Comme un tel fort comprenait l’irrémédiable assemblage de défense rapprochée et lointaine, où déjà la phase du combat de l’artillerie, les moyens de défense rapprochée étaient soumis au tir ennemi, l’idée d’une séparation de la défense lointaine et de la défense rapprochée se conforte peu à peu.

 

Allemagne, artillerie sous cuirassements : mise en service d’un canon à tir rapide de 5,7 cm sur tourelle éclipsable.

En 1893, on a mis en service un cuirassement abaissable “Senkpanzer” pour un canon à tir rapide de 5,7 cm, autorisé part le ministère de la guerre.

 

Allemagne, Mutzig-Molsheim : début des travaux de construction.

Les travaux de construction du fort Est à Mutzig commencent en 1893.

 

Allemagne, Strasbourg garnison : construction de nouvelles casernes.

A Strasbourg, en 1893 construction de la caserne dénommée « von Mertenskaserne ». Après l’annexion allemande, elle est dénommée caserne Eblé. Elle est démolie en 1958 lors des travaux de remodelage du quartier de l’Esplanade.

Par ailleurs, la caserne dénommée « Margarethenkaserne » est construite entre 1893 et 1894. Cette caserne est dénommée caserne Ganeval après l’annexion allemande. Elle est en partie démolie en 1968 et en 1973.

 

Janvier 1893

 

Allemagne, artillerie sous cuirassements : fin des essais des obusiers de 15 cm sous tourelles cuirassées.

Les obusiers de 15 cm sont mieux adaptés que les obusiers de 21 cm court. En janvier 1893, la société Krupp terminera les essais de l’obusier de 15 cm sous coupole cuirassée.

 

Allemagne, armée : Les augmentations et les nouvelles formations d’après le projet de loi militaire.

Cet article a été publié par la Revue militaire de l’Etranger : D’après le texte officiel de l’exposé des motifs du projet militaire et les informations complémentaires de la presse allemande, l’organisation des différentes armes, sur le pied de paix, serait modifiée de la manière suivante :

Infanterie.

L’augmentation d’effectif prévue pour l’infanterie s’élèverait à 1 473 officiers et 55 877 hommes ; elle serait répartie entre les corps de troupe, de manière à accroître notablement le nombre des unités renforcées et à constituer les quatrièmes bataillons.

Chaque régiment comprendrait, en plus des trois bataillons dont il se compose actuellement, un quatrième bataillon à 2 compagnies. L’effectif des quatrièmes bataillons comprendrait : 1 officier supérieur, commandant ; 1 lieutenant-adjudant ; 2 capitaines ; 4 lieutenants ; 1 médecin ; 36 sous-officiers ; 159 hommes et 2 employés (payeur et armurier). Le 13e capitaine du régiment serait compris dans ce cadre.

Le nombre des régiments à effectif renforcé (680 hommes par bataillon), serait porté de 33 à 54, comprenant, entre autres, les 14 régiments stationnés à la frontière russe, qui n’ont actuellement qu’un demi-renforcement.

Si le projet de loi est voté par le Reichstag, l’infanterie allemande aura, à partir du 1er octobre 1893, la composition suivante :

162 bataillons renforcés (22 officiers, 680 hommes) ;

336 bataillons demi-renforcés (18 officiers, 632 à 600 hommes) ;

21 bataillons à effectif restreint (18 officiers, 580 à 569 hommes) ;

173 quatrièmes bataillons (8 officiers, 195 hommes) ;

4 bataillons de chasseurs renforcés (22 officiers, 681 hommes) ;

15 bataillons de chasseurs à effectif normal (22 officiers, 620 hommes).

Cavalerie.

L’augmentation d’effectifs prévue pour la cavalerie est de 45 officiers et 2 062 hommes. Un nouveau régiment à 3 escadrons doit être formé en Bavière « pour combler, dit l’exposé des motifs, la lacune existant depuis la création de la 5e division bavaroise ».

Quant aux 9 escadrons-cadres de réserve (Reserve-Stamm-Eskadrons), ils doivent comprendre chacun : 3 officiers, 11 sous-officiers, 35 hommes et 50 chevaux de troupe.

Enfin les effectifs des régiments qui ne sont pas encore renforcés doivent être augmentés de 10 hommes, et la cavalerie comporterait ainsi les unités ci-après :

12 régiments à effectif renforcé : 737 hommes par régiment.

81 régiments à effectifs demi-renforcé : 707 hommes par régiment.

1 régiment bavarois à 3 escadrons.

9 escadrons-cadres de réserve.

Artillerie de campagne.

La création proposée de 20 groupes, représentant 60 nouvelles batteries montées, a pour objet : d’une part, de mettre au complet l’artillerie du XVIe corps, à laquelle il manque actuellement 4 batteries ; d’autre part, de consulter, dès le temps de paix, les noyaux des formations de réserve.

Les batteries nouvelles attelleront toutes les 6 pièces ; les batteries existant actuellement auront leur effectif augmenté de 10 canonniers.

En outre, un deuxième groupe de 3 batteries montées sera constitué à l’école de tir d’artillerie de campagne, à Jüterborg.

L’augmentation totale de l’effectif pour l’artillerie de campagne doit être de 302 officiers, 11 641 hommes, et le nombre des batteries atteindra le chiffre de 494, savoir :

314 batteries montées ayant 6 pièces, 133 attelages pour 4 pièces, 24 batteries à cheval ayant 6 pièces et 23 attelages pour 4 pièces, total 494.

Artillerie à pied.

Les formations nouvelles proposées pour l’artillerie à pied sont les suivantes :

2 états-majors pour une 5e et une 6e inspection d’artillerie à pied ;

3 états-majors de régiment (en Prusse) ;

6 bataillons (5 en Prusse ; 1 en Bavière) ;

1 compagnie (en Saxe) ;

1 état-major de bataillon et une troisième compagnie à l’Ecole de tir d’artillerie à pied à Jüterborg.

Ces divers éléments représentent un effectif de 142 officiers et 5 950 hommes.

« L’augmentation de l’artillerie à pied, dit l’exposé des motifs, est restreinte, autant qu’il est possible, mais le rôle qui lui incombera, en raison de l’organisation défensive des théâtres éventuels d’opérations, rend nécessaire une augmentation, même dans les commandements appartenant à cette arme. D’autre part, l’artillerie à pied sera employée désormais conjointement avec les troupes de campagne, et il est indispensable de la pourvoir d’attelages.

En raison de ces considérations, le projet de loi prévoit la formation de 17 groupes d’attelages (soit 1 par régiment d’artillerie à pied), à l’effectif de : 1 officier, 6 sous-officiers, 42 soldats, 12 chevaux de selle, 44 chevaux de gros trait.

Ces attelages doivent, en temps de paix, compter à l’effectif des bataillons du train, bien qu’ils soient destinés exclusivement à l’artillerie à pied. La composition de l’artillerie à pied serait, dorénavant, la suivante :

14 régiments à 2 bataillons (112 compagnies) ;

1 régiment à 2 bataillons (9 compagnies) ;

2 régiments à 3 bataillons (24 compagnies) ;

1 bataillon indépendant (4 compagnies) ;

1 bataillon d’instruction (3 compagnies) ;

1 compagnie à la commission mixte d’expériences.

Génie.

D’après l’exposé des motifs, l’autorité militaire aurait reconnu « la nécessité de constituer, dès le temps de paix, des troupes du génie destinées à être employées dans la guerre de siège, indépendamment de celles des corps d’armée. Le rôle dévolu à ces troupes est trop important pour que l’on puisse se contenter d’improviser, au moment de la mobilisation, les éléments qui entreront dans leur composition ».

Les créations proposées pour le génie comportent :

3 commandements du génie pour les Ier, XVe et XVIe corps ;

3 bataillons (en Prusse) ;

1 état-major de bataillon et une compagnie (en Bavière) ;

2 compagnies (en Saxe).

Ces modifications à l’organisation actuelle représenteraient une augmentation d’effectif de 96 officiers, 4 543 hommes, et les pionniers formeraient désormais 24 bataillons donnant un total de 98 compagnies.

Troupes de chemin de fer.

Un troisième régiment de chemins de fer doit être créé en Prusse ; il sera, comme les deux autres, formé à 2 bataillons. Le nombre des compagnies à créer est de 9, dont 7 pour la Prusse, 1 pour la Saxe et 1 pour la Bavière. L’augmentation d’effectif qui en résultera, pour les troupes de chemin de fer, est de 53 officiers et 1 928 hommes, et la composition nouvelle sera : 3 régiments à 2 bataillons, 1 régiment bavarois à 3 compagnies.

Train.

L’organisation actuelle du train sera complétée par la formation d’une troisième compagnie au 16e bataillon, qui ne compte que 2 compagnies, et par la création des 17 groupes d’attelages que nous avons mentionnés comme destinés à l’artillerie à pied. Les effectifs du train seront, en conséquence, augmentés de 21 officiers et 1 462 hommes ; le nombre de ses bataillons reste, comme antérieurement, fixé à 21.

 

Allemagne, armée : Nombre de Vice-Feldwebel ou de Vice-Wachttmeister.

La Revue militaire de l’Etranger a publié cet article : Une décision ministérielle du 14 octobre 1892 a supprimé la moitié des emplois de Vice-Feldwebel ou Vice-Wachtmeister en sus du cadre. On sait que les sous-officiers nommés à cet emploi sont destinés à remplir les vacances de second-lieutenant existant en temps de paix. En raison de la réduction progressive de ces vacances, le nombre maximum de Vice-Feldwebel ou Vice-Wachtmeister en sus du cadre est maintenant fixé de la manière suivante :

a) Garde : 49 ;

Ier, IIIe, Ve, VIe, VIIe, IXe, XVIIe corps : 42.

