Le nouveau rôle de Strasbourg

L'ordonnance de l'Empereur Guillaume I., datée du 17 novembre 1871, confirme la prise en compte des fortifications de la ville de Strasbourg : « Je confie au ministère de la Guerre la tâche de doter les fortifications de Strasbourg d’un ensemble de forts détachés avec un retrait tel que la ville soit à l’abri des bombardements. Cette tâche doit être réalisée dans les meilleurs délais. ». La place de Strasbourg est définie comme position stratégique sur la nouvelle frontière occidentale du Reich. L'empereur décide d'en faire une des villes les mieux défendues mais aussi une tête de pont face aux Vosges et à la France.

Un dossier d’inventaire est réalisé par Moltke le 5 mai 1871 sur l’avenir des fortifications d’Alsace-Lorraine. Il écrit d’ailleurs que : « Strasbourg équivaut sur le plan stratégique à Cologne pour le Rhin supérieur. Tant que Strasbourg tient, l’Alsace ne peut être conquise. C’est un site stratégique comme point de franchissement du Rhin mais aussi comme nœud routier. Il est nécessaire d’implanter une série de forts bien éloignés du coeur de la ville. Si des difficultés de terrain viennent contrarier ces plans, il convient de renforcer la Place forte de Brisach-sur-Rhin. »

Portaroit du général
Le 2 juin 1871, le chef d’Etat-Major Moltke et le chef du Corps d’Ingénierie émettent une expertise qui montre qu’à côté de la construction des forts détachés, l’enceinte fortifiée de la ville repose sur les fortifications d'origine française exception faite du front nord.

Les anciennes fortifications de la ville de Strasbourg consistent en une enceinte urbaine bastionnée construite par Specklin au XVIe siècle, puis améliorée sous Vauban par l'ingénieur des fortifications Tarade au XVIIe siècle avec le rajout d'une citadelle à l'est et de la Grande Ecluse, le barrage Vauban. Et au XVIIIe siècle, Cormontaigne améliore encore les fortifications.