Les Modernisations

Les travaux de renforcement des années 1887-1893

A partir des années 1885-1886, la technologie de l'obus connaît un développement fondamental qui va remettre en cause la résistance des fortifications maçonnées. Un nouvel explosif chimique est mis au point par le chimiste français Eugène Turpin : la mélinite. Celui-ci augmente la puissance des projectiles d'artillerie. En réaction, les Allemands décident de renforcer les fortifications déjà existantes. Certains organes du fort sont également réaménagés voire changent de fonction. Voici les principales modifications réalisées au fort Großherzog von Baden à partir de 1887 :

  • Renforcement des maçonneries des deux tiers de la caserne et des locaux de tête par l'ajout d'un matelas d'un mètre de sable recouvert d'une carapace de béton compacté de 1.20 m., ce afin d'amortir le choc des explosions d'obus.

  • Transformation et renforcement des façades de la caserne, notamment du pilier entre les fenêtres géminées des chambrées. Les volets coulissants sont retirés et recyclés en panneaux mobiles pour obturer le bas des fenêtres à l'aide de sacs de sable et de madriers en bois. La partie haute est, quant à elle, fermée par de lourds volets blindés, verrouillés à l'aide de rails en acier.
  • Supression de traverses-abri, renforcement et extension des traverses de tête, construction de nouvelles traverses-abri de flanc.
  • Remplacemnt de la caponnière de tête par un coffre double de contre-escarpe, renforcement des caponnières d'épaule.
  • Modification de l'accès au fort, le pont de pierre est démoli au profit d'une rampe donnant accès au fossé.

  • Le rempart reçoit deux obersvatoires cuirassés, en 1888 un Panzerbeobactungstand modèle 1887 (PBSt 87) sur la face gauche pour l'artillerie et en 1893 un Wachturm d'infanterie modèle 1890 sur la traverse de tête droite.

Renforcement des maçonneries des locaux de tête

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Nouvelle traverse de tête renforcée

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Traverse abri de tête droite renforcée et aggrandie.

Le Panzerbeobachtungsstand modèle 1887

Le Wachturm modèle 1890

 

Une partie importante de l'artillerie du fort est implantée à l'extérieur, sur des positions annexes. Ces positions sont formées d'alvéoles renforcées par des talus de terre au nord et au sud du fort. Deux abris (M30 et M31) sont reliés par galerie au fossé du fort.

1895 : introduction des blindages

Au milieu des années 1890, le fort reçoit ses premières portes blindées anti-souffle, elles servent à protéger et à isoler les parties renforcées du fort : la caserne, les traverses-abri sur le front de tête et les flancs, les deux caponières d'épaule et le coffre de tête.

 

Les créneaux pour fusillade des caponières d'épaule et des coffres de gorge sont renforcés à l'aide de volets blindés coulissants.

 

1905-1910 : Une partie des fenêtres de l'étage inférieur de la caserne sont condamnées. Ces fermetures limitent la circulation de l'air et un système de ventilation mécanique doit être mis en place. Les portes blindées des années 1895 se voient dotées d'un nouveau système de fermeture à l'aide de double vis.

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Obturation des fenêtres du RDC de la caserne vers 1905-1910

 

La mise en état de défense des forts : aout 1914 - avril 1916

1914 : Avec la mise en état de défense, Armierung, le fort subit ses dernières transformations allemandes, des créneaux blindés sont ajoutés dans certaines fenêtres, les deux "entrées de guerre" reçoivent des portes lourdes modèle 1914. La porterne avant droite est obturée avec du béton et des rails de chemin de fer. Les autres sont préparées à l'obturation mais resent ouvertes pour permettre les travaux. Le rempart est transformé en position d'infanterie avec la création de tranchées de campagne et le boulversement des plateformes d'artillerie, notamment sur les flancs. On commence la mise en place de réseaux de barbelés dans les glacis et le fossé. L'arrêt brutal de ces travaux en avril 1914 laisse le fort dans un état inachevé.

Tranchée Armierung reconstituée sur le font de tête