IIe, IVe, VIIIe, Xe, XVe, XVIe : 40.

XIe corps : 62.

XIVe corps : 48.

Soit 5 par régiment d’infanterie et 2 par bataillons de chasseurs.

b) Ecoles et écoles préparatoires de sous-officiers : 14.

c) Bataillons de pionniers : 49.

d) Bataillons du train (pour chaque bataillon) : de 2 à 4.

Il n’y aura plus de Vice-Feldwebel en sus du cadre dans l’artillerie à pied.

Dans ces conditions, et en admettant la même proportion pour les corps saxon, wurtembergeois et bavarois, on peut évaluer à un millier environ le nombre des Vice-Feldwebel ou Vice-Wachtmeister remplissant en temps de paix les fonctions de second lieutenant.

 

Danemark, fortifications : Etat des fortifications de Copenhague à la fin de l’année 1892.

Article publié par la Revue militaire de l’Etranger : A la fin de l’année 1892, l’état des fortifications de Copenhague était le suivant : On avait terminé les travaux de terrassement restant à exécuter sur le front ouest, de sorte que l’enceinte pouvait être considérée comme terminée sur les fronts de Husum et de l’ouest. A Volden, on avait commencé la construction de bâtiments casematés, destinés à servir de magasins à poudre en temps de paix et d’abris en temps de guerre. Le crédit de 8 millions de couronnes (La couronne vaut 1,40 francs environ) destiné au front ouest avait été reconnu insuffisant et on avait demandé 640 000 couronnes de crédits supplémentaires.

La batterie de côte d’Avedöre, à l’extrémité gauche du front de terre, était terminée et armée.

Sur le front nord, le fort de Garderhöj avait reçu son armement complet et ses appareils d’éclairage électrique. Cet ouvrage, commencé en 1886, avait été livré, en août 1892, au ministère de la guerre, par la société Foedrelandets Forsvar (Défense de la Patrie).

Le fort de Lynby, près de Gammelmosegaard, avait été complètement armé, et des tirs d’essais y avait eu lieu, particulièrement avec des pièces de 15 cm sous coupole.

Le fort de Fortun, commencé dans l’automne 1891, était terminé. Des tirs d’épreuve y avaient eu lieu également.

La batterie de côte de Hvidöre, située à l’extrémité droite du front de terre, commencée en 1891, était terminée et armée.

On avait commencé, en outre, les travaux des forts de Gladsaxe et de Bagsvoerd, sur le plateau de Gladsaxe. Leur objectif est d’assurer la possession de ce plateau contre une offensive venant de l’ouest. Ils sont du même type que le fort de Fortun, et seront terminés en 1893. Un crédit de 850 000 couronnes a été prévu à cet effet, dans le projet de budget de 1892-1893.

On avait poursuivi, en 1892, les travaux du fort en mer de Middelgrund. A la fin de cette année, les travaux exécutés étaient les suivants : le brise-lames et la jetée étaient terminés, ainsi que le parapet circulaire. Sur les 800 000 ou 900 000 m3 de béton qui doivent être employés à la construction de l’ouvrage proprement dit, plus de 700 000 avaient été mis en place. Les magasins de munitions, la caserne centrale, les poternes et la moitié de la caserne de gorge étaient terminés. Les travaux complémentaires de terrassement avaient été poussés de telle sorte que la plus grande partie du massif de l’ouvrage atteignait une hauteur de 20 à 30 pieds au-dessus du niveau de la mer.

Enfin, la batterie d’obusiers de Lynetten, commencée en 1891, dans l’ancien front de mer de Copenhague, était terminée.

(Militoert-Tidsskrift).

 

Jeudi 1er janvier 1893

 

Autriche-Hongrie, artillerie : Augmentation de l’effectif du pied de paix de l’artillerie de forteresse.

Cet article a été publié par la Revue militaire de l’Etranger : Au moment de la réorganisation de l’artillerie de forteresse en 1891, il avait été décidé que les quatrièmes compagnies de chacun des bataillons n’auraient provisoirement, sur le pied de paix, qu’un effectif réduit de 39 hommes (officiers compris). Dès l’année suivante, les crédits votés par les Délégations permettaient de porter à 70 hommes l’effectif de ces compagnies (2. Verordnungsblatt für das k. und k. Heer du 30 décembre 1891).

Une nouvelle augmentation vient d’être prescrite, et les Dispositions organiques concernant l’artillerie de forteresse, qui ont été récemment insérés au Vorordnungsblatt für das k. und k. Heer (Numéro du 30 décembre 1892), stipulent qu’à partir du 1er janvier 1893, toutes les compagnies, tant les bataillons indépendants que des bataillons enrégimentés de l’artillerie de forteresse, comprendront le même effectif de 4 officiers et 98 hommes de troupe. Les Dispositions organiques précitées augmentent également de 3 hommes de troupe l’effectif des cadres des compagnies de dépôt. Rien n’est modifié dans les effectifs des compagnies sur le pied de guerre.

 

Samedi 3 janvier 1893

 

Allemagne, armée : Nouvelle cartouche d’exercice.

La Revue militaire de l’Etranger nous a livré l’information suivante : Un décision ministérielle du 3 janvier dernier prescrit l’adoption d’un nouveau modèle de cartouche d’exercice pour le fusil et la carabine 88. L’étui de la nouvelle cartouche est cannelé, de manière à être facilement distingué de celui de la cartouche à balles ou de la cartouche à blanc. Comme dans l’ancien modèle, la fausse balle est en laiton, et le faux couvre amorce repose sur un tampon de caoutchouc.

 

Février 1893

 

Allemagne, armée : Le projet militaire devant la commission du Reichstag.

La Revue militaire de l’Etranger a publié l’article suivant : Le projet de loi militaire soumis à l’examen d’une commission parlementaire désignée parmi les membres du Reichstag donne lieu actuellement à une vive discussion sur une question de principe : il s’agit de déterminer les conditions dans lesquelles sera établi le service de deux ans. Aux termes de l’article 1er du projet de loi, la fixation de l’effectif de paix à une moyenne de 492 068 hommes, non compris les sous-officiers, et déterminée en admettant que les hommes des troupes à pied sont, sous cette forme, appelé pour deux ans sous les drapeaux.

Sous cette forme, l’article a provoqué de nombreuses objections : la Commission, dans son ensemble, lui reproche de ne pas définir assez nettement la situation des hommes pendant la troisième année, et, en particulier, les représentants du centre, les nationaux libéraux, les libéraux et les socialistes réclament des garanties positives pour la libération et l’envoi des hommes dans la réserve, dès qu’ils auront accompli leurs deux années de service ;

Trois amendements conçus dans ce sens ont été présentés à la commission.

L’un, déposé par M. Rickert, tend à introduire dans la loi de recrutement une modification, d’après laquelle la durée du service serait réglée de la manière suivante : « Tout Allemand fait partie de l’armée d’active pendant sept ans – en général de 20 ans révolus jusqu’à 28 ans. Pour les hommes de troupe à pied, les deux premières années sont passés sous les drapeaux, les cinq autres dans la réserve ; pour les hommes des autres armes, les trois premières sont passées sous les drapeaux, les quatre autres dans la réserve ».

Le député Bebel, refusant d’admettre l’intégralité du temps de service entre les troupes à pied et les troupes à cheval, a proposé, à son tour d’étendre à toutes les armes le principe du service de deux ans.

Enfin le député von Benningen a proposé de donner à la dernière phrase de l’article 1er la rédaction suivante : « Les hommes des troupes à pied restent deux ans sous les drapeaux et appartiennent à la réserve pendant les cinq années suivantes : « Cette disposition restera en vigueur tant que l’effectif de paix ne descendra pas au-dessous du chiffre fixé par le § 1er ».

Ces trois amendements, bien que différents dans la forme, n’en sont pas moins la manifestation d’une même idée tendant à faire affirmer par des dispositions légales, que, au bout de deux ans de présence sous les drapeaux, l’homme sera renvoyé dans ses foyers comme réserviste, autrement dit qu’il sera affranchi de se tenir constamment à la disposition de l’autorité militaire, ainsi que l’exige la loi actuelle en vigueur pour les Dispositions Urlauber (On rappelle que les Dispositions Urlauber sont les hommes renvoyés conditionnellement en congé dans leurs foyers après avoir accompli deux ans de service actif ; les Dispositions Urlauber comptent encore dans l’armée active, et peuvent être rappelés en toutes circonstances par les commandants de corps d’armée. Il leur est interdit d’émigrer).

Contrairement à cette thèse, le député von Hammerstein a nettement affirmé, au nom du parti conservateur, ses préférences pour le maintien du principe du service de trois ans, avec faculté d’envoyer en congé, à la disposition de l’autorité militaire, les hommes ayant passé deux ans sous les drapeaux.

Cette opinion a, d’ailleurs, été chaudement appuyée par le général von Gossler, délégué du Ministre de la guerre, qui a déclaré « indispensable pour l’autorité militaire d’avoir constamment à sa disposition, en sus des deux classes sous les drapeaux, une classe entière d’hommes instruits et maintenus sur le territoire par l’interdiction d’émigrer ».

Les nationaux-libéraux et le centre ont prétendus que cette condition se trouve déjà remplie puisque la loi de 1867 autorise le gouvernement à rappeler les réservistes aussi bien pour les périodes d’instruction que pour « tout renforcement ou toute mobilisation nécessaire ».

C’est donc sur la situation de l’homme pendant la 3e année que s’élève le conflit.

Une fraction de la Commission veut obtenir que l’homme d’infanterie soit, après deux années, renvoyé dans ses foyers comme réserviste et astreint seulement aux appels prévus par la loi ; l’autre fraction, d’accord avec le gouvernement, estime qu’il est, avant tout, nécessaire que les hommes renvoyés dans leurs foyers soient considérés, pendant la troisième année, comme restant à la disposition complète de l’autorité militaire. L’entente n’a pu s’établir sur ce point.

 

Jeudi 9 février 1893

 

France, justice : procès en escroquerie de l’affaire de Panama.

Charles de Lesseps, fils de Ferdinant de Lesseps, est condamné à 5 ans de prison à l’issue du procès en escroquerie de l’affaire de Panama.

 

Dimanche 1er mars 1893

 

Pays-Bas, fortifications : Création d’une compagnie de fort cuirassé pour le fort Pampus.

Article publié par la Revue militaire de l’Etranger : Le Nieuwe Rooterdamsche Courant annonce la création, à dater du 1er mars 1893, d’une nouvelle compagnie de fort cuirassé, destinée à faire le service du fort Pampus, dans le Zuiderzee. Cette compagnie est rattachée au 4e régiment d’artillerie de forteresse, avec le n°14. Elle tient garnison à Muiden. Jusqu’ici l’armée hollandaise comptait seulement trois compagnies semblables : les 11e, 12e et 13e du 4e régiment.

 

Dimanche 26 mars 1893

 

Allemagne, fortifications : ordonnance impériale relative à l’artillerie de forteresse sous cuirassement.

Le 26 mars 1893, l’empereur d’Allemagne a signé une ordonnance impériale demandant de vérifier « qu’elle influence aurait l’introduction de pièces sous cuirassement sur les installations d’une nouvelle fortification et sur le remaniement des anciennes », et, « avec une limitation du nombre de pièces et un aménagement voir même une limitation de la défense sur le rempart à ciel ouvert…. était à prendre en compte et également, une séparation des positions d’artillerie et d’infanterie qu’il fallait réaliser ».

C’est environ à cette époque que fut réalisé le projet d’une coupole cuirassée pour une nouvelle pièce de 10 m, qui plus tard à côté de celle de l’obusier de 15 cm, deviendra la plus importante pièce cuirassée de la défense du territoire allemand.

 

Dimanche 29 mars 1893

 

Allemagne, armée : Réglementation nouvelle des cours des écoles de guerre.

La Revue militaire de l’Etranger a publié cet article : Au mois de novembre 1890, l’Empereur avait prescrit, à titre d’essai, et pour une période limitée au printemps de 1893, la réduction à huit mois, de la durée des cours dans les écoles de guerre. Cette disposition vient d’être sanctionnée à titre définitif. Aux termes d’un ordre de cabinet du 29 mars dernier, la durée des manière à former, en trois années, quatre séries de cours, séparées par des congés de 4 semaines.

Les dix écoles prussiennes (Anklam, Cassel, Danzig, Engers, Glogau, Hanovre, Hersfeld, Metz, Neisse, Potsdam) seront réparties en trois groupes, dans lesquels le nouveau régime en vigueur respectivement en avril, en juillet et en octobre 1893.

Les simplifications apportées provisoirement aux épreuves, en 1800, sont maintenues ; c’est ainsi que le dessin topographique figurant au programme de l’examen de portée-épée Fänrich est définitivement supprimé, et que l’obtention de la note « assez-bien » en mathématiques ne sera plus, à l’avenir, une condition indispensable pour l’admission pour l’artillerie et le génie.

Le décret du 29 mars supprime, d’autre part, la faculté, accordée, en 1890, d’admettre dans les écoles de guerre, au bout de trois mois de service dans les troupes, les aspirants officiers (avantageurs), ou même, au bout du deux mois seulement, les portes-épés Fänrich provenant du corps des cadets. A l’avenir, nul ne pourra être admis dans une école de guerre avant d’avoir fait six mois de service de troupe. L’Empereur prescrit aux chefs de corps de s’assurer que tout candidat à une école de guerre, possède, non seulement m’instruction théorique et pratique du soldat, mais encore des notions exactes sur les principales fonctions du sous-officier.

 

Jeudi 30 mars 1893

 

Allemagne, fortifications : Propositions du comité des ingénieurs.

L’importance des cuirassements pour une partie de l’artillerie a été confirmé après les nombreux essais de grande envergure menés en 1892. Le 30 mars 1893, le comité des ingénieurs a présenté des propositions pour la réalisation de nouvelles fortifications et la transformation d’anciens ouvrages après l’introduction générale des cuirassements dans les systèmes fortifiés allemands.

 

Avril 1893

 

Grande-Bretagne, fortifications : Les fortifications anglaises.

La Revue militaire de l’Etranger a publié cet article : D’après le Times, le ministère de la guerre aurait décidé de compléter les défenses terrestres de la Medway, de l’arsenal maritime de Chatham et les approches de Londres. On construirait un nouveau fort sur la route de Douvres, à environ 3 200 m de Chatham ; la dépense serait de 1 750 000 francs environ.

 

Pays-Bas, armée : Les vélocipèdes dans l’armée.

Article publié par le Revue militaire de l’Etranger : Un décret royal complète les mesures nécessaires pour pourvoir l’armée, en tout temps, de vélocipédistes exercés. Les membres de l’Association générale des vélocipédistes néerlandais peuvent être nommés vélocipédistes militaires dans des corps déterminés par le Ministre. Pour être admis, les candidats âgés de plus de 21 ans doivent être possesseurs d’un vélocipède remplissant les conditions de rapidité et de solidité déterminées par l’Association ; ils doivent, en outre, faire preuve d’aptitude suffisante, connaître à fond le montage de leur machine, satisfaire à un examen médical passé par un médecin militaire, présenter un certificat de bonne conduite et, enfin, prouver qu’ils ont satisfait à leurs obligations militaires ou qu’ils ont été dispensés.

Dans le cas où le candidat est mineur, il doit, en outre, présenter un certificat signé de son père, de sa mère ou de son tuteur, l’autorisant à prendre part aux exercices d’instruction et à contracter plus tard un engagement de vélocipédiste militaire. Le ministre de la guerre peut admettre, jusqu’à concurrence du nombre de 75 en tout, les candidats qui auront assistés à un cours d’instruction dans des conditions satisfaisantes. Comme tels, ils reçoivent un brevet. Les candidats ainsi admis par le Ministre doivent s’engager à servir pendant cinq ans en qualité de vélocipédistes militaires. En cas de mobilisation partielle ou totale, ils peuvent être mis à la disposition de l’armée ; en temps ordinaire, ils peuvent être appelés, chaque année, pendant trois semaines au plus, à prendre part à des exercices.

En dehors des convocations, les vélocipédistes militaires ne peuvent passer plus de huit jours à l’étranger sans le consentement du ministre.

Pendant la durée de leur engagement, ils reçoivent, chaque année, une indemnité de 50 florins (le florin vaut 2,10 francs), destinée à couvrir les frais d’achat et d’entretien de leur instrument. En outre, ils ont droit à une indemnité journalière de 5 florins, pendant la durée des convocations.

Le vélocipédiste militaire a le grade d’adjudant sous-officier ; il porte un uniforme spécial fourni par l’autorité militaire ; en cas de mobilisation, il reçoit d’elle un revolver et l’équipement indispensable.

Il est soumis aux lois et règlements en vigueur dans les armées. (Nieuwe Rotterdamsche Courant).

 

Italie, fortifications : Modifications à l’organisation du corps des officiers de forteresse.

La Revue militaire de l’Etranger nous livre l’article suivant : Les officiers de forteresse forment, en Italie, un corps à part ; ils proviennent, comme on sait, des corps de troupes de diverses armes, et notamment de l’artillerie et du génie. Ils sont choisis de préférence parmi ceux qui ne présentent plus les aptitudes suffisantes pour exercer un commandement actif. En passant dans le corps, ils conservent l’uniforme de leur arme d’origine. Les anciens tableaux d’effectifs comportaient 69 officiers, dont 6 colonels, 9 lieutenants-colonels, 16 majors, 19 capitaines et 19 lieutenants ou sous-lieutenants.

Un décret royal vient de modifier légèrement cette organisation : le corps des officiers de forteresse comprendra désormais : 3 colonels, 5 lieutenants-colonels, 10 majors, 23 capitaines et 22 lieutenants ou sous-lieutenants, soit au total 63 officiers.

Les places et points fortifiés sont distingués, en Italie, en forteresses et en forts, et ses derniers constituent des groupes, comme l’indique le tableau ci-après :

Forteresses : Alexandrie, Casale, Plaisance, Gênes, Vérone, Mantoue, Venise, Bologne, Ancôme, Spezzia, Capoue, Gaëte, Tarente et Messine.

Forts (1. Les forts indiqués en italique sont en construction) :

1er groupe : Mont Cenis, Suse, Fénestrelle, Exilles ;

2e groupe : Tende, Vinadio ;

3e groupe : Turchino, Giovo, Altare, Melogno, Zuccarello, Nava, Vado ;

4e groupe : Bard, Rocca d’Anfo ;

5e groupe : Peschiera, Pastrengo, Rivoli, Val Leogra (mont Maso), Posina, Astico, (Sept-Communes), Brenta (Primolano), Cismone (S. Antonio), Cordevole (S. Martino), Cadore, Osoppo, Legnago ;

6e groupe : Monte Argentaro, Monte Mario et forts de Rome.

Les forteresses sont commandées, en temps de paix, par le commandant d’armes, et notamment par le général commandant la division lorsque la place est à la fois le siège d’un commandement de corps d’armée et de division. Au commandant d’armes sont adjoints un ou plusieurs officiers de forteresse constituant en quelque sorte un état-major spécial. Les forts sont commandés par des officiers de forteresse qui, lorsque l’importance de leur commandement le comporte, sont également assistés d’officiers de forteresse d’un grande inférieur.

 

Mercredi 1er avril 1893

 

Roumanie, fortifications : Augmentation de l’artillerie de forteresse.

Article publié par la Revue militaire de l’Etranger : A mesure que s’avance la construction des ouvrages de défense de la Roumanie, les troupes dites jusqu’à présent d’artillerie de siège, constituées en vue du service de ces ouvrages, reçoivent des augmentations d’effectifs. Au mois de juillet de l’année dernière, les dix compagnies existant alors avaient été réparties en 2 groupes : 1° un régiment de 6 compagnies, ayant son état-major à Focsani, et chargé du service des ouvrages de la ligne du Seret (Focsani-Nàmoloasa-Galats) ; 2° un bataillon de 4 compagnies, affecté aux fortifications de Bucarest, l’état-major de ce bataillon étant au fort de Chitila.

Le budget du ministère de la guerre pour l’exercice 1893-84, prévoit la création de 5 nouvelles compagnies, dont 4 seront affectées au régiment de la ligne du Seret, et le cinquième au bataillon de Bucarest, qui prendra à l’avenir la dénomination de 2e régiment d’artillerie de forteresse. Le terme d’artillerie de forteresse (artillerie de cetate) paraît, en effet, devoir être substitué désormais à celui d’artillerie de siège (artillerie de asediu).

La nouvelle organisation a été mise en vigueur à partir du 1er avril. En conséquence, l’artillerie de forteresse roumaine comprend maintenant deux régiments ayant la composition suivante :

1er régiment : 10 compagnies (formant 2 bataillons) et 1 peloton hors rang.

Le 1er bataillon occupe les fortifications de Focsani, le 2e celles de Galats ; une compagnie est détachée aux ouvrages de Nàmolosa.

2e régiment : 5 compagnies et 1 peloton hors rang ; ce régiment est, comme on l’a dit, affecté aux fortifications de Bucarest.

Cette organisation, comme les précédentes, n’est que transitoire, et de nouvelles créations auront lieu à mesure que s’achèveront les travaux de défense de la capitale ; la constitution définitive des troupes d’artillerie de forteresse comportera 3 régiments à 10 compagnies ; deux de ces régiments affectés aux fortifications de Bucarest, tandis que les ouvrages du Seret, terminés dès à présent, conserveraient à titre définitif le régiment que leur attribue la nouvelle organisation.

 

Lundi 6 avril 1893

 

Allemagne, armée : Le nouveau règlement sur la fortification de campagne.

La Revue militaire de l’Etranger a publié cet article : Le règlement sur la fortification de campagne (Feldbefestigung-Vorschrift), mis en vigueur dans l’armée allemande, à la date du 6 avril 1893, est destiné à fixer, d’une façon générale, la nature, le mode d’exécution et l’utilisation des travaux de fortification de campagne proprement dits. Il contient des données sur tous les travaux de ce genre, qu’ils soient exécutés par l’infanterie, l’artillerie ou les pionniers.

 

Jeudi 23 avril 1893

 

Allemagne, armée : Manœuvres de siège et manœuvres de pontonniers.

Article publié par la Revue militaire de l’Etranger : D’après un ordre de cabinet inséré à l’Armee Verordnungsblatt du 23 avril 1893, de grandes manœuvres de siège auront lieu à Thorn dans la seconde quinzaine de septembre. Ces manœuvres seront dirigées par l’un des sous-chefs de l’état-major de l’armée.

La désignation des troupes appelées à y prendre part est laissée au ministre de la guerre pour l’infanterie, la cavalerie et l’artillerie, et à l’inspecteur général du corps des ingénieurs et des pionniers, pour les troupes du génie.

A la même époque auront lieu des manœuvres de pontonniers sur le Rhin et la Moder, dans les environs de Drusenheim.

 

Mai 1893

 

Grande-Bretagne, fortifications : Défense des côtes anglaises.

Article publié par le Revue militaire de l’Etranger : Le ministre de la guerre a donné des ordres pour l’armement immédiat de la batterie récemment construite à Barton’s Point, près de Sheerness. Cet ouvrage formera l’avancée des défenses de la Tamise, et de la Medway, à l’entrée de ces deux rivières. Il est destiné à couvrir plus ou moins directement les importants établissements militaires ou maritimes situés sur ces deux cours d’eau : Sheerness, Chatham, Woolwich, etc. Son armement consistera en deux canons de 9 pouces, 2 (23 cm environ) et deux canons de 6 pouces (15 cm).  

 

Allemagne, armée : Le budget de la guerre en Allemagne pour 1893-1894.

Article publié par la Revue militaire de l’Etranger : Le budget de la guerre établi pour 1893 – 1894, indépendamment de toute prévision se rapportant au projet de loi militaire qui avait été présenté au Reichstag, et que cette Assemblée vient de rejeter, fixé aux chiffres suivants les crédits attribués au département de la guerre :

Budget ordinaire : 535 040 040,00 Fr.

Budget extraordinaire sur ressource ordinaires : 55 594 050,00 Fr.

Budget extraordinaire sur ressources extraordinaires : 132 336 207, 50 Fr.

Le budget ordinaire représente ainsi une augmentation de 933 592,50 francs sur celui de 1892-1893.

Quant au budget extraordinaire, il comporte un accroissement de dépenses de 7 572 810 francs sur ressources ordinaires et 10 545 838,75 francs sur ressources extraordinaires.

Il résulte de ces chiffres ci-dessus arrêtés par le texte officiel de la loi de finances promulguée le 26 mars dernier, que le Reichstag a apporté aux demandes de crédits faites par le gouvernement une réduction de 176 083 francs au budget ordinaire et de 10 192 565 francs au budget extraordinaire.

Budget ordinaire.

Dans les augmentations de dépenses au compte du budget ordinaire, figure, pour une large part, la réduction progressive des incomplets dans les cadres.

Réduction des incomplets.

D’après les déclarations du Ministre de la guerre prussien à la Commission du budget, la proportion des incomplets en officiers est descendue de 10 % à 4,2 %. Elle se répartit actuellement de la manière suivante entre les différentes armes : Infanterie, 5,4 % ; cavalerie, 0,3 % ; artillerie de campagne, 4,5 % (1. L’institution des vice-feldwebel surnuméraires faisant fonction d’officier, déjà en vigueur dans l’infanterie, l’artillerie à pied, les pionniers et le train, a été étendue à l’artillerie de campagne, par ordre de cabinet du 26 mars 1893. Le nombre de ces sous-officiers est fixé à 2 par régiment d’artillerie de campagne) ; artillerie à pied, 0 % ; génie, 6,8 %, train, 22,2 %.

Le cadre du train se trouve, ainsi qu’on le voit, dans une situation défavorable par rapport aux autres armes. Un ordre de cabinet, en date du 27 janvier dernier, tend à y remédier en rétablissant pour les bataillons du train le droit d’admettre des avantageurs (1. A la suite d’un décret de 1885, les officiers du train ne se recrutaient qu’au moyen de mutations d’officiers des autres armes, ou de nominations, dans le cadre actif, d’officiers de réserve), comme les autres corps de troupe, ce qui replacera ces bataillons, pour le recrutement des officiers, dans les mêmes conditions que le reste de l’armée.

De même que les officiers, les incomplets dans le cadre des sous-officiers suivent une progression décroissante nettement accusée.

La proportion de ces incomplets s’est en effet réduite de 3,85 % en 1891, à 2,6 % à la fin de 1892. En raison de cette tendance, le budget de 1893-1894 présente une augmentation de crédits de 666 572 francs pour la solde des officiers et une augmentation de 362 600 francs au titre de la solde de la troupe. … Habillement et casernement.

Les chapitres concernant les services des subsistances, de l’habillement et du casernement ne représentent de même aucune différence notable avec ceux de l’exercice précédent, et c’est sur eux seuls cependant que les débats parlementaires se sont plus spécialement prolongés.

D’après les renseignements fournis par le ministère de la Guerre à la Commission du budget, le poids moyen du chargement du fantassin allemand est de 31,253 kg. Dans ce poids, la pelle portative est comptée pour 0,950 kg.

L’emploi de l’aluminium pour les garnitures métalliques de la tente, pour le bidon et la marmite individuelle diminue le poids total de 1,025 kg ; en outre, l’allégement projeté de diverses parties de l’équipement doit permettre de réduire le poids total porté par l’homme à 26,381 kg (avec la pelle) ou 25,431 (sans outil portatif).

Les critiques formulées par quelques membres du Reichstag au sujet de la variété et de l’ornementation des uniformes ont fourni en même temps à l’autorité militaire l’occasion d’affirmer que l’habillement et l’équipement du soldat allemand remplissent toutes les conditions désirables de bon marché. La dépense moyenne annuelle est de 79 francs (63,20 marks) par homme ; il n’y a donc pas lieu de songer à la réduire.

A propos du casernement, le délégué du ministre de la Guerre a signalé à la Commission du budget les projets actuellement à l’étude pour l’adoption d’un système de baraquements en tuiles. Ces baraques seraient de construction massive et n’auraient qu’un rez-de-chaussée ; les chambrées auraient une contenance suffisante pour loger de 10 à 15 hommes ; les locaux et dépendances complétant le casernement seraient aménagés d’après le même système. D’après les devis présentés, la durée de ces baraquements serait évaluée à 50 ans.

L’adoption de ce système permettrait de réaliser une économie sensible, puisque la dépense pour le baraquement s’élève à 937,50 francs par homme et 1 375 francs par cheval, tandis que, pour le casernement ordinaire, elle atteint en moyenne, les chiffres de 2 000 francs par homme et 1 500 francs par cheval.

Service de l’artillerie.

Du même, mais dans des proportions bien plus considérables, le développement apporté aux divers services de l’artillerie se poursuit cette année.

Bromberg devient le siège d’un dépôt indépendant d’artillerie en remplacement du dépôt annexe qui y existait déjà. Dans tous les dépôts, la main d’œuvre civile est substituée à la main-d’œuvre militaire et, par analogie, cette même mesure est étendue aux dépôts du train en ce qui concerne les services des transports pour le compte des corps de troupe.

Il en résulte une augmentation de dépenses de 300 000 francs pour les dépôts d’artillerie et de 140 000 francs pour les dépôts du train.

Enfin, comme dans l’exercice précédent, un crédit de 25 122 235 francs (non compris la quote-part correspondante de la Bavière), est inscrit au titre de diverses dépenses, telles que confection et entretien de munitions ; exécution, pour les munitions, des modifications résultant des progrès de la science ; écoles à feu de l’artillerie ; exercices d’armement de l’artillerie à pied, location d’attelages pour les manœuvres de l’artillerie à pied.

Colombiers. Télégraphie.

Dans le chapitre relatif à la construction et à l’entretien des forteresses, les services des colombiers militaires et de la télégraphie présentent seuls des différences avec les crédits antérieurs afférents aux mêmes objets. On y voit figurer, cette année, le traitement d’un directeur du service des colombiers militaires à Cologne (3 750 francs), ainsi qu’une augmentation de 10 062 francs, motivée par les encouragements plus nombreux donnés aux colombiers civils, par les primes pour la destruction des oiseaux de proie, enfin par l’installation d’une nouvelle station extérieure dont l’emplacement n’est pas encore connu.

Quant à l’Ecole de télégraphie militaire de Berlin, elle reçoit un développement assez considérable, de manière à recevoir, en sus de ses élèves ordinaires, les officiers de cavalerie auxquels l’instruction télégraphique spéciale était jusqu’ici donnée à l’Ecole de cavalerie de Hanovre.

 

Juillet 1893

 

Allemagne, armée impériale : vote d’une nouvelle loi militaire. 
Une nouvelle loi militaire déjà en discussion en 1890 est votée dans la forme d’un quinquennat en juillet 1893 : il est dit explicitement que « l’éventualité d’une guerre future, à soutenir sur deux fronts différents, doit être envisagée, non comme une anomalie, mais comme une vraisemblance ». Les effectifs ne sont pas sensiblement modifiés, mais cette loi paraît explicitement pour la mise à l’essai du service de deux ans (au lieu de trois), pour rajeunir l’armée de campagne ; ce n’est en somme qu’une augmentation du nombre d’hommes incorporés tous les ans pour accroître la valeur des troupes.
 

Allemagne, armée impériale : Vote d’une nouvelle loi militaire.

Une nouvelle loi militaire déjà en discussion en 1890 est votée dans la forme d’un quinquennat en juillet 1893 : il est dit explicitement que « l’éventualité d’une guerre future, à soutenir sur deux fronts différents, doit être envisagée, non comme une anomalie, mais comme une vraisemblance ». Les effectifs ne sont pas sensiblement modifiés, mais cette loi paraît explicitement pour la mise à l’essai du service de deux ans (au lieu de trois), pour rajeunir l’armée de campagne ; ce n’est en somme qu’une augmentation du nombre d’hommes incorporés tous les ans pour accroître la valeur des troupes.

 

 Allemagne, fortifications : Manœuvres de siège à Thorn.

La Revue militaire de l’Etranger a publié l’article suivant : Le Journal de Danzig donne, au sujet des grandes manœuvres de Thorn, auxquelles l’Empereur se propose d’assister, les renseignements suivants : On opérera suivant une nouvelle méthode, qui est tenue secrète jusqu’à présent. On expérimentera des procédés inédits pour l’attaque régulière, et l’on exécutera une attaque accélérée, qui doit réduire les différentes périodes de l’attaque et diminuer la durée des travaux d’approche. On projette aussi de faire une attaque de vive force, qui supprime tous les moyens spéciaux de protection ou d’attaque, de manière à se lancer immédiatement sur l’adversaire retranché dans ses ouvrages de défense. Le bombardement jouera naturellement un grand rôle, attendu qu’il faut détruire par le feu les moyens matériels du défenseur, et en même temps s’attaquer à son moral. Mais ce qu’il y a de plus important, c’est qu’on essayera d’amener la décision par de grands combats d’infanterie, et de déterminer si, oui ou non, il est possible d’enlever une place forte d’assaut. On réunira, pour ces manœuvres, beaucoup d’infanterie, de cavalerie, d’artillerie et de pionniers ; on parle aussi de former un régiment d’artillerie de landwehr.

 

Allemagne, armée : Nouvelles garnison et construction d’infrastructure militaire.

La Revue militaire de l’Etranger a publié l’article suivant : L’adoption de la nouvelle loi militaire par le Reichstag rend nécessaire de prévoir de nouvelles installations de troupes. De tous côtés on s’en occupe activement et l’on emploie les moyens les plus divers. Ainsi, à Dessau, on construit des baraques en tôle ondulée, pour 200 hommes ; à Bunzlau, on organise le logement chez l’habitant pour 600 hommes ; à Ulm, on a envoyé, dès le lendemain du vote, l’ordre télégraphique de commencer des casernes qui seront des pavillons à un étage. Tous ces travaux doivent être terminés pour le 1er octobre prochain. A Landau, on construit des écuries et des hangars pour un groupe d’artillerie ; ces bâtiments seront livrés le 15 octobre.

 

 

Allemagne, armée : Influence de la disette agricole sur les manœuvres.

La Revue militaire de l’Etranger a publié cet article : L’autorité militaire cherche à charger le moins possible les populations rurales, très éprouvées par la sècheresse. Ainsi, au 2e corps bavarois, on supprime les manœuvres de cavalerie et celles de corps d’armée, et l’on se bornera à faire des manœuvres de brigade et de division, d’après les principes suivants : réduction de l’étendue de terrain sur laquelle se feront les manœuvres ; emploi exclusif des magasins à fourrages pour l’alimentation des chevaux ; respect absolu des champs qui portent des récoltes fourragères.

D’autre part, on a réduit les manœuvres du 8e corps par la suppression des manœuvres de brigade et de division qui devaient avoir lieu dans les régions très éprouvées de l’Eifel et du Hunsrück. Les troupes se borneront à faire des manœuvres de garnison et se rendront par voie ferrée à Trèves, où commenceront, par la grande parade habituelle, les manœuvres impériales.

L’Empereur a du reste déclaré, d’après la Correspondance universelle militaire, qu’il y avait lieu de renoncer aux manœuvres partout où il ne pourrait pas être prouvé d’une façon absolue que les populations ne subiraient pas de ce fait des dommages sérieux.

 

Allemagne, armée : Vélocipédie militaire.

La Revue militaire de l’Etranger a publié cet article : D’après les Nouvelles de Hambourg, des vélocipédistes militaires seront employés, pour la première fois, aux manœuvres du 9e corps.

 

Pays-Bas, défense : Le dessèchement du Zuiderzee et la défense de la Hollande.

La Revue militaire de l’Etranger a publié cet article : D’après le bulletin de la Vereeniging ter beofening van de Krijgswetenschap, n°5, conférence du capitaine Onnen, de l’état-major général. Le Militaire Spectator de janvier 1893 contient également un article sur cette question.

La question du dessèchement du Zuiderzee, qui est soumise en ce moment à une commission où l’armée et la marine hollandaise sont représentées, s’est posée en 1848 et, depuis lors, elle n’a pas cessé d’être agitée périodiquement. En 1886, M. Buma, membre de la deuxième chambre des Etats-généraux, fonda l’Association du Zuiderzee, dans le but d’élucider toutes les questions se rattachant à l’opération projetée. C’est à dater de cette époque que celle-ci parut entrer dans la voie des études pratiques.

Aujourd’hui, les divers projets se ramènent à trois :

1° On fermerait le Zuiderzee par une grande digue d’isolement, sans laisser à l’Ijssel de débouché vers la mer. Puis on endiguerait et on dessécherait successivement une partie de la surface ainsi isolée, sauf à créer une mer intérieure qui prendrait le nom d’Ijsselmeer et qui mesurerait encore 120 000 hectares. Elle serait alimentée uniquement par l’Ijssel et par d’autres cours d’eau moins importants, et serait destinée à ne plus contenir que de l’eau douce, à un moment donné ;

2° On fermerait le Zuiderzee, mais en laissant libre le cours de l’Ijssel. On dessécherait l’espace endigué et on endiguerait dans le même but, certains fonds utilisables situés en dehors de la grande digue.

3° On endiguerait et on dessécherait partiellement le Zuiderzee, sans le fermer par une digue destinée à l’isoler de la mer du Nord.

D’après le capitaine Onnen, le premier de ces projets présenterait les avantages suivants, au point de vue de la défense du pays : son adoption permettrait de créer, au lieu d’un golfe d’eau marine, dont le niveau d’eau se modifie chaque jour suivant les marées et la direction des vents, un étang d’eau douce à niveau sensiblement constant, la future Ijsselmeer. Des communications directes pourraient être établies, au moyen d’une voie ferrée qui suivrait la grande digue d’isolement, entre les parties ouest et nord-est de la Hollande. Enfin, la construction d’écluses entre l’Ijsselmeer et la mer du Nord permettrait d’empêcher les navires de grand tirant d’eau de venir menacer le fort Pampus et le front Est de la position d’Amsterdam.

Les profondeurs de 20 à 30 mètres et même 40 mètres que le Zuiderzee atteint dans le Marsdiep, entre la pointe du Helder et l’île de Texel, excluent la pensée d’établir une digue s’appuyant aux îles hollandaises, entre le Nordholland et la Frise. En outre, les fonds du Zuiderzee au nord de l’île de Wieringen sont surtout sablonneux, c’est-à-dire presque impropres à la culture. On a donc renoncé à dessécher la partie du golfe comprise entre au nord d’une ligne qui va de l’île de Wieringen à Pramm, sur la côte frisonne.

L’une des conditions essentielles du projet qui sera adopté devra être de ne gêner en rien l’établissement d’inondations autour de la position d’Amsterdam. Actuellement, l’eau nécessaire proviendrait des rivières, de la mer du nord ou du Zuiderzee.

Dans le premier cas, elle serait fournie par la Meuse, par l’Ijssel de Hollande, l’Ijssel canalisé ou le Lech.

Dans le second cas, l’eau de la mer du Nord aurait accès sur les terrains d’inondation par les écluses de Katwijk et d’Ijmuiden.

Enfin, dans le troisième cas, l’eau de Zuiderzee serait amenée par des écluses de Schellingwoude, d’Ilpensloot et de Diemerdam.

On aurait recours à l’eau de mer que si le temps manquait pour rendre des inondations au moyen de l’eau douce ; la présence d’eau de mer exerce, en effet, une action désastreuse sur la végétation des polders. Dans tous les cas, si l’on entreprenait le desséchement du Zuiderzee et la création de l’Ijsselmeer, il y aura lieu d’adopter, pour cette dernière, un plan d’eau qui ne puisse être un obstacle aux manœuvres nécessaires pour tendre les inondations.

D’après le capitaine Onnen, ce plan d’eau devrait être fixé à 10 centimètres au-dessous du niveau moyen de l’Ijsel dans le port d’Amsterdam (A.P.), du moins d’avril à octobre, c’est-à-dire à l’époque où les chances d’une guerre sont les plus nombreuses.

Il y aurait lieu de laisser les abords du fort Pampus suffisamment dégagés et de fortifier le débouché de la grande digue sur l’île de Wieringen. Enfin, une ligne ferrée suivrait cette digue et serait reliée, d’une part, à celle de Leeuwarden à Stavoren, et, de l’autre, à celle du Helder à Amsterdam.

 

Vendredi 3 juillet 1893

 

Allemagne, armée : Loi du 3 juillet 1893 au sujet de l’espionnage.

La Revue militaire de l’Etranger nous a livré l’article suivant : Le texte de la loi du 3 juillet 1893, sur la trahison des secrets militaires, vient d’être publié par le Reichs-Anzeiger. Nous en donnons, ci-après, la traduction :

Article Ier. Quiconque remet à un tiers ou donne connaissance d’écrits, de dessins ou d’autres documents dont le secret importe à la défense du pays, est passible, s’il sait que cette divulgation compromet la sûreté de l’empire, d’une peine de réclusion d’au moins deux ans, et, éventuellement, d’une amende pouvant s’élever jusqu’à 15 000 marks ;

En cas de circonstances atténuantes, la peine est changée en détention dans une enceinte fortifiée, dont la durée ne peut être inférieure à six mois ; l’amende peut s’élever à 10 000 marks.

Article II. Quiconque remet avec préméditation et illégalement ou donne connaissance à un tiers, de documents désignés à l’article 1er, est passible de la prison ou de la détention dans une enceinte fortifiée. La durée maxima de cette peine est de cinq ans ; elle peut se cumuler avec une amende e 5 000 marks. Toute tentative est punissable.

Article III. Quiconque se procure ou prend connaissance de documents spécifiés à l’article 1er, avec l’intention de les remettre à des tierces personnes devant en faire un usage au détriment de la sûreté de l’Empire, est passible d’une peine de réclusion de dix ans et, éventuellement, d’une amende pouvant s’élever à 10 000 marks.

Article IV. Quiconque se procure avec préméditation et illégalement, mais sans y mettre l’intention spécifiée à l’article précédent, des documents énumérés à l’article 1er, est passible d’un emprisonnement de trois ans ou de détention dans une enceinte fortifiée d’égale durée.

Cette punition peut se cumuler avec une amende de 5 000 marks.

En cas de circonstances atténuantes, l’amende seule peut être infligée.

Toute tentative est punissable.

Article V. Le fait, de la part de plusieurs personnes, de se concerter en vue de commettre un des crimes énumérés aux articles 1 et 3, est passible d’une peine d’au moins trois mois de prison, même si le projet de crime n’a pas d’exécution ou s’il n’y a pas eu de tentative punissable.

La peine de prison peut se cumuler avec une amende ne pouvant dépasser 5 000 marks.

N’est point puni celui qui, ayant participer au projet, dénonce le crime de façon qu’il ne puisse avoir lieu, et avant que l’autorité n’en soit déjà avertie.

Article VI. Dans les cas énumérés aux articles 1, 3 et 5, la prison peut se cumuler avec la suppression de tout emploi public ou électif, ainsi qu’avec la surveillance de la haute police.

Article VII. Quiconque remet, par négligence, ou donne connaissance à une tierce personne de documents désignés à l’article 1er, à lui confiés, par suite de ses fonctions ou d’un mandant officiel, et pouvant compromettre la sûreté de l’Empire, est passible de prison ou de détention pendant trois ans dans une enceinte fortifiée, ou enfin d’une amende qui ne saurait dépasser 3 000 marks.

Article VIII. Quiconque, malgré défense dûment constatée de l’autorité militaire, pénètre dans des lieux fortifiés, dans des établissements militaires ou maritimes, sur des vaisseaux ou navires de guerre, des champs d’expérience ou de manœuvres, est passible, soit d’une amende de 150 marks, soit de détention.

Article IX. Quiconque a connaissance certaine d’un des crimes prévus aux articles 1 et 3, et néglige d’en informer l’autorité assez à temps pour en éviter la perpétration, est passible de prison, si ce crime ou une tentative punissable viennent à être commis.

Article X. Les prescriptions du Code pénal de l’Empire allemand (chapitre IV, article 2, § 2) sont applicables aux crimes et délits prévus par les articles 1, 3 et 5 de la présente loi.

Article XI. Les articles 89 et 90 du Code pénal sont modifiés ainsi qu’il suit :

Article 89. Tout sujet allemand prêtant volontairement assistance à une puissance ennemie pendant une guerre contre l’Empire allemand, ou occasionnant un dommage à l’armée allemande ou alliée, est puni, comme traître, d’une peine de dix ans de réclusion ou de détention d’égale durée dans une enceinte fortifiée. En cas de circonstances atténuantes, le maximum est fixé à dix ans de détention dans une enceinte fortifiée.

A cette peine peut se joindre celle de la perte des fonctions publiques ou électives.

Article 90. La réclusion à vie est prononcée :

Si le coupable livre aux mains de l’ennemi des places fortes, passages, lieux ou postes fortifiés occupés par l’armée allemande ou alliée ;

S’il remet à l’ennemi, s’il détruit au profit de l’ennemi ou rend inutilisable des ouvrages fortifiés, des vaisseaux ou navires de guerre, un trésor public, des dépôts d’armes et de munitions, ou enfin des ouvrages nécessaires à l’armée, tels que ponts, voies ferrées, télégraphes ou tous moyens de transport ;

S’il fait passer des troupes à l’ennemi ou s’il provoque la défection de troupes allemandes ou alliées ;

S’il communique à l’ennemi des plans d’opérations, de forteresse ou de positions fortifiées ;

S’il sert d’espion à l’ennemi, s’il loge, cache ou prête appui à des espions ennemis ;

S’il provoque une révolte entre des troupes allemandes ou alliées.

Pour des cas moins graves, la durée de la réclusion peut être abaissée à dix ans.

En cas de circonstances atténuantes, la durée de la détention dans une enceinte fortifiée ne saurait être moindre de cinq ans.

Cette détention peut se cumuler avec la perte des fonctions publiques et électives.

 

Mercredi 15 juillet 1893

 

Allemagne, armée : La nouvelle loi militaire en Allemagne.

Article publié par la Revue militaire de l’Etranger : Le projet de loi militaire que le gouvernement allemand vient de représenter au Reichstag, après l’avoir modifié dans le sens des propositions de transaction émises par le député von Huene, a été voté définitivement, dans la séance du 15 juillet dernier. Les réductions apportées au projet primitif portent sur les points suivants :

Le nombre des incorporations annuelles est fixé 229 000 au lieu de 335 000.

Les effectifs de paix comprennent 77 864 sous-officiers et 479 229 hommes, au lieu de 78 809 sous-officiers et 192 068 hommes.

Enfin, le gouvernement a supprimé, dans la nouvelle loi, les demandes relatives à la création de 12 escadrons de cavalerie (dont 9 escadrons-cadres), d’un troisième bataillon de pionniers en Bavière, et de 17 groupes d’attelages pour l’artillerie à pied.

Toutefois, même après ces réductions, la nouvelle loi militaire présente encore, par rapport à la situation actuelle, un accroissement considérable des effectifs aussi bien que du nombre des unités constituées sur le pied de paix.

La teneur de la loi est la suivante :

Art. 1er. § 1. L’effectif de paix de l’armée allemande, en tant que gefreite et simples soldats, est fixé à une moyenne annuelle de 479 229 hommes, pour la période comprise entre le 1er octobre 1893 et le 31 mars 1894. Les Etats confédérés contribuent, en proportion de leur population, à l’entretien de cet effectif.

Les volontaires d’un an ne sont pas compris dans ce chiffre, non plus que les sous-officiers. Le nombre de ces dernier est, comme celui des officiers, déterminé chaque année par le budget. Les incomplets en sous-officiers ne doivent pas être comblés par l’incorporation de soldats en surnombre.

§ 2. A partir du 1er octobre 1893, la composition de l’armée allemande est la suvante :

Infanterie : 538 bataillons et 173 demi-bataillons.

Cavalerie : 465 escadrons.

Artillerie de campagne : 494 batteries.

Artillerie à pied : 37 bataillons.

Pionniers : 23 bataillons.

Troupes de chemin de fer : 7 bataillons.

Train : 21 bataillons.

Art. II. Du 1er octobre 1893 au 31 mars 1899, le service militaire sera réglé par les dispositions suivantes :

§ 1. Pendant la dure du service dans l’armée active, les hommes de la cavalerie et de l’artillerie à cheval restent trois ans, ceux des autres armes, deux ans sous les drapeaux, sans interruption.

Au cas où des renforcements seraient nécessaire, l’Empereur peut ordonner de maintenir sous les drapeaux les hommes qui, d’après l’alinéa précédent, doivent être renvoyés dans leur foyers. Cette prolongation de service est comptée pour une convocation, dans le sens du § 6 de la loi du 9 novembre 1867 sur les obligations militaires (Wehrgesetz) (Aux termes de l’article de la loi du 9 novembre 1867, chaque réserviste est astreint, pendant la durée du service dans la réserve, à deux périodes d’instruction, dont la durée ne doit pas excéder huit semaines. Tout rappel sous les drapeaux ou dans les équipages de la flotte est complété par une période d’instruction).

§ 2. Les hommes renvoyés dans leurs foyers au bout de deux ans de service peuvent se voir refuser l’autorisation d’émigrer par le § 60 de la loi militaire de 1867 (Reichs Militär Gesetz), contre les hommes envoyés au bout de deux ans de service en congé à la disposition (Dispositions-Urlauber) (La situation des hommes en congé à la disposition des corps de troupe (Dispositions Urlauber) est définie de la manière suivante par le § 6 de la loi militaire de 1874 (Reichs Militär gesetz) : « Ces hommes peuvent, pendant la troisième année de service, être, à toute époque, rappelés sous les drapeaux ; ils sont en outre tenus, pour tout changement de résidence, de demander l’autorisation militaire).

En outre, ils peuvent changer de domicile sans l’assentiment préalable de l’autorité militaire.

§ 3. Les hommes de la cavalerie et de l’artillerie à cheval, qui sont restés trois ans sous les drapeaux, ne sont astreints qu’à trois ans de service (au lieu de cinq) dans la landwehr Ier ban.

Art. III. Durant la première année de l’entrée en vigueur de la présente loi, les dispositions de l’article II. § 1, ne seront pas applicables aux hommes qui, ayant actuellement deux ans de service, seraient susceptibles d’être renvoyé dans leur foyers. Cette prolongation de service leur sera comptée pour une convocation, au même titre qu’un rappel éventuel pendant cette période.

 

Mercredi 5 août 1893

 

Allemagne, armée : Adoption de manteaux gris pour toute l’armée allemande.

La Revue militaire de l’Etranger nous livre cette information : La Post du 5 août 1893 annonce que le ministère de la guerre a informé officiellement son entrepreneur qu’un nouveau drap de manteau, gris, devait être adopté dans le courant de l’année prochaine, pour les officiers, aussi bien que pour les hommes de troupe.

 

Mercredi 26 août 1893

 

Allemagne, armée : Mise à l’essai d’un nouveau modèle de havresac.

La Revue militaire de l’Etranger a publié cet article : D’après la Gazette universelle de Munich du 26 août 1893, un certain nombre de régiments d’infanterie ont été chargés d’expérimenter un nouveau modèle de havresac, qui se distingue par les traits caractéristiques suivants :

Suppression du cadre en bois, et, par suite, allégement du sac ;

Adoption de 4 courroies postérieures (au lieu de 2) destinées à s’accrocher au ceinturon au moyen de crochets en aluminium. L’augmentation du nombre des courroies postérieures a pour but d’assurer une meilleure répartition du poids sur le dos de l’homme ;

Mode de réunion du havresac et du « sac d’assaut » (Sturmsack) : le sac d’assaut est un petit sac en toile contenant trois rations de lard, de saucisse de pois, de café et de sel ; il est porté sur le dos de l’homme, sous le havresac, auquel il est réuni par une tringle métallique. Au moment de l’assaut, les hommes retirent cette tringle, le sac tombe à terre et les hommes n’ont plus à s’en inquiéter. Ils restent munis du sac d’assaut, de la poche à pain (Brodbeutel), des cartouchières et des outils portatifs. Après l’assaut, ils peuvent exécuter la poursuite sans délai, puisqu’ils ont des vivres ; ils sont rejoints ultérieurement par des détachements qui leur rapportent leurs havresacs.

Les essais faits jusqu’ici avec ce nouveau modèle de havresac ont donné des résultats satisfaisants, malgré quelques inconvénients que l’on compte faire aisément disparaître.

 

Samedi 29 août 1893

 

Allemagne, armée : Droit à la solde de 1ère classe dans le grade de capitaine.

Article publié par la Revue militaire de l’Etranger : Jusqu’ici le passage de la 2ème à la 1ère classe, dans le grade de capitaine, s’effectuait par corps de troupe, et entraînait, par suite, des inégalités sensibles dans la situation des officiers d’une même arme. D’après un ordre de cabinet en date du 29 août 1893, le classement des capitaines ayant droit à la solde de 1ère classe s’effectuera sur l’ensemble de l’arme. Le passage de la 2ème classe à la 1ère classe représente une augmentation de solde de 145 à 150 francs par mois.

 

Septembre 1893

 

Allemagne, armée : Ecoles préparatoires de sous-officiers (Unteroffizier-Vorschulen).

La Revue militaire de l’Etranger a publié l’article suivant : Une sixième école préparatoire de sous-officiers va être établie à Barlentsein. Les crédits nécessaires ont été accordés sans débats par le Reichstag, en même temps que le budget supplémentaire (Nachtrags Etat), rendu nécessaire par l’application de la nouvelle loi militaire, à partir du 1er octobre 1893. Les cinq écoles de guerre actuellement existantes sont à Weilburg, Annaburg, Neuf-Brisach, Juliers et Wolhau.

On sait que le but de ces école est de donner une éducation militaire à des jeunes gens qui se destinent à la carrière de sous-officier, depuis le moment où ils quittent l’école primaire jusqu’à celui où ils peuvent être admis dans les écoles de sous-officiers proprement dites. Les jeunes gens sont admis entre 15 et 16 ans ; ils doivent savoir lire et écrire, connaître les quatre règles et remplir certaines conditions d’aptitude physique.

Les jeunes gens restent deux ans à l’école préparatoire et prennent l’engagement de servir dans l’armée d’active au-delà du temps exigé par la loi, pendant une période double de celle passée à l’école.

L’enseignement donné à l’école préparatoire comprend : l’instruction religieuse, l’allemand, le calcul, l’histoire, la géographie, l’histoire naturelle, la calligraphie, le dessin et le chant.

En quittant l’école préparatoire, les jeunes gens entrent dans une école de sous-officiers. Ils y passent encore deux ans et entrent ensuite dans l’armée comme gefreiter ou comme sous-officiers.

 

 Allemagne, voies ferrées : Chemin de fer militaire.

La Revue militaire de l’Etranger nous informe : Le chemin de fer militaire de Berlin – Schöneberg à Kummersdorf va être prolongé jusqu’à Jüterborg, où il se reliera à la ligne d’Anhalt. Les travaux seront probablement terminés avant la fin de 1893.

 

Allemagne, fortifications : Suppression de la commandantur de Torgau.

La Revue militaire de l’Etranger nous livre cette information : La commandantur de Torgau a été supprimée par décret impérial ; la place sera dorénavant classée comme ville ouverte.

 

Allemagne, armée : Création de nouvelles places d’exercices.

La revue militaire de l’Etranger nous a livré l’information suivante : D’après les informations de la presse allemande, l’autorité militaire prépare actuellement l’acquisition de vastes terrains, d’une part, dans la lande de Lünebourg pour y établir une place d’exercices destinée à la cavalerie, et, d’autre part, aux environs de Bitche, pour y organiser un polygone destiné à l’artillerie du XVIe corps. En outre, des installations ont été commencées en vue de l’établissement, à proximité de la frontière belge.

 

Mardi 8 septembre 1893

 

Allemagne, armée : Nomination dans le haut personnel de l’armée.

La revue militaire de l’Etranger nous a livré l’information suivante : Le général von Loë, commandant du VIIIe corps d’armée, a été élevé, en date du 8 septembre 1893, à la dignité de colonel-général de cavalerie ; avec rang de feld-maréchal. Cette nomination porte à huit le nombre des officiers généraux ayant le grade ou le rang de feld-maréchal dans l’armée allemande.

 

Samedi 17 octobre 1893

 

Allemagne, armée : Les nouveaux effectifs de paix de l’armée allemande d’après la loi du 3 août 1893.

La Revue militaire de l’Etranger a publié l’article suivant : Le 3 août 1893 la nouvelle loi militaire allemande était promulguée, la loi qui augmente de 1 800 officiers et de plus de 70 000 hommes les effectifs du temps de paix, et le 17 octobre suivant, c’est-à-dire dans un délai de trois mois, elle était appliquée dans toute son ampleur.

 

Fin Novembre 1893 – 1894

 

Allemagne, armée : Les manœuvres d’hiver en Allemagne.

La revue militaire des armées étrangères a publié ces informations relatives aux manœuvres d’hiver, tirées de la presse allemande de la fin de l’année 1893. Ce terme de « manœuvres d’hiver », inédit jusqu’alors, causa une certaine sensation et fut tout d’abord considéré comme exprimant une innovation hardie.

Lorsqu’un journal de Berlin annonça que les « manœuvres d’hiver du corps de garde auraient lieu vers la fin de janvier et le commencement de février, que les pionniers et le train y prendraient part et que l’on effectuerait un passage de rivière près de Brandebourg » le bruit se répandit que, en outre des manœuvres d’automne, destinées à placer chaque année les troupes dans les conditions ordinaires de la guerre, les Allemands exécuteraient dorénavant une seconde  période d’opérations destinées à soumettre momentanément les hommes aux épreuves de l’hiver.

Les faits ne vinrent pas confirmer cette affirmation : un certain nombre d’exercices extérieurs, quelques manœuvres de garnison furent exécutés dans les corps voisins de la frontière, de novembre 1893 à février 1894, mais la douceur relative de la saison ne laissa qu’exceptionnellement à quelques-uns de ces exercices le caractère que comporte l’expression un peu sensationnelle dont on les qualifiait.

Cette année, l’intensité et la persistance du froid, ainsi que l’abondance des neiges, ont fourni dans une large mesure l’occasion d mettre à l’essai des manœuvres présentant toutes les conditions d’une campagne d’hiver, et d’éprouver l’endurance des officiers et de la troupe dans une saison particulièrement rigoureuse.

Au moment où s’achève cette seconde période d’expériences, nous croyons devoir rassembler les diverses informations recueillies sur ces exercices et tenter de mettre au point, en ce qui concerne l’armée allemande, la question des manœuvres d’hiver.

 

Vendredi 24 novembre 1893

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Manœuvres d’hiver d’un détachement du 10e régiment d’artillerie à pied.

La revue militaire des armées étrangères a publié ces informations relatives aux manœuvres d’hiver, tirées de la presse allemande de la fin de l’année 1893. Ce terme de « manœuvres d’hiver », inédit jusqu’alors, causa une certaine sensation et fut tout d’abord considéré comme exprimant une innovation hardie. La première période (1893-1894) a débuté par un exercice d’artillerie à pied : un détachement du 10e régiment de cette arme « 10. Fu.Art. », fort d’une centaine d’hommes, se rendait par étapes, le 24 novembre 1893, de Strasbourg à Wasselonne et Saverne, emmenant plusieurs obusiers de gros calibre dont les attelages avaient été renforcés ; ces premières manœuvres d’artillerie lourde en montagne durèrent 3 jours, puis le détachement rentra à Strasbourg par Molsheim avec son matériel.

 

Décembre 1893

 

Autriche-Hongrie, fortifications : Adoption de la mitrailleuse automatique Dormus-Salvator pour l’armement des forteresses.

La Revue militaire de l’Etranger nous livre cette information : Dans leur numéro de décembre 1893, les Mittheilungen über Gegenstände des Artillerie- und Genie Wesens annoncent que le gouvernement autrichien a adopté la mitrailleuse automatique Dormus-Salvator pour l’armement des forteresses. La vitesse de tir peut atteindre 300 coups à la minute.

 

 

Décembre 1893 – Janvier 1894

 

Allemagne, Alsace-Lorraine : Manœuvres d’hiver d’un détachement des garnisons du XVe corps d’armée.

Dans le cadre des manœuvres d’hiver, en décembre 1893 et janvier 1894, les garnisons du XVe corps, soumises à de fréquentes alertes de nuit aussi bien que de jour, exécutaient, soit des épreuves partielles de mobilisation suivies d’une marche, soit quelques exercices de service en campagne. De temps en temps, une fraction était désignée pour camper sur le terrain et de ne rentrer que le lendemain dans sa garnison.

 

Samedi 9 décembre 1893

 

France, Paris : poursuite des attentats terroristes.

A Paris, les attentats terroristes se poursuivent. Le 9 décembre 1893, le militant Auguste Vaillant lance une bombe en pleine séance dans l’hémicycle de la Chambre des députés.

 

Sources

 

S0081

Rolf, Rudi : Die Deutsche Panzerfortifikation. Die Panzerfesten von Metz und ihre Vorgeschiche ; Biblio Verlag, Osnabrück, 1991.

 

S0083

Dumsky, Walter : Die deutschen Festungen von 1871 bis 1914 : Strategische Bedeutung und technische Entwicklung.  Erlanger Historische Studien herausgegeben von Professor Dr. Karl-Heinz Ruffmann Professor Dr. Hubert Rumpel. Bd. / Vol. 11 ; Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, Paris, 1987. 

 

S0111Grabau, Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933.

 

S0131

Riegert, Henry : Le journal historique de l’Alsace. Tome 5.

 

S0141

Architekten und Ingenieuren-Verein für Elsass-Lothringen : Strassburg und seine Bauten ; Verlag von Karl J. Trübner, 1894, réédition par Editions Culture et Civilisation, Bruxelles, 1980.

 

S0162

Andlauer, Albert : Strasbourg et ses casernes en cartes ; collection Erhart Robert et Albert Andlauer, autoédition tirée à 6 exemplaires, 1987.

 

S0175

Burtscher, Philippe : De la ceinture fortifiée de Strasbourg à la Position de la Bruche, Editeur : Cercle d’Etudes des Fortifications et Société d’Histoire de Mutzig et environs, 1999.

 

S0196

Bour, Bernard : Le Fort de Mutzig 1893-1945, Feste Kaiser Wilhelm II 1893-1918, 1992.

 

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Relevés, mesures, effectuées sur le terrain par MJR.

 

S0227

Lieutenant-colonel Duval Laguierce : Cours de fortification permanente, 1ère partie, 1890-1892.

 

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Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 1996.

 

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Gaber, Stéphane : La Lorraine fortifiée 1870-1940 de Séré de Rivières à Maginot ; Editions Serpenoise, Metz, 1997.

 

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Plessix : Manuel complet de fortification, 1883.

 

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Revue militaire de l’étranger n°794, tome 45.

 

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Schirmer, Hermann, Generalleutnant a.D. : Das Gerät der Artillerie vor, in und nach dem Weltkrieg, V. Teil : Das Gerät der schweren Artillerie, Verlag Bernard & Graefe, Berlin, 1937.

 

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Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 4. Auflage, 1998.

Schröder, Rainer : Strassburg – Von den Römern bis 1870, p. 6.

Barthel, Günther : Die Belagerung 1870, p. 41.

Lacoste, Werner : Die Reichsfestung Strassburg, p.54.

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1. Gutachten der Generale Graf von Moltke und von Kameke, p. 133.

2. Gutachten von Biehler zu den Strassburger Forts, p. 137.

3. Allgemeiner tactischer Theil des fortificatorischen Armierungs-Entwurfes, p. 145.

4. Beschreibung der Festung Strassburg von ihrer Erweiterung ab 1875, p. 149.

5. Pläne der Strassburger Forts, p. 158.

Wein, Friedrich: Di drei rechtsrheinischen Forts von Strassburg bei Kehl, p. 175.

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Bour, Bernard : Die Feste Kaiser Wilhelm II, p. 207

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Boy, Andreas : Die Verteidigung Strassburgs im Rahmen der Maginot Linie, p. 223.

Die Autoren stellen sich vor, p. 229.

 

S0677

Frobenius, Hermann, Oberstleutnant a.D. : Unsere Festungen. Entwicklung des Festungswesens in Deutschland seit Einführung der gezogenen Geschütze bis zur neuesten Zeit, Band I : Die Ausgestaltung der Festung ; Posische Buchhandlung, Berlin, 1912.

 

S0966

Brialmont, A. : La fortification du temps présent, tome premier, Guyot Frères imprimeurs, Bruxelles, 1885.

 

S0991

Torfs L., en collaboration avec A. Casterman : Les agrandissements et les fortifications d’Anvers ; Librairie C. Muquardt, Bruxelles, 1871. Table des matières : Un établissement militaire romain a-t-il existé à Anvers ? Le château d’Anvers (Burcht). Première enceinte urbaine. Premier et second agrandissement. Le Kraeiwyck. Troisième et quatrième agrandissement. Cinquième agrandissement. Sixième agrandissement. Septième et huitième agrandissement.

 

S1000

Informations, documents et illustrations provenant de divers sites Internet.

 

S1230

Marchand, A., inspecteur général à la compagnie des chemins de fer de l'Est : Plans de concentrations de 1870 à 1914 ; Berger-Levrault, Editeurs, Paris, 1926.

 

S2480

Truttmann, Philippe : La barrière de Fer ; L'architecture des forts du Général Séré de Rivières (1872-1914) ; Gérard Klopp, éditeur, 2000.

 

S2483

Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 5. Auflage 2014.

 

S2757

Frijns Marco, Malchair Luc, Moulin Jean-Jacques, Puelinckx Jean : Index de la fortification française 1874-1914, autoédition, 2008.

 

S2550

Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3551

Site Internet Wikimapia Strasbourg. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.

 

S3552

Site Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.). Cartes, photographies aériennes et documents divers téléchargé sur ce site.

 

S3585

Fortifikation ; Ausgabe 17 – 2003, Interfest Studienkreis e.V., Saarbrücken :

Faesi, Peter : Die Linea Cadorna – das italienische Réduit, p. 4-20.

Lacoste, Werner : Versuch einer Zusammenstellung der der Ära Biehler zuzuordneden Forts, Zwischenwerke und ihrer Weiterentwicklungen von 1872 – 1890, p. 21-38.

Brouwers, Florian : Die Festung Salses im Roussillon (Südefrankreich), p. 39-57.

Lacoste, Werner : Der Hartmannsweiler Kopf und sein festungsmässiger Ausbau im Ersten Weltkrieg, p. 58-77.

Striffler, Robert : Eine Anweisung für Laien zur Ausspionierung von Befestigungen im Ausland, p. 78-86.

Lacoste, Werner, Theile, Markus : Erkenntnisse zur Aufstellung von Panzertürme der Landesbefestigung aus dem Jahre 1877, p. 87-105.

 

Archives & Bibliothèques.

 

AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.

AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.

BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).

BNF = Bibliothèque Nationale de France

BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg

BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.

BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg

GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.

GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe

BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.

SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.

 

Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées.

  

BA = Brauch André

BP = Burtscher Philippe

 

Sites Internet

 

BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :

https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop

 

Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html

 

Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :

https://www.fortiffsere.fr/

 

Arme du Génie et fortifications diverses

https://franchissement.forumgratuit.org/

 

AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg

https://archives.strasbourg.eu/